Sophet Drahas (2)

Carte(s) Supplémentaire(s) Rackham :

Rooted Profile

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1 Figurine par Carte

Concept : Rackham, Christophe Madura et Paolo Parente

Sculpture : Rackham, Arnaud Boudoiron et Victor Martins

Profil : Rackham

Socle : Cavalier 5 Cm

Taille Unité : Grande

Classe :

Rang : Champion Adepte 2

Affiliation: Maison Mantis

Date de Sortie : Décembre 2000

Équipement(s) :

Compétence(s) :

Mort-Vivant, Tueur né, Invocateur/ 3, Dur à Cuire/ 1, Alliance/ Usurier,
Adepte des Ténèbres et du Feu/ Nécromancie, Typhonisme, Cartomancie
(Artefact/ 2, Maîtrise des Arcanes)

Artefact(s) :

Sentence
Cruelle

Le Talisman des Ombres
Le Suaire d’Evaël (Pack Scénario, La Reine des Cendres)
Arcane IV: L’Empereur
Arcane XV: Le Diable

Sortilège(s) :

Majesté
Masque du Condamné
Privilège

Sang de la Discorde
Arcane IV: L’Empereur
Arcane XV: Le Diable

Background :

Je suis Celui par qui les Ombres arrivent.”

Le Roi des Cendres (C1).
Sophet Drahas est le plus puissant Nécromant résidant à Cadwallon. Même s’il est loin de rivaliser avec les Grands Maîtres d’Achéron, il est l’ambassadeur des Obscurs, celui qu’il faut convaincre lorsque l’on veut négocier avec la Baronnie maudite. Le Roi des Cendres est une Liche très particulière : ni tout à fait mort, ni tout à fait vivant. Sa carcasse pourrissante est vieille de plusieurs centaines d’années …
Il fut vaincu autrefois par celui qui est aujourd’hui son maître, Feyd Mantis usa de sa magie afin d’en faire son serviteur. Il en résulta une étrange et puissante métamorphose qui fît de lui l’esclave de son trône à jamais … Son pouvoir corrompu lui permet de se déplacer en contrôlant les âmes tourmentées qui se dégagent sans cesse du trône. Mais le jour est venu pour lui d’instaurer le règne des ténèbres en devenant le nouveau Duc de Cadwallon. Car il est Celui par qui les Ombres arrivent …

Le Roi des Cendres (C2).
Sophet Drahas est le plus puissant Nécromancien résidant à Cadwallon. Même s’il est loin de rivaliser avec les Maîtres d’Achéron, il est l’ambassadeur des Obscurs, celui qu’il faut convaincre lorsqu’on veut négocier avec la Baronnie maudite. La Liche a vu naître et mourir tous les Ducs de la Cité Franche. Son pouvoir est invisible, mais incontournable… Sophet Drahas fut autrefois le seigneur d’un domaine indépendant à la frontière des Royaumes. Craint et respecté, il régnait sans partage et sans miséricorde. Mais son orgueil démesuré lui fit commettre une grave erreur… Il fut vaincu par celui qui est aujourd’hui son maître. Feyd Mantis usa de ses terrifiants pouvoirs afin de le punir. Le Roi des Cendres est condamné à être l’esclave de son trône à jamais.
Son pouvoir corrompu lui permet de se déplacer en contrôlant les âmes tourmentées qui se dégagent sans cesse du trône. Mais le jour est venu pour lui d’instaurer le règne des Ténèbres en devenant le nouveau Duc de Cadwallon. Car il est Celui par qui les Ombres arrivent…

Le trône du Roi des Cendres est sa plus terrible malédiction, mais aussi son meilleur allié.

Le Talisman des Ombres.
Sophet Drahas a longtemps cherché à se libérer de l’emprise de la malédiction qui le lie à son trône. La délivrance est venue d’une technique secrète employée par la Guilde des Voleurs de Cadwallon : la Marche des Ombres. Celle-ci permet aux membres de la guilde de se déplacer silencieusement, invisibles aux yeux de leurs ennemis. Après une longue quête, le Roi des Cendres a réussi à vaincre le maître de la Guilde, Aghovar, en combat singulier. Puis il a récupéré sur son adversaire agonisant l’artefact le plus puissant de la Guilde des Voleurs, celui qui ouvre toutes les portes de Cadwallon : le Talisman des Ombres…
Hélas, le pouvoir ténébreux de Sophet a perverti celui du Talisman. Le porter est une promesse de mort au malheureux ignorant qui sera désigné comme messager de la liche. Son âme ira rejoindre celles des tourmentés qui hantent le trône macabre de Sophet Drahas.
Malheur à celui qui porte le sceau du Roi des Cendres !


