Les Griffon d’Akkylannie

Blason / Symbol :

La croix de Merin

Localisation :

Akkylannie

Dirigeant(s) :

L’Empereur Octave XI et Le Pâpe Innocent.

Divinité(s) :

Merin le Dieux Unique

Villes :

Arcavia (Capital)
Denda-Cartho
Carthag-Fero
Luonercus
Kylaë
Djaran

Forteresses :

Temple de l’Ouest
Temple du Nord
Temple du Sud
Temple l’Est
Temple Suprème
Temple de l’Inquisition
Kaïber
Fort Griffon (Cadwallon)

Ordres :

Armée Impérial
Marine Impérial (Rooted)
l’Église
L’Inquisition
Ordre de la Chasse aux Sorcières
Ordre du Juste Châtiment
Ordre des Divins Murmurs
Ordre des Hautes Oeuvres
La Loge de Hod
Sororité des Hospitalières

Vergentis In Senium (Clan) (Rooted)

Atouts :

Alliés :

Les Lions d’Alahan, Les Nains de Tir-Nâ-Bor, Les Elfes Cywnäll

Le traité le plus important est celui qui lie l’Empire aux autres membres de l’Alliance de Lumière . L’Akkylannie s’est rangée sans se poser de questions aux côtés des Barhans et des Cynwälls pour contenir la menace représentée par Achéron. Ce pacte, né dans le sang à Kaïber, est toujours aussi vivace de nos jours. Le plus sûr allié de l’Empire demeure le royaume d’Alahan. La sécession arrangée entre Arcavius et le roi Heïan fut un véritable miracle diplomatique et depuis, les relations entre les deux nations ont toujours été au beau fixe, malgré les troubles qui ont pu agiter l’une ou l’autre. Dans toutes les cités barhannes, on trouve des communautés akkylanniennes. Les plus importantes administrent leur propre quartier en marge du pouvoir local. C’est particulièrement vrai à Icqor, où se trouve le temple de l’Ouest. Ces immigrés ont presque tous quitté l’Empire pour des raisons religieuses ; ils sont donc généralement moins fanatiques qu’ailleurs. À l’inverse, la présence de l’Inquisition a dissuadé bien des Barhans de s’installer en Akkylannie. Les rares émigrés, des commerçants pour la plupart, se retrouvent principalement dans la cité portuaire de Carthag-Fero, plus cosmopolite et ouverte sur le monde que le reste du pays.

Les relations avec Lanever sont plus ambiguës. Les Cynwälls se comportent souvent avec les Akkylanniens comme si ces derniers étaient des enfants doués, mais capricieux. Ces elfes trouvent chez cette nation humaine une jeunesse et une vitalité capables de les émouvoir. Ils ont vu dans les premières heures de l’Empire un espoir pour les Voies de la Lumière. C’est sans doute pour ces raisons qu’ils ont offert à leurs alliés le précieux secret de la poudre. Les Cynwälls n’ont jamais manifesté leur désapprobation quant à l’usage de la poudre par les Akkylaniens. Il apparaît pourtant comme une évidence que leurs pratiques conquérantes et meurtrières vont à l’encontre de leurs principes et de leurs idéaux. De même, la politique agressive et répressive des prélats de l’ Inquisition est fort éloignée de la Noésis. Cela n’empêche ni les échanges commerciaux, ni les accords militaires, mais maintient une relative neutralité entre ces deux peuples. Maintenant que les Dragons sortent de leur isolement, qui sait comment évolueront les relations entre les deux peuples?

