S’ygma

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1 Figurine par Carte

Concept : Christophe Madura

Sculpture : Stéphane Simon

Profil : Rackham

Socle : Cavalier 5 Cm

Taille Unité : Grande

Classe :

Rang : Champion Adepte 2

Affiliation:

Date de Sortie : Juillet 2000

Équipement(s) :

Compétence(s) :

Conscience, Toxique/ 3, Récupération/ 3, Adepte des Ténèbres et de l’Eau/ Typhonisme, Enskëm
(Artefact/ 2, Maîtrise des Arcanes)

Artefact(s) :

L’Ombrelle, d’Arykao
L’Orbe de Désintégration

Sortilège(s) :

Ailes des Abysses
Sentier du Péril

Background :

“La morale est illusoire.”

L’Ombrelle, d’Arykao.
Bien des rumeurs circulent sur Arykao, l’enchanteur fou. Autrefois austère et sévère, ce magicien cynwäll échoua lors de l’incantation d’un rituel périlleux. Seul survivant de l’expérience, il fut à jamais marqué par une douce folie qui fit sa réputation à travers le continent. Devenu bien trop excentrique pour ses congénères, il quitta Lanever pour, disait-il, « reconquérir son trône ». Il disparut en cherchant à ouvrir un portail vers un Royaume inachevé. Au cours de ses voyages, Arykao a conçu des artefacts puissants, mais à l’apparence parfois déroutante, comme son Ombrelle. S’Ygma, passionné par les frasques d’Arykao, s’est employé à retrouver l’artefact après la disparition du Cynwäll.

L’Orbe de Désintégration.
S’Ygma a longtemps étudié la manière dont les peuples d’Aarklash lient l’énergie magique à la matière. Grâce à ce savoir, il a conçu l’Orbe de désintégration. Cet artefact concentre la puissance du mana pour la libérer sous la forme d’éclairs d’énergie.

Cry Havoc Nr.11 Page 5.
S’Ygma, érudit et magicien de renom, a embrassé la cause du Vice qui enflamme et divise l’Alliance
ophidienne. Il a délaissé les vénérables bibliothèques de Belgorn pour parcourir le monde et livrer bataille. L’Orbe de désintégration de l’ophidien est célèbre pour ses éclairs. S’Ygma serait par ailleurs
insensible à la magie et à la foi.


Cry Havoc Nr. 11 Page 60.
S’Ygma, Adepte Ophidien.

La nuit tombait sur Cadwallon ; l’obscurité se glissait doucement entre les habitations et les hautes
tours. La librairie « CHEZ MAÎTRE BROMUR, LIVRES RARES ET ÉDITIONS ORIGINALES », rencognée au fond d’une rue de la ville haute, était déjà plongée dans les ténèbres. Maître Bromur, abandonné par ses employés, s’appliquait à faire sa caisse à la lueur d’une chandelle. Le dernier ducat mis au coffre, le gobelin rajusta ses lunettes, referma son gilet sur sa chemise à jabot, puis se dirigea vers la devanture de sa boutique. Évitant de s’aventurer parmi les piles anarchiques de livres qui occupaient le centre de l’établissement, Bromur longea en silence les étagères emplies d’ouvrages inestimables. Arrivé à la porte, il s’apprêtait à fermer pour la nuit lorsqu’il aperçut une silhouette qui traversait la rue dans sa direction. Au premier abord, Bromur crut avoir affaire à un Wolfen qui avançait courbé par l’ivresse. Le gobelin réalisa son erreur lorsque la silhouette atteignit le pas de sa porte. Vêtu d’une lourde houppelande, l’inconnu n’avait rien d’humanoïde, sinon deux bras et une tête. Son corps était long et sinueux comme celui d’un reptile. Ses yeux luisaient dans l’ombre de sa cagoule et il dardait continuellement une longue langue bifide. Une ombrelle posée nonchalamment sur l’épaule, il s’appuyait sur l’énorme pommeau noir de sa canne. Bromur n’avait jamais vu une telle créature auparavant.
“Vous êtes fermé ?”
L’expert en livres rares était incapable de répondre ; ses genoux s’entrechoquaient et ses dents jouaient des castagnettes. L’inconnu sembla prendre cela pour une invitation et pénétra dans l’échoppe. Il serpenta un instant entre les piles de livres, caressant les rayonnages de sa langue fourchue.
Bromur ne pouvait le quitter du regard. La grâce avec laquelle se mouvait ce gigantesque corps avait
quelque chose de fascinant, horrible et sublime à la fois. L’instinct du gobelin lui criait de fuir et d’oublier tous ses livres. Mais sa caisse était pleine !
“Je peux vous aider ?”
La phrase, répétée un millier de fois au cours de sa vie de marchand, avait jailli d’elle-même. L’ophidien
se retourna avec une lenteur hypnotique. Il jeta sur le libraire un regard inquiétant.
“Je reviens d’un combat éreintant. J’ai besoin de me détendre. On m’a dit le plus grand bien de votre
établissement. Le compliment balaya le mot « combat » de l’esprit du gobelin. Bromur remarqua alors les nombreux bijoux que portait son interlocuteur, autant de reflets dans la pénombre. Ragaillardi, le gobelin alla chercher la chandelle et revint vers son client. Il se rappela qu’une bonne vente commençait par une bonne enquête et s’efforça d’oublier qu’il risquait la mort dans l’affaire.