Cruelle.
Chacune des apparitions de Cruelle s’est accompagnée de massacres et de guerres.
Sophet Drahas s’est emparé de cette Lame de Torture il y a des siècles, alors qu’il était encore mortel. Il pactisa avec de puissants démons pour découvrir l’endroit où elle était dissimulée et tua de nombreux innocents pour parvenir à ses fins. Les sacrifices auxquels Drahas dut consentir pour lier son âme à celle de l’épée ne furent rien en comparaison de la puissance que cette dernière lui apporta…

Les Arcanes de Cadwallon.
Les cartes de tarot jouent un rôle essentiel dans la Magie de Cadwallon. La Voie de la Cartomancie est omniprésente dans les murs de le Cité des Voleurs, la protégeant des périls invisibles qui la menacent. A chaque carte de tarot est associé un ensemble de valeurs symboliques et un sortilège s’y rapportant. L’association de plusieurs cartes engendre parfois des effets extraordinaires, mais toujours en rapport avec la signification divinatoire du tarot…Alors que le sort de Cadwallon était partagé entre Sophet Drahas et les Chiens de Guerre, Vanius, premier Duc de la cité, découvrit un jeu de tarot divinatoire. Celui-ci avait été déposé à son chevet par une main inconnue. Percevant les pouvoirs des Arcanes majeures du Tarot fabuleux, Vanius les distribua à ses meilleurs guerriers avant de partir à l’assaut du Roi des Cendres. La victoire leur sourit… Mais les Arcanes, portées par des Aventuriers, furent rapidement dispersées aux confins d’Aarklash.Chaque Arcane du Tarot de Vanius est un objet magique capable de changer de visage. La figure de l’Arcane prend les traits de l’être qui représente le mieux ses valeurs. A l’instant où celui-ci meurt ou ne se montre plus à la hauteur des attributs de la carte, l’Arcane choisit un nouveau champion. Une légende prétend que l’individu qui entrerait en possession de toutes les Arcanes du Tarot de Vanius deviendrait l’égal d’un dieu…

Arcane IV: l’Empereur.
L’Empereur est l’homme assis sur un trône, celui dont le règne sur le domaine est incontesté et sans partage.
Cette Arcane est en possession de Sophet Drahas depuis la création du Tarot de Vanius. Voyant que la figure de la carte était celle de son adversaire, Vanius vint lui même porter l’Arcane IV au Roi des Cendres après l’avoir vaincu lors de la bataille du Mur de la Terre. Vanius n’avait rien perdu de son insolence d’ancien faucheur…
Nul ne sais comment Sophet le remercia.


Arcane XV: Le Diable.
Arcane obscure, défiante et repoussante, Le Diable représente l’inéluctable fatalité qui survient quand le matériel prévaut sur le spirituel. Sophet Drahas récupéra l’Arcane XV en même temps que le Talisman des Ombres sur le cadavre d’Aghovar. Quelle fut la surprise du Roi des Cendres en voyant le visage du Maître des Voleurs s’effacer de la carte pour laisser place… à celui d’Innocent, le très saint Pape de l’Empire d’Akkylannie !

Majesté.
L’emprise de Sophet Drahas sur la Cité des Voleurs est indéfinissable. Les habitants de Cadwallon qui ont entendu parler de lui prétendent qu’il est le maître de la Ville Basse alors que le Duc Den Azhir règne sur la Ville Haute. Ceux qui l’ont affronté le redoutent comme s’il était le Mal incarné. Le sortilège de Majesté est la quintessence de la crainte qu’inspire le Roi des Cendres.

Sentence.
Surmontant l’effroi que lui inspirait le Roi des Cendres, le Faucheur raffermit son étreinte sur la crosse de son pistolet et mit le Nécromancien en joue. A quelques mètres devant lui, un Joueur d’épée venait de se faire mettre en pièces par Cruelle, l’épée maléfique de Sophet Drahas. Mais le Faucheur se savait hors d’atteinte de la terrible lame… Lentement, il ajusta son tir. A cette distance, il ne pouvait pas manquer sa cible. Ses yeux croisèrent soudain le regard sans vie du mort-vivant et celui-ci lui adressa un rictus triomphant. La seconde qui suivit, la tête du Faucheur roula sur le sol avec un bruit sinistre.