La coalition avec les Keltois sessairs est encore plus complexe. En l’absence d’une véritable autorité suprême, il est parfois difficile de savoir en quels termes cette alliance s’applique. Contrairement aux Barhans ou aux Cynwälls, les barbares n’ont signé avec l’Akkylannie aucun traité commercial ou militaire car ils préfèrent entretenir des relations reposant sur la confiance réciproque en une parole donnée (parfois plusieurs siècles auparavant) par un chef de clan ou un prêtre de Danu. En outre, Akkylanniens et Sessairs se respectent sur un champ de bataille car ils savent que le sang du peuple de Kel coule dans leur veine. De nombreux ennemis communs ont renforcé leurs liens. Un problème demeure néanmoins : celui des colonies. Les Akkylanniens considèrent que les plaines sont des territoires vierges, tout juste occupés par quelques tribus semi-nomades. Il n’est donc pas rare en Avagddu de tomber sur un village fortifié occupé par des Akkylanniens. Composées de quelques fermes entourant une église dédiée à Merin, ces colonies sont plus ou moins bien accueillies par les Keltois. Si les Sessairs acceptent leur présence en vertu des liens qui unissent les chefs de tribu à l’Empire, les autres clans des plaines les tolèrent. Nombre de ces colonies ont été édifiées à proximité du temple du Nord, mais la présence de Drunes sur ce territoire rend leur survie de plus en plus difficile. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles sont à l’état de ruines, dévastées par les barbares ou désertées par leurs occupants.

Plus étonnante encore est l’alliance fidèle entretenue avec les nains de Tir-Na-Bor. Le pacte qui unit ce dernier aux Akkylanniens n’est pas motivé par des questions militaires ou des problèmes frontaliers, mais par de réelles affinités culturelles. Nains et humains partagent les mêmes valeurs d’ordre et de discipline. Ils se retrouvent aussi dans le travail du métal et le goût pour l’artisanat. Moines de l’ordre des Hautes OEuvres et armuriers nains partagent ainsi nombre de techniques. Des ambassades naines sont régulièrement accueillies dans l’enceinte impériale d’Arcavia et des délégations akkylaniennes reçues dans les halls des forteresses de Tir-Nâ-Bor. Des centaines de familles naines se sont même établies dans l’Empire, principalement sur les contreforts de l’Akhylahn, pour y travailler à la mine comme à la forge et il existe des vallées de l’Ægis où vivent des fidèles de Merin depuis que leurs ancêtres ont été convertis par Arcavius. En ces temps de trouble, cette alliance prend néanmoins une tournure de plus en plus militaire. Les commandeurs akkylanniens se montrent très intéressés par les potentialités de la vapeur, mais les thermoprêtres d’Uren conservent jalousement les secrets de cette technologie. Le génie de l’armée akkylanienne rêve de construire des navires de guerre puissamment armés et fonctionnant grâce à la vapeur pour maintenir un blocus efficace autour des côtes syhares. Depuis le Rituel de l’aube, ces ingénieurs ne désespèrent plus de convaincre leurs alliés de les aider dans cette entreprise.

Langue :

Artefacts :

Artefacts du Griffon

Background :

