Sasia Samaris, La Rose des Sables (2)

Carte(s) Supplémentaire(s) Rackham :

Rooted Profile

Rooted Profile

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RES
COU
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DIS
TIR
FOR/TIR
Portée
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1 Figurine par Carte

Concept : Edouard Guiton

Sculpture : Aragorn Marks et MIKH Bigaud

Profil : Rackham

Socle : Infanterie 3 Cm

Taille Unité : Moyenne

Classe :

Rang : Championne Adepte 2

Affiliation:

Date de Sortie : Juin 2004

Équipement(s) :

Compétence(s) :

Mutagène/ 2, Ennemi Personnel/ Sered, Paria
Adepte des Ténèbres et de la Terre/ Technomancie, Chtonienne
(Artefact/ 2, Maîtrise des Arcanes)

Compétence(s) Spéciale(s) :

La Vestale Pourpre.
La DIS de Sasia Samaris, telle qu’elle est inscrite sur sa carte de références, est considérée comme étant égale à 0. Elle acquiert la compétence Féal / 1. Sa présence est comptée dans l’aura de foi de tous les fidèles d’Arh-Tolth amis, même s’ils disposent de la compétence Iconoclaste.
Un fidèle d’Arh-Tolth ami qui compte Sasia Samaris dans son aura de foi peut permettre à cette dernière d’améliorer ses capacités. Le fidèle peut dépenser 2 points de F.T. après un test d’INI, d’ATT ou de DEF de Sasia Samaris. Le test est alors relancé. Si celui-ci a été effectué avec plusieurs dés, un seul d’entre eux bénéficie de cette capacité. Le résultat obtenu remplace le précédent et ne peut être relancé d’aucune manière. Ce pouvoir ne peut être utilisé qu’une fois par tour.

Artefact(s) :

La Cape de Reptation
Traitement : Endocrinien
La Lame Siajan
Le Masque Hémostite

Sortilège(s) :

Amertume Sanguinaire
Attaque Symbiotique
Mot de Douleur
Souffle du Désert

Silice Plasmatique
Les Larmes de Syharhalna

Background :

“La Rose se nourrit de sang…”
“Soumets toi et tu auras une mort rapide…”
“Affrontes-moi tu souffriras comme jamais tu as souffert.”

“Je ne négocie pas avec les espèces en voie de disparition.”

La Cape de Reptation.
La terrifiante Cape de Reptation de Sasia Samaris dissimule de nombreux secrets. Créée après de nombreuses années d’expériences à partir du patrimoine génétique des plus féroces animaux du désert, ce macabre vêtement est en être vivant à part entière, capable de partager et d’exprimer les émotions que ressent sa dangereuse propriétaire. Ce familier unique est doté d’un instinct hautement développé et totalement dévoué à la protection de sa maîtresse. Lorsque Sasia Samaris se joint à la bataille, la Cape de Reptation se gonfle de manière menaçante, entrant en symbiose avec l’Alchimiste. C’est cette floraison carnassière qui a valu à Sasia Samaris son surnom de Rose du Désert …

Créée au terme de nombreuses années d’expérience, la terrifiante cape de reptation de Sasia Samaris est un être vivant à part entière, capable de partager et d’exprimer les émotions que ressent sa dangereuse propriétaire. cet être unique est doté d’un instinct très développé et totalement dévoué à la protection de sa maîtresse. Lorsque Sasia Samaris se joint à la bataille, la cape de reptation se gonfle de manière menaçante, entrant en symbiose avec l’alchimiste. c’est cette floraison carnassière qui a valu à Sasia Samaris son surnom de Rose du désert.

Attaque Symbiotique.
La seule vision d’une attaque symbiotique a conduit bon nombre de soldats aux portes de la folie. Ce sortilège réveille les pulsions carnassières de la Cape de Reptation de Sasia Samaris. Les glandes de la monstrueuses Cape sécrètent un puissant acide, ses muscles s’atrophient et un terrible grognement s’échappe d’une bouche vestigiale.

Le Feu et le Fiel.
Sous les vents chauds du Syharhalna se dresse la Commanderie du Sud. A la tête de celle-ci, le commandeur templier Sered mène une guerre ouverte aux Scorpions et a juré sur le Codex de Merin qu’il n’aurait de repos qu’après la mort du dernier Syhar. Après plusieurs assauts Akkylanniens à l’encontre des cités et laboratoires de Dirz, les fidèles d’Arh-Tolth ont décidé de confier la destruction du Temple du Sud et de son commandeur à une puissante technomancienne, Sasia Samaris. C’est ainsi que, sur un champ de bataille, la Rose du désert a croisé le chemin du Commandeur Templier. Ce combat, au lieu de les départager, leur a laissé à chacun un sentiment étrange. Pour la première fois de leur existence, Sasia et Sered ont trouvé un adversaire à leur mesure. Les mois se sont écoulés, apportant avec eux leur lot de batailles et de destruction. Le lien qui unit la Rose du désert et le templier est désormais des plus ambigüs. Ils se sont défiés à de nombreuses reprises, mais aucun n’a jamais voulu porter le coup décisif à son ennemi si intime. Tous deux savent pourtant que, tôt ou tard, il leur faudra exécuter les ordres et étouffer leur fascination réciproque. Dans l’ombre des ziggourats et du Temple du Sud, la Rose du désert et le templier s’affrontent inlassablement dans un duel auquel ils ne désirent pas mettre un terme…