Confrontation 1
Acte I: La Quête des Ombres.

Dans les quartiers de la ville basse, on raconte l’histoire d’un puissant Nécromant figé sur son trône maléfique depuis des centaines d’années. Il chercherait le secret capable de le libérer de l’emprise du trône afin de prendre possession de Cadwallon …
Nombreux sont ceux qui travaillent à sa cause. Un voleur du nom d’Ylliar prétend détenir un parchemin susceptible de briser le lien qui unit la Liche au trône … Mais c’est sans compter sur les mercenraies de la Guilde des Voleurs. En effet, Ylliar ne s’est pas acquitté des taxes qu’il doit leur verser pour exercer son activité. Ils viennent chercher leur dû avant que le trésor ne soit transmis à un adversaire bien plus redoutable : le Roi des Cendres.

Le Roi des Cendres dispose du parchemin et apprend l’existence de la Marche des Ombres. ​

Acte II: La Quête des Ombres.
Il existe une technique secrète que seuls les dignitaires de la Guilde des Voleurs de Cadwallon connaissent. On l’appelle « la Marche des Ombres ». Elle permet aux voleurs de se mouvoir rapidement en étant presque invisibles aux yeux de leurs ennemis. Sophet Drahas a découvert l’existence de cette technique et compte bien l’utiliser pour anéantir ses adversaires.

Acte III: La Quête des Ombres.
La Quête des Ombres touche à sa fin, mais la dernière épreuve est la plus difficile. Sophet Drahas a écarté la plupart de ses adversaires et son corps irradie à nouveau une sombre énergie. Mais il doit encore trouver le talisman qui lui permettra de déchaîner la puissance des Ombres. Il est détenu par Aghovar le Maîtres des Voleurs que le Roi des Cendres doit vaincre.
La Liche doit récupérer le Talisman des Ombres afin de libérer son pouvoir.

Acte II: L’Ange vengeur.
Les Lames de Torture sont des objets rares et précieux. Forgées par de puissants démons, elles renferment souvent des pouvoirs mystérieux qui, s’ils sont révélés, rendent ces armes redoutables et difficiles à contrôler. Certains érudits pensent qu’elles contiendraient des âmes démoniaques soumises aux ordres du porteur.
Sophet Drahas rêve de découvrir les pouvoirs cachés de son arme, sa plus fidèle compagne. Elle l’aidera dans sa quête pour accéder au pouvoir, mais le Roi des Cendres doit d’abord lui offrir quelques âmes pour étancher sa soif de sang …

Confrontation 2
Le Suaire d’Évaël.

Avant d’être l’ambassadeur des Obscurs à Cadwallon, Sophet Drahas était le maître du domaine de Tar-Haez. Il régnait avec sa compagne, Evaël la Perfide. Lorsque le Roi des Cendres reçut l’ordre de prendre possession de la Cité des Voleurs, il laissa Tar-Haez à Evaël.
Hélas, son domaine a récemment été pris d’assaut par des envahisseurs. Sophet s’est rendu à Tar-Haez pour se joindre à la bataille, mais en vain… il n’a trouvé que des ruines. Même si la vengeance a été à la mesure de l’affront, la souffrance s’est emparée du coeur noirci de Drahas. Le seul présent qui lui reste d’Evaël est son linceul mortuaire. Depuis, Le Roi des Cendres est hanté par le souvenir de sa Reine…

Acte I: La Danse des Morts.
lusieurs des nombreux ennemis de Sophet Drahas sont devenus ses esclaves après leur anéantissement. Pourtant, le Prince des Obscurs ne parvient pas à rappeler à lui l’âme d’Evaël, celle qui fut sa compagne dans la vie et son élève dans la mort. Sophet a enfin trouvé le moyen de ressusciter son amour défunt en exécutant un rituel aussi coûteux que dangereux. Pour cela, il a dû capturer une jeune fille au coeur pur, denrée rare à Cadwallon. Il semblerait que les proches de la victime aient retrouvé sa trace et qu’ils ne souhaitent pas céder ce joyau au Roi des Cendres…
La cérémonie peut se terminer. Mais rien ne se produit… Le rituel est un échec. Sophet Drahas, envahi par une rage mortelle, jure d’aller chercher l’âme d’Evaël jusque dans les limbes.