Livre d’Armée Griffon
L’histoire de l’Akkylannie débute sur les terres barhanes, dans la baronnie de Laverne, un siècle et demi environ après la fondation du royaume d’Alahan. Arcavius de Sabran était alors dans la force de l’âge. C’était un baron renommé qui avait permis, par son génie militaire et ses talents de chef, d’achever les forteresses du nord d’Alahan. Il aspirait cependant à la paix, et sentait que son monde était sur le point de changer, sans pouvoir défi nir exactement en quoi. Un soir, au retour d’une entrevue avec d’autres barons, Arcavius s’attarda dans la forêt. Là, un ange de feu apparut et s’adressa à lui : “Tu es l’élu, tu as été choisi par Merin. Tu as hérité de Sa conscience ; elle est ta récompense et ton fardeau.” L’ange lui révéla ensuite bien des secrets sur la Création, et sur Aarklash en particulier. Après cette rencontre avec l’envoyé du dieu, Arcavius était devenu un Incarné. Bouleversé, il regagna son château. Une semaine durant, il passa en revue les écrits saints des humains qui partageaient l’idéal des Voies de la Lumière, ainsi que les ouvrages des savants de Tir-Nâ-Bor, pour vérifier les propos de l’ange igné. Au septième jour, il acquit la certitude que l’ange avait dit vrai. Arcavius avait remarqué dans tous ces cultes des similitudes qui ne pouvaient s’expliquer que d’une seule façon : bien des peuples vénéraient le même dieu sous différentes formes, Merin. Confirmé dans sa quête, Arcavius fut récompensé par Merin et il connut une seconde incarnation. Conscient de son rôle et de sa responsabilité, il comprit quelle devait être sa voie : unifier les peuples dans la même foi, celle de Merin. Ce jour-là, Arcavius fit un grand discours devant ses sujets. Il leur rapporta les révélations de l’ange sur la genèse de la Création par Merin. Il les invita à le suivre pour la gloire du Dieu Unique : seuls ceux qui prieraient Merin seraient accueillis dans la Nouvelle Création. Quelques serviteurs le suivirent, ainsi que Jen, son fidèle écuyer, Zélios, son meilleur ami, Karl, son chambellan, et Honorius, son fils aîné. Ni les suppliques de sa famille ni son titre de seigneur ne purent retenir Arcavius. Le prophète et sa suite se firent mendiants et pèlerins le jour même. Le périple d’Arcavius, la « marche des Embrasés », conduisit les pèlerins à travers tout Alahan. Pièce par pièce, Arcavius vendit son armure de chevalier pour financer son voyage et acheter un grimoire. Il consigna les révélations de l’ange de feu dans ce livre : le Codex de Merin. Au cours de son voyage, Arcavius rallia à lui de nombreux Barhans. Après de longs mois, ses disciples se comptaient par milliers. Arcavius parvint alors aux portes de la capitale d’Alahan, Kallienne. Il y fut arrêté et emprisonné par le baron Kelgar de Kallienne. Toutefois, inspiré par la lecture du Codex de Merin, le baron demanda au roi Heïan de recevoir Arcavius pour plaider sa cause. Arcavius parla longuement avec le roi. Un ange de Lumière intervint alors et donna son aval divin à la quête d’Arcavius. Le roi, convaincu, libéra le prophète et l’autorisa à s’établir avec les siens. Il leur offrit des terres abandonnées par la couronne, à l’est, au-delà des monts Akhylahn. Arcavius reprit sa route. Un nouveau fidèle s’était joint à lui : Kelgar de Kallienne. Les pèlerins partirent pour la péninsule au-delà de l’Akhylahn. À mi-chemin, Arcavius confia le convoi à Jen. Il prit quant à lui une autre route, afin de se recueillir seul. Il sentait que la fin du voyage approchait et prenait conscience que le destin de ses fidèles était sur le point de se nouer. Ils ne seraient bientôt plus de simples pèlerins, mais les fondateurs d’une nouvelle nation. Or, si Arcavius était prêt à être leur chef spirituel, il ne souhaitait pas les diriger dans leur vie profane. Rongé par le doute, il erra longuement. Enfin, au bord d’un cours d’eau, il rencontra une créature fabuleuse : un griffon. La bête à tête de faucon, au corps mi-aigle mi-lion, le dévisagea longuement avant de prendre son envol. Tout devint clair pour Arcavius. Comme le griffon, la nouvelle nation d’Arcavius allierait la force du lion et la vigilance du rapace : un chef séculier, fort, et un chef spirituel, vigilant. Il scinda ainsi son Élixir en deux : le Feu de Merin et l’OEil de Merin. Quelques instants à peine après cette terrible épreuve, Arcavius fut rejoint par Honorius. Grâce à l’OEil de Merin, il sut que son fils était digne de recevoir le Feu de Merin et lui en fit don. Arcavius et Honorius retournèrent au convoi et guidèrent leur « peuple » vers la péninsule. Lorsque Arcavius raconta sa rencontre avec le griffon, ses fidèles virent cela comme un bon présage. Adoptant ce symbole, ils peignirent des griff ons sur leurs boucliers. Les voyageurs qu’ils croisaient les