Ylnir

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Cry Havoc Nr. 6. Page 76-78
Mehöl se trouva face à une ouverture conduisant vers les profondeurs de la roche. À l’intérieur, un équanime l’accueillit dans une petite salle, avec un bol brûlant de nadech et quelques galettes de céréales. Il le mena ensuite en silence dans un dédale de galeries grossièrement creusées qui contrastait avec la recherche propre à l’architecture cynwäll. Çà et là, des pousses d’hysneh dispensaient une faible lumière. Le moine s’effaça à l’entrée d’une salle. La pièce était plongée dans l’obscurité. Son centre était transpercé par une colonne de lumière provenant d’une ouverture pratiquée dans la voûte qui laissait un courant d’air glacé s’y engouffrer. Une voix inconnue s’éleva dans les ombres.
— Approche, Mehöl. Prends place dans la lumière. Elle saura éclairer ton discours et faire jaillir la Vérité.
Quelque peu désorienté, Mehöl s’assit face à un elfe vêtu d’une simple toge. La blancheur immaculée de sa tenue proclamait son statut de noësien. Ses yeux s’accoutumant peu à peu, Mehöl devina tout autour de lui des équanimes au torse nu, assis sur leurs genoux et indifférents au froid glacial. Le noësien lui adressa un sourire, puis ouvrit les bras dans un geste de bienvenue.
— Je me nomme Ylnir.
Une voix grave se fit entendre derrière Mehöl.
Larshaen a adressé à l’Omÿnsill un message urgent renfermant des informations troublantes. Notre Guide a jugé utile de vous entendre sans délai, mais bien des tâches retiennent son attention. Il a chargé Ylnir d’assister à cet entretien et de lui rapporter fidèlement vos propos. Après un silence, une autre voix, plus sèche, retentit sur la gauche.
— Pourquoi pensez-vous avoir été choisi pour transmettre le savoir du Sphinx. Croyez-vous être un nouvel envoyé pour notre peuple ?
— Je ne suis ni un sage ni un prophète. Le hasard m’a conduit sur les traces de ce sanctuaire et du secret qu’il renfermait. La Lumière seule sait si j’ai été guidé jusqu’à cet endroit.
— Quelle est votre place au sein de notre peuple ? Pourquoi parcourir les terres lointaines ?
Mehöl se souvenait des longues conversations de son maître, expliquant son œuvre. Il tenta d’en rapporter fidèlement l’esprit.

— Nous nous efforçons d’apporter de nouvelles connaissances sur les origines des peuples qui ont foulé Aarklash. Comprendre leurs racines permet bien souvent de mieux appréhender ce qui les anime aujourd’hui.
À peine achevait-il sa phrase qu’une autre voix s’éleva.
— Comprenez-vous, quêteur, le poids qui pèse à présent sur vos épaules ? Vous qui souhaitiez la connaissance, mesurez-vous l’entrave à la liberté qu’elle peut constituer ?
Mehöl tressaillit et se maîtrisa, inspirant lentement.
— Comme tout chercheur, j’ai toujours espéré faire une découverte majeure. Mais je sais que ce que j’ai rapporté de ce sanctuaire a changé mon destin en me liant à…
Hésitant, il chercha ses mots, ignorant ce qu’il pouvait révéler ici. Ylnir hocha la tête, l’invitant à poursuivre.
— Je sais que je suis lié à cet esprit qui dort en moi et à ses connaissances.
— Cette idée de n’être qu’un réceptacle renfermant un bien précieux ne vous révolte-t-elle pas ?
Mehöl sentit ses joues s’empourprer légèrement. Malgré le shenras, il n’avait jamais été très habile à contrôler ses émotions. Il répondit d’un air de défi.
— Oui, je le reconnais… J’ai été en colère ! Qui ne le serait pas à la pensée d’être ainsi « habité » par un autre esprit. Mais j’ai accepté ceci, non comme une épreuve, mais comme une chance pour notre peuple. Ce gardien est la clé pour éveiller nombre d’antiques créations.
