Anantha, l’Aveugle (Confédé)

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1 Figurine par Carte

Concept : ToDo

Sculpture : ToDo

Profil : Confédé

Socle : Infanterie 3 Cm

Taille Unité : Moyenne

Classe :

Rang : Championne Adepte 2

Affiliation :

Date de Sortie :

Équipement(s) :

Compétence(s) :

Acharné, Conscience, Paria, Désespéré, Adepte de l’Air et de l’Eau/ Noir, Sorcellerie
(Artefact/ 2, Maîtrise des Arcanes)

Artefact(s) :

Couteau Sacrificiel
Tambour des Âmes

Sortilège(s) :

Noyade Élémentaire

Background :

Confédé.
“Un jour, nous serons de nouveau réunies.”

Feargus Mac Magni était un chef de village du clan d’Aran, craint et respecté par tous. Son territoire s’étendait au sud de la Plaine des Larmes, des côtés de la mer de Migol aux abords du Temple de l’Est. Il avait tué son premier adversaire à 8 ans et les limites de ses champs étaient marquées par les ossements de ses ennemis. Plus encore, il avait épousé Una la douce, fille de Sigella d’Etel. On dit que la seule présence d’Una suffisait à arrêter une bataille, on dit encore qu’elle était pareille aux fleurs qui s’épanouissent en été sur les flancs du Mur des Géants, belles, lumineuses et fragiles. Mais la gloire et le bonheur n’étaient pas la destinée de Feargus Mac Magni. Nul ne sait comment Una s’attira la haine des dieux mais leur vengeance fut terrible. Elle mourut en couche sans même délivrer son enfant. Le chagrin de Feargus fut terrible, pendant longtemps nul ne put s’approcher de lui ou de sa douce. Puis lorsque l’oracle du village vint trouver Feargus pour lui annoncer qu’il était temps d’abandonner Una à la plaine et aux corbeaux, ce dernier entra dans une rage folle. Tuant presque le mystique, il quitta le campement d’hiver avec la dépouille de sa femme.
Nul ne sait où il erra alors, mais son retour fut pire que son départ. Feargus revint exactement trois fois trois jours après son départ, dans ses bras il portait un jeune nourrisson, sa ressemblance était telle que tous comprirent qu’il était le fils d’Una. Une chose sombre et contre-nature s’était déroulée durant ces neufs jours et tout le village frémit. Mais la peur et le dégoût firent place à l’horreur quand Kurnack le shaman vit les mains de Feargus : abîmées, sales, crottées et sanglantes, de toute évidence Feargus avait creusé la terre à main nue. Una n’avait pas été livrée aux flammes du bûcher, mais enterrée. Ce cadavre apporterait pourriture et souillure à Danu, la terre mère. Feargus était désormais un être sacrilège, un paria. A partir de ce jour, nul ne lui adressa plus la parole et tous s’écartaient sur son chemin. Dans de telles conditions l’enfance du fils de Feargus, Anantha, ne pouvait être heureuse, mais cela ne semblait pas suffisant aux dieux qui laissèrent le destin s’acharner. Au dégoût que les membres du village pouvaient avoir envers Anantha s’ajouta bientôt une peur viscérale. Anantha était trop clairvoyant pour un enfant de son âge, il connaissait des choses que même le shaman ignorait et surtout révélait bien trop souvent des secrets pourtant enfouit au plus profond du cœur et de l’esprit de leurs détenteurs. Plus encore, il devint un jour évident que Anantha n’était pas un fils, mais une fille. Feargus dans son délire s’accrochait à un rêve, une illusion, instruisant dans ses rares moments de rémission éthylique sa fille à l’art du combat et de la chasse. Les saisons passaient, Anantha grandissait, effrayant toujours un peu plus son village alors que Feargus sombrait tous les jours plus bas dans l’échelle de l’humanité, mais nul ne pouvait toucher un paria, alors Feargus et sa fille suivaient le campement comme des ombres qui s’accrochent et refusent de quitter leur hôte à l’issue d’un long cauchemar. Plusieurs membres du village tentèrent quand même de mettre fin à cette monstruosité, mais tous périrent dans d’atroces conditions sans qu’Anantha pu être mise en cause. Alors que le village s’apprêtait à basculer