appelaient désormais « Griffons ». Une armée de légende était née! Lorsque les Griffons arrivèrent sur la péninsule, ils découvrirent qu’elle était encore sauvage, et plus étendue que les textes barhans ne l’indiquaient. Elle était habitée par de nombreuses factions belliqueuses : clans humains, colonies de gobelins avides ou comptoirs de nains aventureux. Dans un premier temps, les fidèles d’Arcavius se contentèrent d’éviter les bandes les plus hostiles et de commercer avec les plus pacifiques, notamment les nains. Toutefois, en évitant ainsi les conflits, les Griffons ne trouvèrent aucun endroit où s’installer. Ils poursuivirent leur route vers le nord de la péninsule, en espérant y trouver une terre d’accueil. Les fidèles d’Arcavius y découvrirent une région de plaines fertiles, où coulait un fleuve majestueux. Sous la direction d’Honorius, ils y installèrent leur village et érigèrent les premières fortifications. Malheureusement, les pillards gobelins qui sévissaient dans la région ne virent pas d’un bon oeil la construction de cette place forte. Quelques jours à peine après que les Griffons se furent installés, les gobelins frappèrent la communauté avec une violence inouïe. Mais les Griffons étaient résolus et unis par leur foi. Pas un ne recula : cette terre serait le berceau de leur patrie… ou leur tombe. La bataille de la future Arcavia scella ainsi la fraternité qui unit encore aujourd’hui le peuple d’Akkylannie. Par cette victoire, les Griffons gagnèrent le respect des communautés avoisinantes. Ils purent fonder en toute sérénité leur première ville, qu’ils nommèrent Arcavia en l’honneur de leur prophète. Ils y construisirent le premier temple de Merin et achevèrent leurs fortifications. Le jour de la première messe officielle, Arcavius eut une vision et s’enferma plusieurs jours pour méditer. Lorsqu’il revint parmi les siens, il leur montra des plans et des schémas d’inventions fabuleuses : Merin lui avait transmis les outils pour faire d’Arcavia la ville la plus prospère d’Aarklash ! Grâce à ces inventions, Arcavia prospéra. Les Griffons se multiplièrent et s’étendirent, livrant parfois de nouvelles batailles. Ils convertirent un grand nombre d’humains et de nains de la région. Bientôt, leur nombre devint tel qu’une partie d’entre eux s’exila vers le nord de la péninsule, remontant la route que les colons nains avaient empruntée quelques années plus tôt. Sur la côte nord de la péninsule, ils trouvèrent d’autres nains. Ils tentèrent de les convertir, mais ces nains répondirent par les armes. Au petit matin, après une féroce bataille, seuls les fidèles de Merin étaient encore en vie. Ils prirent le contrôle du site et y fondèrent leur deuxième ville : Carthag-Fero. Après la fondation de Carthag-Fero, d’autres communautés de fidèles de Merin virent le jour. Il devint nécessaire pour les Griffons de constituer un gouvernement. Arcavius, Honorius et leurs compagnons de la première heure se réunirent pour poser les fondations de l’empire de Merin. Le prophète eut alors une nouvelle vision : un phénix volant vers l’ouest. Cette créature ignée magique était certainement un message de Merin. Arcavius en conclut qu’il était temps pour lui de reprendre la route. Ainsi, l’empire d’Akkylannie fut fondé. Dans la liesse générale, Honorius en devint le premier empereur, le responsable du pouvoir séculaire. L’Église, le pouvoir religieux, serait quant à elle dirigée par un concile de prêtres. Le même jour, Arcavius annonça qu’il entamait un nouveau pèlerinage, afin de rallier de nouveaux croyants sur tout le continent. Il partit accompagné de quelques fidèles, dont Jen. Pendant l’absence d’Arcavius, Honorius se montra entreprenant, combatif et audacieux. Ses décisions apportèrent rapidement la prospérité au nouvel empire. Honorius conclut des traités avec tous les autres peuples des Voies de la Lumière, mais également avec les nains de Tir-Nâ-Bor, malgré la bataille de Carthag-Fero. Le Feu de Merin lui conférait un incroyable charisme, qui lui permit de triompher de toutes les réticences. En outre, les nains appréciaient les Akkylanniens pour leur rigueur et le savoir-faire de leurs artisans. Même les énigmatiques Cynwälls s’entendirent avec les Akkylanniens. Ils les considéraient comme des enfants turbulents, mais espéraient les attirer « sous la Lumière » par leur exemple et leur sagesse. Les succès d’Honorius furent aussi nombreux à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur : il fixa les frontières de son empire et en chassa peu à peu toutes les bandes de pillards. Au dixième anniversaire de son règne, après la bataille des derniers pillards, l’intégralité de la péninsule était pacifiée. Un nouvel âge s’ouvrait pour l’empire d’Akkylannie et un élan patriotique embrasa tous les Akkylanniens.