Le noësien leva une main, signifiant que l’entretien était clos. Durant quelques minutes, seul le bruit du vent troubla le silence des lieux. Les équanimes, parfaitement immobiles, arboraient un visage serein, tandis que Mehöl attendait la décision de ses pairs. Ylnir prit enfin la parole.
— Nous avons écouté tes paroles et sondé ton cœur, Mehöl, disciple de Larshaen, quêteur des vestiges de Wyde. Tu as hérité d’un lourd secret, mais il y a en toi une ferme résolution. Avec l’aide de la Lumière, tu sauras user avec sagesse de ce qui t’a été confié. Prends cependant garde à conserver ton libre arbitre. L’esprit du Sphinx est fort. Une dernière chose : le gardien que tu portes fait de toi un écrin. Tu dois le protéger comme ton bien le plus précieux, car il éveillera la convoitise. Tu dois comprendre que nos décisions le concernant s’appliqueront sans que ton sort ne pèse dans la balance. Pour le bien de notre peuple et des Voies de la Lumière, nous envisagerons son utilité et peut-être sera-t-il jugé préférable de le laisser reposer secrètement en attendant le moment opportun… À présent, nous allons éveiller ce gardien et écouter son message.
Ylnir joignit ses mains et les équanimes vinrent le saluer un par un avant de quitter la pièce. Un héliaste entra à son tour. Son masque était orné d’excroissances métalliques qui se prolongeaient sur son buste. Il s’inclina devant le noësien, puis se tourna vers Mehöl.
— Je suis Anhareg, tisseur de lumière, de l’atelier de Laroq. Je vais éveiller l’esprit du Sphinx en nourrissant la gemme immortelle qui lui fournit son essence.
Posant la main sur l’implant de Mehöl, l’héliaste se concentra. Les gemmes sur son masque luirent de plus en plus. Sa main se crispa et il récita une incantation, se concentrant pour guider l’afflux de mana. Mehöl sentit un picotement s’amplifier, tandis que l’énergie traversait sa peau pour emplir la gemme de Lumière lovée dans les chairs de sa nuque. Enfin, l’héliaste se recula. Ses gemmes avaient, à l’exception de deux d’entre elles, perdu de leur éclat. Ôtant son masque, il chassa de son front quelques gouttes de sueur.
— Cette gemme renferme un grand pouvoir. Pour régénérer son essence, j’ai frôlé la rupture de mes immortelles.
Il fronça les sourcils, écoutant une voix que seul lui pouvait entendre, puis poursuivit à voix basse.
— Il est déjà conscient.
Une voix familière retentit dans l’esprit de Mehöl : Merci de m’avoir mené jusqu’aux tiens. Si tu le permets, je vais m’exprimer par ton biais. Cela me coûtera moins d’efforts et tu seras ma voix, pas un simple porteur. Mehöl acquiesça, se retenant d’ironiser sur l’égard qui lui était fait. Il était conscient de l’importance de ce moment. Il voulut prévenir l’assemblée qu’il allait leur rapporter les paroles de Kulden, mais il s’éclaircit la gorge et la voix du Sphinx emplit l’espace.
— Je suis Kulden, gardien des légendes de l’Utopie. J’ai été chargé par mon peuple de transmettre notre savoir à ceux qui portent la Lumière dans la Création. Je dois m’entretenir avec votre chef… le Guide.
— Notre Guide est plus qu’un chef, rectifia Ylnir. Il éclaire nos pas et notre conscience. Il est dans la Lumière et nous suivons ses enseignements. Il a décidé de se consacrer à la lutte contre les Ténèbres qui engloutissent Aarklash. C’est en son nom que je vous accueille et vous écoute.