Acte II: Aux portes de l’Enfer.
Invoquer un Portail vers les Royaumes Elémentaires est une tâche risquée que seuls les plus grands Magiciens peuvent accomplir. Les Achéroniens disposent de Portails permanents vers les Royaumes Ténébreux. Malheureusement pour Sophet Drahas, ouvrir un tel Portail est impossible dans les murs de Cadwallon à cause de la Magie unique qui y règne. Sa fierté l’empêchant d’emprunter un Portail créé par un autre Nécromancien, et donc de lui être redevable, Le Roi des Cendres décide d’en ouvrir un lui-même. Il tiendra parole et ira arracher l’âme d’Evaël des griffes de l’Enfer, quoi qu’il en coûte.
Un Portail déchire la réalité devant le Roi des Cendres couvert du sang de ses ennemis. Le plus dur reste encore à faire…

Acte III: L’Empereur et le Diable.
Le Roi des Cendres fut accueilli avec les honneurs dus à son rang par les forces infernales. Les âmes qui étaient emprisonnées par son trône devinrent soudain visibles, entourant le Nécromancien d’un halo de formes gémissantes. Drahas ne put retenir un rictus en reconnaissant le visage de certaines de ses plus illustres victimes. Le Roi et sa cour furent présentés à Samech, un puissant Gardien des Enfers. Lorsque Drahas exigea de récupérer l’âme d’Evaël, Samech éclata de rire. La puissance du Magicien n’était rien comparée à la sienne… Mais il aimait son arrogance. Le démon proposa alors un marché au Nécromancien. Il lui rendrait Evaël s’il parvenait à battre son champion. Le marché fut conclu. Cruelle sortit d’elle-même de son fourreau…

Drahas descendit de son trône et s’approcha du champion de Samech. Cruelle rejoignit sa main décharnée alors que le Roi des Cendres la levait vers le ciel couleur de sang.
– « La Mort est une joueuse avide qui gagne sans tricher… »
dit Sophet en abattant brutalement son arme. Puis il dirigea son regard vers le démon. « Maintenant, Samech, l’âme d’Evaël ! »
– « Retourne-toi, Roi des Cendres. J’ai un prix qui vaut bien plus que toutes les âmes damnées que tu pourrais convoiter. »
Sophet Drahas s’exécuta. Son trône avait disparu. La malédiction était levée !
Samech s’approcha du Nécromancien.
– « J’ai un autre marché à te proposer. Laisse moi l’âme d’Evaël et retourne sur Aarklash sans ce trône maudit. Que représente Cadwallon quand le Roi des Cendres peut se venger de Feyd Mantis et conquérir Achéron ? Tu sais que j’ai le pouvoir de te libérer… »
Sophet ne put réprimer un grognement de frustration. Après un terrible instant de reflexion, le Roi des Cendres lui répondit.
– « Je veux l’âme d’Evaël, démon. Nous avions un marché. »
Samech ne put que sourire à cette réponse. La situation lui procurait un plaisir non dissimulé.
– « Quel dommage… mais qu’il en soit ainsi. Sache que l’âme d’Evaël n’est plus ici. Elle est retenue dans le Donjon de ton pire ennemi, celui qui l’a fait assassiner… »
– «
Den Azhir? Mais comment… »
– « Non, Roi des Cendres… celui de Feyd Mantis, ton maître ! »