“Pardonnez ma curiosité, mais comment avez-vous appris l’existence de ma boutique ?”
“Mon ennemi a avoué bien des choses au cours de son agonie. J’espère que ce n’était pas un de vos
bons clients.”
Bromur déglutit. Il n’avait aucune envie de connaître l’identité du défunt.
“Est-ce la première fois que vous venez à Cadwallon ?”
“Oui. J’ai vécu… dans une bibliothèque. Pendant des années.”
Par Rat ! Un bibliothécaire ! Il n’y avait pas de pire client qu’un bibliothécaire ! Bromur se ressaisit.
“Je me flatte de compter nombre de vos confrères parmi mes clients. Vous avez tous un domaine de
prédilection, quel est donc le vôtre ?”
“Je ne suis plus bibliothécaire. Je suis un guerrier du Rag’narok.”
“Ah ? Mais auparavant ?”
Les yeux reptiliens du visiteur restèrent fixés sur le visage de Bromur de longues et silencieuses
secondes.
“La magie.”
“Vaste et noble sujet. Quel aspect de cette discipline avait retenu votre attention ?”
“Ce n’est pas une discipline ! C’est un art. Et l’un de ses plus brillants praticiens n’est autre qu’Arykao.
Instantanément, Bromur chercha mentalement s’il possédait dans sa boutique un ouvrage traitant de cet individu. Presque comme un construct, il récita :
“L’enchanteur fou. Un Cynwäll. J’avais un très joli manuscrit sur lui, mais je m’en suis séparé le mois
dernier.”
Le client poussa un sifflement aux intonations meurtrières. Bromur accomplit un exploit en retenant
dans son corps tout ce qui aurait pu en sortir. Les deux érudits restèrent silencieux un instant. Une
petite créature, visiblement amphibie, sortit des vêtements du client et disparut dans une manche.
Toujours pétrifié, Bromur réalisa qu’il était confronté à l’un de ces magiciens aux pouvoirs terribles et mystérieux, capables de lier à eux des créatures venues d’autres Royaumes.
“V-Vous devez être un magicien très puissant, messire.”
“La puissance n’a rien à y voir. Je suis un artiste. La Création est mon canevas. Je suis capable d’imposer ma volonté et mon désir à Aarklash !”
Le magicien s’était dressé sur son corps serpentin et sa nature ne faisait plus aucun doute pour Bromur. Seule la certitude que la créature le rattraperait sans peine lui permit de ne pas s’enfuir. Satisfait de son effet, l’ophidien poursuivit:
“Sais-tu quelle extase ressent celui qui défie les lois des mortels ? Toute ma vie, j’ai souhaité m’élever
dans les cieux, à l’image de Vortiris. Lorsque je l’ai fait, j’ai ressenti un tel transport que je n’ai pu me
contraindre à m’enfermer à nouveau avec les livres. Je suis libre, tel un dieu destructeur et sauvage !”
Dans son exaltation, le magicien renversa une pile de vieux grimoires. Bromur ne put retenir un couinement de désapprobation. L’ophidien se figea, dévisagea le gobelin, puis se pencha pour ramasser
les ouvrages avec un respect presque mystique. Il s’attarda sur la tranche de l’un d’entre eux. Bromur
revint à la vie.
“C’est un ouvrage très précieux, écrit par un mage de la Chimère, s’excusa-t-il.”
À ces mots, l’ophidien laissa tomber l’ouvrage avec mépris.
” Les humains. Ce ne sont que des larves. Empêtrés dans leur morale étriquée, ils ne savent pas laisser
libre cours à leurs désirs. Et leur race est si jeune, si faible.”
Dans un mouvement extatique, l’ophidien fit basculer le capuchon de sa houppelande, révélant son
visage. Il semblait prêt à donner la mort.
“Vous avez raison ! C’est vrai que les humains sont stupides. Ils ne comprennent rien aux autres. Ils se
croient chez eux, alors qu’on était là avant !”
L’ophidien arrêta sa reptation. Rassuré par ce silencieux aval, Bromur poursuivit :
“Ils se croient malins, mais ils ne comprennent rien à rien. Comment pourraient-ils comprendre
l’histoire, alors qu’ils sont arrivés à la fin de celle-ci ? Ils écrivent des livres, mais ne comprennent rien aux mots.”
Le magicien avait repris une posture moins menaçante. Bromur chercha dans son regard une
quelconque indication, sans succès. Il reprit :
“Mon peuple… Mon peuple existait bien avant que les nains ne s’installent dans l’Ægis. Nous parlons
tous plusieurs langues. Notre calligraphie n’a pas son pareil. Notre savoir magique révèle le véritable pouvoir des noms. Nous sommes… Nous sommes des bibliothécaires. Vous ne pouvez pas me tuer !”
Le mage semblait amusé par la terreur du gobelin. Il joua quelques instants avec son familier. Puis
il s’approcha de Bromur, le contourna, et se lova autour de lui.
“Puisque tu es si érudit et si fier de ton peuple, trouve un ouvrage de No-Dan-Kar à mon goût, et tu
auras la vie sauve. »