Mehöl sentit sa nuque s’échauffer et comprit, confusément, que Kulden sondait l’esprit de son interlocuteur. Un sourire fugitif se dessina sur le visage impassible du noësien.
— Votre esprit est résolu et vous savez en garder les frontières. Je vais vous révéler le secret dont Mehöl est le porteur. En m’éveillant, j’ai senti l’air familier des monts Dragons. Cette roche autour de nous me le confirme. Vous occupez un de ces refuges. Sa chambre de révélation est-elle encore fonctionnelle ?
À ces dernières paroles, l’héliaste s’agita. Il regarda Ylnir qui lui adressa un signe d’assentiment.
— Oui. Trois sont encore en fonction sur les terres cynwälls. Nous gardons précieusement leur secret. Si nous vous avons mené jusqu’ici, c’est que nous espérions que l’objet décrit dans le message en était une clé.
Ylnir plongea ses yeux dans ceux de Mehöl pour s’adresser à l’esprit du jeune elfe.
— Tu es jeune et déjà éprouvé par ces bouleversements. Te dévoiler ce secret scellera ton destin. Il ne sera plus question pour toi d’être un simple quêteur. Si tu le souhaites, tu peux encore préserver ta liberté. Nous nous chargerons de guider l’esprit jusque là-bas.
Kulden répondit. La voix de Mehöl prit des intonations houleuses.
— J’ai fait subir à mon hôte une rude épreuve. Il a dû se battre pour me conduire jusqu’à vous. En ce temps où les Ténèbres s’étendent, l’aveuglement ou l’ignorance ne sont que les remparts fragiles des esprits timorés. Il a le droit de connaître ce pour quoi il risque sa vie… Je veux savoir où mènent mes pas, je ne veux plus être un simple réceptacle !
Ylnir le regarda un moment avec tendresse, puis se leva et l’invita à suivre l’héliaste.
— Fort bien, Mehöl. Tu vas découvrir une des créations du Sphinx animée par le solaris.
Poursuivant leur chemin, ils s’enfoncèrent de plus en plus profondément dans les entrailles de la montagne. Anhareg ouvrait la marche, sa toge auréolée de lumière repoussant l’obscurité. Il les guida, empruntant trois portes scellées par l’emprise lumineuse. Le couloir s’élargit enfin. Les elfes parvinrent à une salle dont les parois et le plafond étaient recouverts de panneaux de bronze. Un bassin rectangulaire occupait la moitié de la salle. Il contenait quelques centimètres d’une eau limpide. Anhareg ouvrit les bras. Le mur opposé à l’entrée attira l’attention de Mehöl. Il supportait un grand cadre de métal ouvragé qui contenait de multiples cristaux, engrenages, plaques de métaux divers et autres objets inconnus. L’ensemble était protégé par deux épaisses plaques de verre. La voix de Kulden retentit dans son esprit : La plaque de lecture. Elle attend la clé que tu portes et qui en révèlera les informations.
— Anhareg, mettez-la en place, poursuivit Kulden à voix haute.
Le tisseur de lumière s’exécuta. Manœuvrant un jeu de chaînes et de poulies logé dans la paroi, il déplaça la lourde plaque à la verticale du bassin, puis se tourna vers Mehöl.