Nouvelle officielle Confrontation
La Nef d’Os remontait lentement le cours du fleuve Zokorn, alors que Cadwallon, la cité des voleurs, était plongée dans les ténèbres.
Les mouvements, lents et réguliers, des quarante rameurs cachés par la coque, n’étaient marqués par aucun coup de tambour ou de fouet. Même les rames, lorsqu’elles plongeaient dans les eaux noires du fleuve, semblaient ne pas vouloir troubler la tranquillité des occupants du navire. Ce dernier approcha un quai discret, dans le port du Kraken, à la périphérie de la cité franche.
A quelques mètres du rivage, les galets de la grève s’agitèrent et plusieurs paires de mains squelettiques sortirent du sol. Une dizaine de morts-vivants venait de s’extraire du sol et se dirigeait vers le quai. Ils formaient un groupe bien étrange. Toujours aussi silencieusement, ils lancèrent plusieurs cordes puis amenèrent la Nef à quai. A peine fût-elle arrimée que les morts-vivants retournèrent vers la grève pour y retrouver le repos maudit. Une large passerelle s’abaissa et l’on entendit le craquement des os d’innombrables Pantins Morbides qui soulevèrent d’un seul mouvement une partie du pont arrière soudainement transformée en un gigantesque palanquin. De celui-ci parvint un murmure aux accents proches d’une incantation maléfique. Un tourbillon noir enveloppa les porteurs : ils avaient désormais l’apparence de grands hommes sains, qui se mirent aussitôt en marche. L’étrange convoi était précédé par un chevalier en armure noire, armé d’un gigantesque fléau qu’il portait à deux mains.
Ils sortirent du port et s’engagèrent dans les rues sombres qui composaient les quartiers de la ville basse. Le chevalier se chargeait de dégager le passage des quelques ivrognes qui traînaient à cette heure tardive. Quant aux ombres aux lames effilées qui guettaient une proie depuis les ruelles noires ou les embrasures des portes, elles préféraient sagement rester cachées en attendant des « clients» à l’abord plus facile.
Enfin, le convoi s’arrêta devant une bâtisse large, sans étage. Les porteurs déposèrent avec précaution leur charge et s’en écartèrent tout en s’inclinant. La lourde porte s’ouvrit dans un souffle et une ombre la franchit. Les « hommes» déplacèrent le palanquin désormais vide jusqu’à une rue proche où ils se tinrent droits, attendant de nouveaux ordres.

Le Seigneur Nimrod
, à l’état de Liche depuis plus de trois cents ans, s’avançait dans les profondeurs de Cadwallon, suivi par Kaïn le Fléau, Paladin noir d’Achéron. A leur passage, les serviteurs humains dévorés par le Mal s’agenouillaient précipitamment en baissant les yeux. Le regard des Maîtres aurait suffit à consumer leur âme. Alors que le couloir dallé, éclairé par des lampes faites de cranes trépanés, perdait peu à peu tous les signes de civilisation, les deux Émissaires parvinrent dans une vaste cave. jonchée d’ossements étranges, elle était éclairée par une lueur malsaine qui semblait émaner de la roche elle-même, rappelant la lueur d’une gemme de Ténèbres. Les deux visiteurs se dirigeaient vers le fond de la caverne. Chaque pas de Kaïn brisait les os d’innombrables malheureux. Nimrod semblait flotter, sa robe caressant affectueusement les crânes sur son passage. A mesure qu’ils progressaient, une longue complainte emplissait péniblement la caverne. Faite de gémissements douloureux, de supplications passionnées et de tortures inlassables, elle venait d’un gigantesque tronc plongé dans l’obscurité.
Les Émissaires aperçurent tout d’abord un oeil flamboyant. II semblait suivre chacun de leurs mouvements, épiant leurs gestes … Comme les contours du trône se faisaient plus nets, une voix résonna :

« Vous voilà enfin … Nimrod. Qui donc vous accompagne ? ».
« Kaïn » dit-il à l’adresse du chevalier, « je vous présente Sophet Drahas, souverain de ces lieux, Prince des Obscurs, maître de son trône … et bien incapable d’en bouger ».
« Ah, le Fléau ! Je suis ravi de cous rencontrer enfin ».
La voix même de la Mort s’échappa du heaume du chevalier : 
« Que les Ténèbres vous recouvrent, Roi des Cendres ».
« Que les Ténèbres vous recouvrent, fléau d’Achéron. Je serai bientôt en mesure de quitter ce trône maudit et de venir vous saluer de toute ma splendeur ».
« Ah, souffla Nimrod, de cela nous discuterons plus tard ».

Pour un Maître d’Achéron, Sophet Drahas avait un aspect des plus inhabituels Si tant est que l’on pût s’habituer à sa présence.
Le Roi des Cendres, comme on le surnommait, n’était plus un homme, ni une Liche ou un Démon. L’étrange malédiction qui avait fait de lui un être aussi puissant résultait, disait-on, d’un pacte trahi qu’il aurait passé avec Lilith elle-même. Son corps, bien qu’à moitié rongé et momifié, gardait pourtant une impressionnante musculature. Ses doigts écorchés aux ongles noirs et crochus, identiques à ceux des autres Nécromants, semblaient puissants et agiles. Sa main droite jouait avec la tête d un homme, posée sur l’accoudoir du trône. Voilà le sort que je réserve à ceux qui cherchent à me duper, annonça Sophet Drahas, précédant ainsi l’interrogation de ses invités.