dans la folie, tout changea durant l’hiver de la majorité d’Anantha. C’était un matin clair et sec, le vent froid venu du nord soulevait avec difficulté la lourde neige tombée la nuit précédente, tous les sons étaient étouffés par le tapis neigeux immaculé, seul le murmure de l’océan était discernable. La journée promettait d’être belle après les tempêtes des jours passés et les sentinelles discutaient gaiement en buvant du vin volé quelques semaines auparavant à une caravane Akkylanienne. Mais un croassement lourd et grave brisa soudain la quiétude de l’instant, du haut de la colline qui protégeait le campement des vents marins descendait une forme sombre, encapuchonnée montée sur un noir palefroi. Le corbeau qui volait en cercles lents au-dessus du cavalier se posa sur son épaule lorsqu’il arriva à la hauteur des gardes. Après avoir échangés quelques regards où se lisait la peur, l’une des sentinelles s’avança vers le cavalier.
 – « Tu es ici sur les terres du clan Magni, identifie toi étranger. »
 – « Je suis Jrasha du corbeau, sorcière des hauts d’Aernfal, j’ai à faire ici. Mène-moi à la yourte de Feargus Mac Magni immédiatement »
Sans même comprendre ce qu’il faisait le garde tourna les talons et mena la sorcière vers la zone extérieure du campement d’hiver où Feargus était maintenu à l’écart.
 – « Feargus Mac Magni ! Fils de Fearn Mac Magni, petit-fils de Lliam Mac Magni ! Il y a maintenant deux fois sept ans tu as passé un pacte avec moi, je suis venu chercher mon dû, il est temps de remplir ta part du contrat ! Sors immédiatement de ce trou puant et apporte-moi mon paiement ! »
Tout le village était massé autour de la yourte dans le silence totale d’une insupportable attente, mais nul ne sorti de la yourte.
 – « Anantha ! Je suis ici pour toi ! Viens, il est temps de quitter ce lieu, d’accomplir ton véritable destin, de trouver ta vraie valeur, oublie ce lieu de haine et de mépris ! »
Dans la yourte, il eut des bruits de poterie brisée, des cris étouffés, des pleurs et Anantha jaillit en courant de la yourte. Essoufflée, les vêtements à demi arrachés, un bras griffé, elle s’arrêta soudainement saisie par le froid, observant haletante le cercle de regards noirs et peureux assemblés autour d’elle.
 – « Anantha… »
Son regard se reporta sur la cavalière qui venait de démonter, son capuchon rejeté en arrière réveillait un visage sans âge d’une rare beauté, tatoué de symboles étranges et en un sens obscène.
 – « Anantha, viens, il est temps de quitter ce lieu. »
 – « Oui tu as raison. »
Sans un regard en arrière Anantha s’avança vers la sorcière, tout le village retenait son souffle n’osant croire que son cauchemar allait enfin disparaître. Seul le sac et le ressac contre les falaises, mêlé des pleurs et les gémissements étouffés de Feargus troublaient le silence. Les deux femmes joignirent leurs mains et sans un mot Jrasha fit monter Anantha en selle, puis menant sa musculeuse monture par la bride, pieds nus dans la neige, elle se dirigea vers la sortie du campement. Feargus qui avait observé la scène depuis l’entrée de sa tente poussa un hurlement dément et se rua sur la sorcière. Les instants qui suivirent ne furent plus que chaos. La sorcière dans un cri tenta de faire appel aux arts sombres. Anantha hurla lorsque la hache de Feargus fendit en deux du coup à la taille le corps de la sorcière. La monture hennit et se cabra, faisant chuter Anantha. Dans un mouvement tournant Feargus, beuglant et écumant, abattit sa hache d’arme en plein dans poitrail de l’animal et l’enfonça jusqu’à la garde, un puissant geyser de sang s’échappa de la blessure et la monture s’écroula sur Feargus. Les villageois n’avaient toujours pas bougé, mais la tension était visible sur leur visage et dans la tétanie de leurs muscles. Anantha noyée dans ses larmes se relevait difficilement. Feargus un peu plus loin, coincé sous la carcasse agitée de spasmes du cheval riait et pleurait en même temps. Lentement, Anantha avança vers son père, chancelante et glissante dans la mare de sang qui souillait désormais la neige. En passant à la hauteur du cadavre de Jrasha, elle s’arrêta un instant pour recouvrir le corps nu et horriblement mutilé de la sorcière par sa cape. Lorsqu’elle se releva, la hache ensanglantée de son père, poisseuse et collante, était dans ses mains. Par un ample mouvement elle amena l’arme au-dessus de sa tête.