— Si vous voulez bien me confier la clé…
Mehöl ôta le pendentif et le lui confia. Anhareg le plaça avec précaution dans un diaphragme de métal sombre. Un léger grincement retentit lorsque le mécanisme se resserra jusqu’à épouser les contours de la clé. L’héliaste prononça une incantation. Une clarté intense émana du bassin et se diffusa à travers le cadre lumineux. Une lueur chatoyante éclaira le plafond, comme jaillie d’un kaléidoscope. Une série de claquements retentit, tandis qu’à l’intérieur du cadre de complexes agencements se mettaient en place. Enfin, une série d’images se refléta, arrachant un hoquet de stupeur à l’héliaste. Sur la surface lisse du plafond s’étalait désormais en reflets colorés une portion de carte que Mehöl reconnut comme la partie septentrionale de la chaîne du Béhémoth. Sur les murs étaient projetées d’autres images. Chacun fit silencieusement le tour du bassin pour étudier les images. Un pan entier était occupé par le plan détaillé d’un vaste complexe. De nombreuses inscriptions y étaient apposées. S’approchant, Mehöl les suivit inconsciemment du doigt et s’aperçut qu’il les comprenait : elles expliquaient le mécanisme des portes principales et la mise en route des matrices énergétiques des forges. Ylnir le noësien et Anhareg l’héliaste se tenaient devant une autre paroi, comme pétrifiés. En les rejoignant, Mehöl comprit la cause de leur stupeur : un reflet saisissant de réalisme montrait une vaste grotte dans laquelle des formes humanoïdes étaient alignées en longues rangées. Des centaines, des milliers peut-être. Anhareg s’éclaircit la gorge, tendant la main vers l’incroyable vision.

— Des constructs… Ce lieu doit être un…
— Un grand atelier de l’Utopie !
Les mots de Kulden avaient jailli de la bouche de Mehöl, achevant la pensée du mage.
— Avant que notre peuple quitte ce Royaume pour poursuivre sa lutte contre l’engeance ophidienne, il a mené plusieurs travaux. Ce lieu renferme les secrets et les moyens de créer et assembler des constructs de tous types. Je ne l’ai pas connu car, lorsque mon esprit a été mis en stase, ce lieu n’était encore qu’un projet. Le but de ces édifices, construits en des lieux reculés, était de livrer un jour nos connaissances à nos successeurs. Ce jour est advenu.
— Je vais prévenir l’Omÿnsill dès que possible de cette révélation majeure. D’ici là, il vaudrait mieux que… Il chercha ses mots quelques instants. Que vous reposiez dans le calme et la méditation. Mehöl, tu as grand besoin de prendre le temps de retrouver ton équilibre par le shenras. Ce lieu s’y prête parfaitement. Vous serez avertis dès qu’une décision aura été prise.
— Ne tardez pas. Ce laboratoire renferme des secrets qui pourraient éveiller bien des convoitises. Je peux vous guider au cœur de l’atelier, mais ne perdez pas de temps ; la Lumière ne saurait tolérer la tiédeur quand s’élèvent les clameurs de la guerre ! ajouta Kulden avec fougue.
Ylnir répondit calmement.
— Soyez remercié pour vos conseils. Il nous appartient cependant de peser les conséquences de cette découverte. Je dois à présent vous quitter sans plus tarder.
Le noësien quitta la salle et l’héliaste désactiva les machines. Tout en conduisant Mehöl dans le dédale de couloirs, Anhareg l’interrogea avidement sur le contenu de l’atelier. Kulden resta cependant muet. Une fois seul dans une cellule du monastère, Mehöl contempla pensivement les reliefs de Laroq battus par le vent. Il était abasourdi, partagé entre l’excitation de la découverte d’un atelier empli d’antiques secrets et la conscience des dangers qu’il faudrait affronter pour y parvenir. Se rendre à flanc de montagne, dans un complexe enfoui dans les glaces et situé entre les terres maudites d’Achéron et la forêt d’Ashinân serait un voyage périlleux. N’aie crainte. Je comprends ton inquiétude, mais je m’emploierai à nous maintenir en vie. Je comprends mal la réticence des tiens. Nous nous rendrons dans ce lieu et nous l’éveillerons, quoi qu’il en coûte. Ces « paroles », loin de rasséréner Mehöl, le plongèrent un peu plus dans l’embarras. Il était habité par un être si… intransigeant. Kulden ne semblait guère approuver la prudente réflexion des Cynwälls. Mehöl s’assit et posa ses mains au sol, ouvrant son esprit pour s’oublier dans la communion avec la solidité apaisante de la roche…

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