« Depuis que mes fidèles serviteurs ont réussi à capturer cette charogne, j’en ai fait mon animal de compagnie ».
« A propos de vos serviteurs, demanda Nimrod, qu’en est-il de leurs progrès ? ».
« Je n’ai pas encore vos marchandises, Émissaires ».
Le Seigneur Liche s’emporta immédiatement : « Imbécile, je n’ai pas traversé les Baronnies pour entendre cela! Vous deviez nous fournir de nouveaux réceptacles. Nos plans ne peuvent souffrir aucun retard. Vos gemmes de Ténèbres sont à ce prix-là et je crois savoir qu’il ne vous en reste plus beaucoup. Ne craignez-vous pas que votre magie ne s’en trouve subitement affectée … ».
« Des menaces, Nimrod, est-ce là tout ce que vous me proposez ? ».
« Je vous propose bien pire, Drahas … bien pire … ».
A ces mots. Kaïn s’avança en faisant tournoyer l’arme qui lui avait donné son surnom, alors que dans son autre main formait une boule d’énergie d’une impénétrable noirceur.
Nimrod souriait. Sophet Drahas également. II cria « Frappe ! ». Et dans un éclair, Cruelle, sa lame de Torture, quitta seule le trône et vint frapper Kaïn. Ce dernier n’eut que le temps de saisir fléau à deux mains pour parer le coup, sa boule d’énergie se dissipant instantanément en crépitant dangereusement.
« Venez à moi, mes noirs enfants … », ordonna le Maître du trône.

Sa main droite abandonna le crâne fétiche et, paume levée, Il fit onduler ses doigts : une main empoigna le bas de la robe de Nimrod. Partout dans la caverne d’innombrables squelettes s’animaient sous l’emprise du Roi des Cendres. Armés d’épées, de hachoirs ou d’os brisés, ils se dirigeaient vers les deux intrus qui avaient oser provoquer la colère du maître des lieux.

« Cessez cette folie, Nécromant », commanda Nimrod, « avant que j’en appelle à la toute-puissance des Ténèbres ! ».
« Il en sera fait selon votre désir … » répondit le Roi des Cendre, en souriant. Les uns après les autres, tous les corps s’affaissèrent. 
« Soyez raisonnables, confiez-nous les corps dont vous disposez et les gemmes seront vôtres ».
« Je n’ai rien pour vous, Nimrod. Nos Maîtres sont bien trop exigeants. Les corps que vous recherchez ne courent pas les rues de la cité. ».
« Pourtant Cadwallon regorge d’aventuriers de toutes sortes … ».
« Grâce aux rumeurs que j’ai fait colporter. Ainsi, il est vrai qu’aux efforts du Duc Azhir qui a besoin de nouveaux bras pour assurer son indépendance. Mais les réceptacles que vous voulez sont des combattants aguerris ou de puissants magiciens. Aucun de mes serviteurs ne peut leur tenir tête en combat, et il s’avère difficile de les enlever ».
« S’il suffit de les défaire par les armes … », intervint Kaïn, « je m’en charge ».
« Vous pourriez vous occuper des environs de Cadwallon … », proposa Nimrod, « … je me tiendrai ici avec Sophet Drahas pour préparer les nouveaux corps ».
« Que ce soit la volonté des Ténèbres, Fléau d’Achéron ».

« La Légende du Roi des Cendres »
Tome des Ténèbres, Vol. IX.


Cry Havoc Nr.4 Page 52
Sophet Drahas, le Roi des Cendres, Portrait.