La langue de l’ophidien caressait la joue de Bromur. En un éclair, le marchand prit conscience du nombre d’incunables, de grimoires, de codex, d’opuscules, de traités et d’ouvrages accumulés au long de son existence. Un seul d’entre eux, peut-être, lui vaudrait de conserver sa vie. D’un geste lascif, le magicien relâcha Bromur, comme à regret. Le gobelin arpenta frénétiquement les allées formées par les empilements d’ouvrages. La panique qui l’avait submergé reflua progressivement. Le gobelin était convaincu que son client n’avait raconté à personne d’autre ce qu’il avait ressenti en s’élevant dans les cieux. Bromur le connaissait maintenant mieux que quiconque. Il pouvait réussir ! Le gobelin retrouva le premier livre qu’il avait acheté ici. Un pamphlet contre les Akkylanniens rédigé par un clone presque analphabète. Il débusqua également un traité ésotérique qu’il avait oublié de vendre à un bon client qui le recherchait depuis des années. Il faillit trébucher sur le vingt-septième volume de l’encyclopédie de Tir-Nâ-Bor qui lui servait à caler une étagère, pour finalement recevoir
l’illumination.


D’un geste expert, le marchand saisit un épais grimoire au bas d’une pile et l’ôta sans faire s’effondrer l’édifice instable. Il présenta fièrement l’ouvrage à son client.
“C’est un traité de maître Sulfur. Le plus grand magicien de No-Dan-Kar !”
“Belle référence, et quel est son sujet ?”
“Euh… Je crains de ne pas avoir tout saisi. C’est une étude comparée de différentes voies de magie.”
“Un sujet difficile. Rarement traité avec élégance.”
“Oui… Mais Sulfur s’est intéressé à un mage maîtrisant à la fois l’Eau et les Ténèbres, le typhonisme
et une autre voie, mystérieuse.”
L’ophidien ne bougeait plus, comme un cobra prêt frapper.
“Quel est le nom de ce magicien ?”
“S’Ygma.”
Un silence de mort s’abattit sur la boutique. Lentement, pesamment. Comme un serpent qui se love
autour de sa proie pour la broyer. L’ophidien esquissa un sourire sardonique. Le gobelin articulait en silence des prières à Rat. Le sourire s’élargit.
“Je vous l’achète.”

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