Une fois la péninsule pacifiée, l’empire d’Akkylannie se transforma pour adopter sa forme moderne. Ses institutions se formalisèrent. Zélios reprit à son compte les inventions d’Arcavius, son meilleur ami, et forma les alchimistes de Merin. Karl reçut la charge du siège des Affaires extérieures. La tâche était d’importance : il devait rallier tout Aarklash à la flamme de Merin. Pour l’assister, il fonda l’Ordre du Temple. Kelgar reçut quant à lui les Affaires intérieures, qui devait assurer l’ordre public en Akkylannie et garder un oeil vigilant sur les traîtres et les espions. Durant ce temps, Arcavius et Jen poursuivaient leur périple. Sans le Feu de Merin, le prophète ne parvenait pas à rallier de nouveaux croyants. Au cours de ce voyage cependant, il forma Jen afin qu’il puisse lui succéder et recevoir l’OEil de Merin. Au cours d’une communion, Arcavius confia l’Élixir à Jen, qui en ressortit transformé. Jen désirait le pouvoir. Il ne voulait pas seulement le pouvoir spirituel, il souhaitait également diriger les Akkylanniens pour la plus grande gloire de Merin… et pour la sienne. Arcavius, quant à lui, n’était plus en mesure de guider l’Akkylannie ; il était désormais dépourvu de pouvoir mystique et sa foi troublait son jugement. Tandis que les pèlerins s’enfonçaient dans le Bran-Ô-Kor, Arcavius perçut tout cela et sombra dans le désespoir. La tension monta entre lui et Jen. Aussi ambitieux qu’il fût, Jen voulait à tout prix redonner courage à son mentor. Il n’en trouva ni la force, ni les moyens. Finalement, Arcavius et Jen se brouillèrent. Lors d’une halte dans une grotte du Bran-Ô-Kor, Jen assassina Arcavius dans son sommeil. En 590, Jen revint seul à Arcavia, portant en lui l’OEil de Merin. Il raconta qu’Arcavius et lui avaient été capturés par des serviteurs des Ténèbres. Il ajouta qu’Arcavius était mort aux mains de ses geôliers et que seul lui-même était parvenu à s’enfuir. Lorsque Honorius voulut lever une armée pour venger son père, Jen prétendit que leur prison était protégée par des sortilèges des Ténèbres, et qu’il serait incapable de dire dans quel pays il était retenu prisonnier. Personne ne mit sa parole en doute. Honorius sentait en Jen l’OEil de Merin ; il le nomma pape d’Akkylannie et réforma l’Église pour lui donner davantage de pouvoir, car elle était désormais guidée par un élu de Merin. Karl, cependant, conçut des doutes et réforma discrètement le Temple afin de le préparer à lutter contre une dérive de l’Église. Honorius et Jen préparèrent leur succession : le concile de prêtres mis en place par Arcavius élirait un pape digne de porter l’OEil de Merin. Le pape userait ensuite de ce pouvoir pour trouver un élu capable de porter le Feu de Merin et le nommerait empereur. Toutefois, le concile de prêtres ne put jamais s’entendre pour transmettre l’OEil de Merin. Son choix fut finalement politique : à la mort de Jen, l’OEil devint une relique que les prêtres cachèrent dans la crypte de la cathédrale d’Arcavius, à Arcavia. Sans le pouvoir de l’OEil, les papes successifs furent incapables de trouver