Le soir tombait sur Cadwallon. De minces rayons de lumière s’échappaient des volets fermés d’une maison aux abords de Soma. En ces lieux habitait Venthius Lazarian, héritier en exil d’une sinistre famille d’ Achéron. Il prétendait avoir renié sa patrie, mais personne n’était dupe. Bon nombre de notables s’étaient laissés séduire par les manières de cet ange noir à la réputation scandaleuse. Aux hordes de mortsvivants, Venthius préférait la compagnie des artistes, des riches et, plus encore, des femmes. Depuis quelques mois, il partageait sa demeure avec Ahsa Ruyar, une courtisane. Ahsa, déjà maîtresse dans le vice, était l’élève de Venthius dans les arts ténébreux. Tous deux se préparaient, ce soir-là, à une célébration des plus macabres. Sophet Drahas, ambassadeur d’Achéron à Cadwallon, les avait invités au coeur de son domaine souterrain. Celui que l’on surnommait « Roi des cendres » rassemblait sa cour. Tout en se parant des attributs secrets du Bélier, les amants s’entretenaient à propos de leur hôte. Ahsa ne l’avait pas encore rencontré. « Les rumeurs qui courent sur Sophet Drahas sont légion, dit Venthius. On lui attribue une apparence terrifiante et une âme plus noire que les Abysses. Le Roi des cendres est un souverain cruel dont le regard brûle l’âme. Ma foi… cela est vrai. Même si lui et moi ne nous apprécions guère, il faudrait être inconscient pour le sous-estimer. Par l’intermédiaire de marionnettes qui lui ont vendu leur âme, il règne d’une main de fer sur la guilde des Usuriers. La majorité des
assassins et des espions de la “guilde des obscurs” n’ont jamais vu le véritable visage de leur maître.
— Que sais-tu de lui ? Demanda Ahsa après quelques secondes de silence. Quel homme était-il avant de devenir le tyrannique Roi des cendres ? »
Le déluge vint enfin, chassant les badauds des ruelles crasseuses. La lueur des candélabres se reflétait sur l’or de la parure d’Ahsa, glorifiant sa beauté hâlée. Venthius s’installa dans un fauteuil pour admirer la splendeur de sa maîtresse et lui conter l’histoire du plus puissant nécromancien de Cadwallon.
« Avant le soulèvement d’Achéron, Sophet Drahas était le seigneur de Tar-Haez, un somptueux domaine suspendu entre Alahan et la forêt de Caer Mnà. À l’époque, ses sujets lui attribuaient déjà des pouvoirs magiques capables de ralentir l’emprise du temps sur son enveloppe charnelle et celle de son épouse, Évaël. Il s’était sûrement succédé à luimême pendant des générations, le long des branches d’un arbre généalogique illusoire.
— Pourquoi a-t-il eu recours à un tel artifice ? Demanda Ahsa. Dévoiler son immortalité lui aurait apporté fortune et gloire !
— Pour étouffer les soupçons ou ne pas dévoiler l’étendue de son pouvoir. À l’époque, la nécromancie n’existait pas. À moins d’avoir recours à quelque maléfice, seule la Lumière permettait de survivre aussi longtemps et Sophet Drahas n’était pas l’un de
ses plus fervents adorateurs. Bien qu’il possédât le titre de Roi et que son domaine fut situé hors des frontières d’Alahan,
Sophet Drahas avait prêté serment de vassalité à la couronne du Lion. Il exerçait également une certaine influence sur les keltois des environs. Un subtil équilibre régnait et le roi Drahas en était le garant. Les coffres et les greniers de Tar-Haez étaient bien
remplis. »
Pour se coiffer, Ahsa préférait s’aider d’une fine vitre plutôt que d’un miroir. Elle pouvait ainsi dévoiler sa sensualité et sa richesse à cette rue si laide et si pauvre qui l’avait vue naître. Elle sourit en apercevant, par-delà son reflet, un monte-en-l’air
qui filait sur les toits, profitant des fenêtres ouvertes pour accomplir ses larcins.
Venthius poursuivait.
« Tandis que les Toges noires s’emparaient de la baronnie d’Achéron, Sophet Drahas reçut la visite de Rhéa de Brisis, la muse de Feyd Mantis. Le divin baron d’Achéron avait eu vent de l’ immortalité supposée du roi de Tar-Haez et convoitait son pouvoir. La
sublime Rhéa avait donc pour mission de rallier Sophet Drahas à la conjuration des Toges noires, ou du moins de découvrir la clé de son mystère. Sophet Drahas, insensible à sa beauté et à son charisme, refusa son offre et la renvoya au lever du jour.
— Était-il si fidèle à Évaël pour laisser échapper une telle opportunité ? »
Venthius laissa échapper un petit rire.
« L’opportunité ne fut pas perdue, crois moi. Ce n’est pas le roi Drahas, mais la reine Évaël, que Rhéa de Brisis parvint à séduire. Combien d’indicibles secrets échangèrent-elles dans les boudoirs du palais de Tar-Haez ?