 – « Père. Il est temps d’en finir… »
Feargus s’arrêta de rire, son regard se tourna vers sa fille, pour la première fois depuis des années son regard était à nouveau clair et limpide, le jeune Feargus sembla l’habiter un instant, puis la hache s’abattit. Le cri que poussa alors Anantha couvrit le bruit de l’océan, la plainte fut longue, interminable, toute la haine et tous les espoirs contenus depuis des années, depuis toujours la quittaient enfin. Elle était désormais seule, à genoux, sanglotant au milieu du campement, autour d’elle le sang, la neige fondue et la boue se mêlaient en une indescriptible horreur. C’est alors que la foule jusqu’alors pétrifiée sombra dans la folie, tous ses membres se ruèrent sur Anantha comme une meute pour la curée. Anantha, anéantie, ne bougea pas, ne réagit pas, ne cria même pas, elle n’attendait plus que la mort alors que des serres la griffaient, arrachaient ses vêtements, ses cheveux.
 – « Arrêtez !! »
Tout se figea à nouveau, les corps enchevêtrés pataugeant dans le sang ne bougèrent plus, toutes les têtes se tournèrent vers la source de l’ordre. Kurnack n’avait pas bougé, sa cape de fourrure flottait dans le vent du nord qui venait de se lever à nouveau…
 – « Anantha est maudite, vous ne pouvez attentez à sa vie, elle appartient aux dieux et au Destin. Faites couler son sang et le vôtre sera maudit ! Notre village a assez souffert, il est temps d’en finir ! Anantha n’est pas née au sein de notre village, son père n’est plus, elle n’a pas subi les rites d’initiation de l’âge adulte, sa place n’est plus parmi nous, qu’on la mène au bord de la mer, hors de nos terres, plaçons-la sous le regard des dieux, laissons-leur leur jouet et retournons à notre vie, reprenons là où tout s’était arrêté. Anantha et Feargus disparaîtront de nos mémoires, tout sera oublié et effacé, la malédiction est levée ! »
Alors dans un tourbillon de haine et de folie Anantha fut traînée hors du campement pendant toute une journée jusqu’aux falaises de Caïrn Keldon. Pour être certain que jamais elle et sa malédiction ne retrouvent le chemin du campement, ses yeux furent brûlés avec une lame chauffée à blanc dans un brasier sacré, afin que nul sang ne coulât. Deux sentinelles furent laissées à distance pour être certains que la maudite ne retrouverait pas sa route par un quelconque maléfice. Anantha resta prostrée, sans bouger pendant des heures, des jours, elle ne sentait plus rien, elle n’était plus rien. Mais elle ne sombra pas dans le néant, le souffle du vent fut la première sensation qu’elle ressentie, puis vint s’y mêler le murmure des vagues et enfin l’odeur de l’iode. La mer l’entoura, la caressa, la pénétra toute entière, aveugle, elle se laissait guider, passant les falaises, elle s’engagea sur les sentes côtières pour atteindre la plage, puis la mer. Du haut des dunes les deux sentinelles la virent s’avancer dans les eaux et y disparaître, la malédiction était levée. Sept ans plus tard, le village de Magni avait dressé son campement d’hiver au même endroit, la vie avait repris son cours, un cousin de Feargus dirigeait désormais la communauté, et tout était oublié. Mais dans la nuit, des choses sombres sortirent des flots. Le lendemains matin, le village avait été massacré, certains avaient été dévorés, d’autres avaient eu les yeux brûlés. Depuis maintenant un an, la sorcière aveugle a rejoint Sheenagh et ses lanyfhs. Sa réputation ne cesse de grandir, elle dit chercher la tombe de sa mère..
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