des empereurs capables de supporter le Feu de Merin. Les empereurs mouraient tous rapidement, consumés par la relique, et ne pouvaient pas s’imposer face aux papes, qui devinrent les véritables maîtres de l’Akkylannie. L’empire d’Akkylannie prospéra néanmoins après la mort des premiers fidèles d’Arcavius. Le peuple était toujours soudé par le même patriotisme et le pays se développa rapidement. Des contingents furent envoyés sur tout le continent à la recherche du tombeau d’Arcavius. Les Voies de la Lumière eurent bientôt terriblement besoin de l’Akkylannie. L’ordre des Toges noires s’était dévoilé et la baronnie d’Achéron avait fait sécession du Royaume d’Alahan. Le baron d’Allmoon, Toge noire repentie, leva une armée pourcombattre les Méandres des Ténèbres. Il savait cependant qu’il ne pouvait vaincre seul ; il envoya un ange de Lumière prévenir le centurion Viriis, dont la compagnie cherchait le tombeau d’Arcavius dans le Béhémoth. Le commandeur akkylannien n’hésita pas un instant. Il lança ses soldats dans une marche forcée éreintante. Les Griffons filèrent à travers les cols et les vallées et parvinrent à temps dans la passe de Kaïber pour livrer bataille au côté du royaume d’Alahan. Ce fut la bataille de Kaïber, la première grande bataille de l’Ordre du Temple. Ce fut une victoire militaire, mais elle entraîna un désastre politique : l’Ordre du Temple envoya presque tous ses hommes à Kaïber pour y construire une forteresse imprenable, laissant le champ libre à l’Inquisition en Akkylannie. Lorsque les templiers revinrent de Kaïber, ils trouvèrent leur patrie métamorphosée. L’hérésie de Dirz s’était répandue et l’Inquisition y avait répondu en brûlant des milliers de malheureux, déclarés hérétiques. Les templiers étaient horrifiés. Ils protestèrent auprès de l’empereur, mais l’Inquisition était trop puissante. Le pape ordonna au Temple de lui fournir ses meilleurs hommes pour créer le corps des templiers de l’Inquisition. Les templiers qui refusèrent furent brûlés pour hérésie. Une terrible rancune naquit entre le Temple et l’Inquisition. Craignant une guerre civile, l’empereur Octave II proclama la conscription, nouveau creuset du patriotisme akkylannien. Il créa ainsi l’armée impériale et lui attribua le maintien de l’ordre public. Craignant d’être supplantée par cette force d’interposition, l’Inquisition manoeuvra. Elle obtint qu’un cardinal dirige l’armée impériale et créa la charge de Prélat général aux armées. Peu après, et apparemment sans raison, les Cynwälls firent don à l’empereur d’une arme à feu. Les érudits l’étudièrent et découvrirent le secret de la poudre à canon. Cette poudre était plus vulgaire que celle utilisée par les Cynwälls, mais elle était facile à produire. Le corps des fusiliers fut créé dans l’armée impériale et la paix civile fut assurée. La poudre devint également une source de revenus pour l’Akkylannie, qui établit un commerce profitable avec le royaume d’Alahan. Ce n’est que plusieurs siècles plus tard que la guilde des Architectes de Cadwallon mit un terme à ce fructueux monopole.