Feyd Mantis devait avoir le coeur empli de convoitise et de jalousie, car il se déplaça en personne à Tar- Haez pour persuader Sophet Drahas de lui livrer ses secrets. C’est alors que débuta leur relation si destructrice, forgée dans l’amitié et dans la haine.
Lorsqu’il revint en Achéron, Mantis avait en sa possession une fiole contenant un mystérieux élixir. Selon les dires de Iandorias, mon maître, les propriétés du fluide furent capitales lors de la découverte de l’immortalité, telle que les seigneurs morts-vivants la connaissent. Peu après la sécession d’Achéron et la bataille de Kaïber, Tar-Haez fut assiégée par les templiers du Nord et les forces de la baronnie de Laverne. Les keltois des tribus environnantes étaient liés à Sophet Drahas par des pactes ancestraux. Ils prirent donc les armes pour défendre la cité, sans grande conviction. Après quelques combats, les chefs de clan se retournèrent contre leur maître. Ils étaient heureux de se débarrasser de ce seigneur un peu trop puissant auquel ils devaient d’innombrables faveurs. Sophet Drahas, à la tête de sa garde et d’une poignée d’élémentaires soumis à sa volonté, trouva la mort dans l’ultime bataille pour sa cité séculaire. Tar-Haez fut livrée au massacre, au pillage et à la ruine. Après quelques années dans les Limbes, le
nécromancien se réveilla dans les bras d’Évaël. Celle-ci avait survécu à la chute de Tar-Haez et préservé sa jeunesse grâce à la sanglante magie que lui avait enseignée Rhéa de Brisis. Sophet Drahas, devenu une liche, régnait désormais sur une cité en cendres. Plusieurs décennies s’écoulèrent encore, au cours desquelles il rassembla les fragments de son ancienne puissance. Tous ceux qui cherchèrent à le tuer une seconde fois, assassins ou généraux, trouvèrent la mort entre les griffes de sa légion damnée et des créatures qui hantaient les ruines de sa cité sépulcrale.
— Ainsi, Sophet Drahas a ressuscité en même temps que son fief. À t’écouter, l’un et l’autre semblent inextricablement liés.
— Lorsque Feyd Mantis lui ordonna de quitter Tar-Haez pour conquérir Cadwallon, le Roi des cendres ne put refuser. Il quitta Évaël et partit vers l’ouest, à la rencontre de sa funeste destinée. Tu connais la suite de l’histoire, les troubadours de notre bonne cité la chantent sans cesse : l’invasion, la venue des Chiens de guerre et la bataille du Mur de la terre. Cette défaite valut à Sophet Drahas une punition à la mesure de son orgueil : il fut maudit par Feyd Mantis et enchaîné à son trône pour l’éternité.
— Sophet Drahas ne peut vraiment pas se lever de son trône ?
— Il a toujours pu se lever et parcourir quelques mètres. À présent, la malédiction semble s’estomper et il peut chaque jour s’éloigner un peu plus. » Venthius consulta sa montre à gousset. Le cocher allait bientôt se présenter, aussi commença-t-il à
éteindre, l’une après l’autre, toutes les bougies et les lampes de la pièce.
« Évaël trouva la mort il y a quelques années, aux mains d’une bande d’aventuriers avides. Cadwallon connut un court instant de répit alors que l’ambassadeur d’Achéron regagnait ses terres, rongé par une haine sans nom et le remords d’avoir abandonné son
seul amour. Sa vengeance fut impitoyable. » Le regard de Venthius se perdit un instant dans les trombes de l’orage qui s’abattait sur la cité des Voleurs, comme pour la laver de ses péchés.
« Même aujourd’hui, je ne saurais dire qui, d’Évaël ou de lui-même, notre Roi des cendres a le plus aimé. La mort de sa reine a dû être un déchirement à nul autre pareil. Depuis, il partage son temps entre Cadwallon et Tar-Haez. Il est plus fort que jamais. Investi à nouveau du pouvoir de son fief, le Roi des cendres étend son influence sur notre cité. Il a remporté la guerre qui l’opposait à la guilde des Voleurs. Le talisman des ombres, le plus célèbre artefact des voleurs, pend à son cou ; il lui permet d’ouvrir toutes les portes de Cadwallon. Je suis persuadé qu’il s’agit de la première étape d’un plan qui mûrit dans son esprit corrompu. Souviens-toi. L’immortalité du roi magicien, l’élixir d’éternité avec lequel Feyd Mantis revint, la mort d’Évaël, à quelques mois à peine du début de l’Âge des Ténèbres et la vigueur décuplée du Roi des cendres. Oui, je pense que la source de la vie éternelle coule à Tar-Haez.
« Comme tu es belle, Ahsa. Hâtons-nous, la lune est déjà haute et il ne faut pas faire attendre Sa Majesté. »

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