La situation était stabilisée en Akkylannie, mais il restait deux crises à gérer : la tension entre le Temple et l’Inquisition, et la fuite de Dirz dans le Syharhalna. Pour résoudre ces deux problèmes, le pape invita l’empereur à déclarer une croisade, afin de mettre un terme à l’hérésie de Dirz et de conquérir le Syharhalna. C’est le Temple qui fut chargé de mener cette croisade car ses loges, réparties sur tout Aarklash, lui donnaient une bonne connaissance du terrain. Toutefois, cette manoeuvre avait également pour but de canaliser son ardeur patriotique. Le commandeur Daéryn, du Temple du Sud, fut choisi pour commander l’invasion : son temple disposait d’une large flotte, indispensable pour débarquer dans le Syharhalna. Le royaume d’Alahan confia également de nombreux bateaux à l’Akkylannie pour l’assister. Au cours de cette expédition maritime, les templiers affrontèrent de nombreux périls. Les Syhars leur infligèrent une épidémie de peste et de violents affrontements contre des monstres marins, les krakens. Fatigués, malades et parfois démoralisés, les templiers durent affronter une marée de clones lorsqu’ils débarquèrent à proximité de Djaran. Depuis Djaran, Daéryn organisa un ratissage méthodique de la région, comme Karl l’avait fait avant lui pour chasser les pillards de l’Akkylannie. Malheureusement, le désert lui-même était un piège mortel : la chaleur tuait autant de templiers que les clones syhars, et le sable dissimulait à merveille les laboratoires impies. Et aucune ville entre Djaran et Shamir, loin à l’ouest. L’armée du Griffon ne pouvant progresser dans ce désert hostile, elle resta bloquée à Djaran. La Première croisade s’épuisa ainsi pendant plusieurs années. Toutefois, Daéryn entendit des rumeurs sur la construction d’une forteresse syhare : Danakil. Il sut qu’il devait agir immédiatement. Il prit tous ses templiers avec lui et partit dans le désert. Harcelés par les créatures alchimiques, abusés par les mirages magiques des technomanciens, les Akkylanniens parvinrent néanmoins dans les dunes d’Ivoire, en vue de Danakil. La construction de la forteresse était déjà bien avancée ; les chances de Daéryn étaient minces. Le commandeur sépara son contingent en deux : il en dirigea une moitié vers Danakil pour occuper les Syhars. L’autre moitié de la compagnie devait débuter la construction d’une forteresse de l’autre côté des dunes d’Ivoire. Daéryn ne revint jamais ; mais grâce à son sacrifice, la forteresse de la Lumière put être construite. Le successeur de Daéryn en fit le nouveau Temple du Sud et poursuivit la croisade depuis cette forteresse. Pendant ce temps, en Akkylannie, l’Église assurait son hégémonie. Au fil des siècles, les empereurs étaient de plus en plus dociles et les bûchers de plus en plus nombreux. Les inquisiteurs étaient devenus des croquemitaines. L’empire d’Akkylannie faisait peur même à ses alliés. Pourtant, une lueur d’espoir se mit à briller : Octave IX n’était pas un empereur comme les autres. Il voulait ramener l’Akkylannie dans la Lumière. Il s’appuyait notamment sur Proteüs – commandeur du Sud qui devint le grand maître du Temple – et sur Tarkhyn – commandeur de l’Ouest et ami d’enfance du roi Gorgyn d’Alahan. Lorsqu’il apprit que des mystiques avaient localisé le tombeau d’Arcavius dans le Bran-Ô-Kor, il décida immédiatement d’organiser une nouvelle croisade. L’Inquisition ne s’y opposa pas, voyant là un bon moyen de se débarrasser d’encore plus de templiers. Le commandeur Arkhos, le plus vertueux et le plus renommé des commandeurs templiers, fut choisi pour mener cette croisade. Derrière lui, l’Ordre du Temple se mobilisa : les templiers espéraient que le tombeau recèlerait une relique, un enseignement ou un indice qui leur permettraient de mettre un terme au règne de terreur de l’Inquisition. Arrivé dans le Bran-Ô-Kor, une contrée hostile, Arkhos fit construire une forteresse qui servirait de base d’opérations à de nombreuses fouilles archéologiques. Les recherches étaient ralenties par les orques qui habitaient là. L’un d’entre eux en particulier, Avangorok, harcelait sans relâche les quêteurs et les pèlerins. Plutôt que de ratisser les canyons comme ses prédécesseurs, Arkhos préféra envoyer de petites unités d’éclaireurs composées de templiers et de légionnaires du repentir, des marauds auxquels le Temple offrait une seconde chance. Il put ainsi localiser le repaire d’Avangorok et l’attaquer. La bataille des maraudeurs affaiblit les orques suffisamment longtemps pour qu’Arkhos parvienne à fortifier sa position et à établir une tête de pont stable dans le Bran-Ô-Kor. Il put alors achever la construction de la forteresse, qui devint le Temple de l’Est. Il se consacra ensuite, inlassablement, à la recherche du tombeau d’Arcavius.

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