La Vestal Pourpre.
Créée en tant que servante pourpre destinée au plaisir du fidèle Athan Zakhil, Sasia Samaris a fait preuve de pouvoirs magiques spontanés qui l’ont sauvé du funeste destin qui l’attendait. La jeune femme clone sait qu’à la moindre erreur, elle sera renvoyée auprès du malfaisant à qui elle était promise. Sasia Samaris est toujours soumise aux substances qui lui ont été administrées lors de sa conception. Elle reste sensible aux pouvoirs des fidèles du dieu Arh-tolth, et plus encore à ceux de son créateur

Le Masque Hémostite.
Sage de ses précédentes expériences sur les clones de combat de Syharhalna, Sasia Samaris a découvert une molécule qui permet au sujet qui l’inhale d’entrer dans une forme de frénésie contrôlée. Cette substance, baptisée « hémostite » par sa créatrice, est encore très difficile à fabriquer. Il faut sacrifier onze vierges vraies-nées et dotées de pouvoirs mystiques, latents ou révélés, pour en synthétiser une quantité suffisante pour toute la durée d’une bataille. Sasia Samaris la réserve donc encore à son usage personnel et l’absorbe par l’intermédiaire d’un masque respirateur.

La Lame Siajan.
Certains lettrés prétendent que l’épée de Sasia Samaris serait la Lame de Siajan, l’arme d’une célèbre guerrière de l’âge de radiance akkylannien. La manière dont la Rose du désert s’est emparée de cet artefact séculaire est encore un mystère.

Sasia Samaris (Hybrid).
Sasia venait de pénétrer pour la première fois dans un des laboratoires du code Hybrid. Ses assistants l’avaient, à plusieurs reprises, suppliée de ne pas y aller, de laisser les biopsistes collecter le matériel à sa place. Elle avait refusé et rien n’aurait pu la faire reculer.
“Lâchez les tigres ! Qu’ils ouvrent le passage”, commanda-t-elle en caressant une gemme de Ténèbres.
Aussitôt, les trois créatures bondirent en avant et disparurent dans la pénombre. De puissants rugissements ne tardèrent pas à se faire entendre. Vinrent ensuite de longs gémissements plaintifs. Sasia Samaris et ses hommes accélèrent le pas et firent irruption dans une longue salle de tortures. Les corps des tigres gisaient là, aux pieds d’une créature cauchemardesque de la taille d’un Dasyatis.
Exterminez-le ! ordonna la Rose du désert.

Sasia Samaris (Cape) (Hybrid).
Les combats avaient été violents, bien plus que Sasia Samaris ne l’avait prévu. Elle avait été obligée de reculer, puis de faire appel à sa Cape de Reptation pour pouvoir continuer son exploration. Ce qu’elle avait collecté justifiait ces sacrifices. Elle sortit du laboratoire et se retrouva face à un vicaire de Dirz.
“Clone 29P195, par autorité de votre maître et créateur, Athan Zakhil, je réquisitionne tout ce que vous transportez”, dit-il.
Sans lui laisser le temps de continuer, Sasia Samaris abattit ses quatre lames dorsales et tua l’envoyé de son maître. Une guerre ouverte venait de commencer.

Les Élémentaires de Terre.
“Il est amusant de voir le visage horrifié de mes ennemis lorsque j’invoque un Éléméentaire de terre. Il est ensuite fort agréable d’entendre leurs os se briser comme du verre sous les coups de la Créature élémentaire. Je ne me lasse pas de la douce mélodie de leur hurlements.”
– Sasia Samaris.


Sacrifice.
“Que cela soit pour la défense de leur nation, pour une idéologiue quelconque ou un plan illuminé, un sacrifice reste un sacrifice. Qu’il soit consenti ou non par la victime, la finalité de cet acte reste la même. Au delà de leur hypocrisie, sommes-nous si différents de ceux qui nous ont pourchassés par le passé?”
– Sasia Samaris.


Bouclier Ardent.
Un frisson parcourut Mirà lorsqu’elle entendit la Magicienne Syhar terminer son incantation. Elle en connaissait hélas trop bien les effets. Elle avait vu tant de valeureux Templiers mourir dans d’atroces souffrances sous l’emprise de ce maléfice. Elle adressa une courte prière à Merin lorsque les Milles Déchirures s’abattirent sur elle… Une vague de chaleur intense la submergea, la faisant vaciller un court instant. La protection magique accordée par Melkion avait eu raison du sortilège de Sasia Samaris. La Rose des Sables allait maintenant payer pour ses crimes…

Cry Havoc Nr. 2 Page 5.
Née dans une cuve de clonage, Sasia Samaris a été conçue pour servir les maîtres du Syharhalna et tuer en leur nom. Sasia Samaris est une technomancienne Adepte du Scorpion. Ce colne aux attributs féminins use d’une science interdite et de la magie des Ténèbres pour lier la chair au métal. L’implacable cruauté dont elle fait preuve envers ses ennemis est devenue légendaire, car la Rose du désert se nourrit de sang.

Nouvelle Rackham ??/????
CLONE 29P195

Une lame siffla à quelques centimètres du cou de la Technomancienne. Le Paladin avait eu sa chance et n’avait su la saisir, il était maintenant trop tard pour le regretter ! Sasia Samaris sentit sa Cape de Reptation s’enrouler autour de sa taille comme une seconde peau épousant son corps. Puis dans un rugissement effroyable, l’étrange créature la souleva de terre en la faisant pivoter sur elle-même. La Rose du Désert surplombait maintenant son ennemi comme une fleur carnassière… Une vision d’horreur indescriptible figea le visage du combattant du Lion lorsque s’abattirent sur lui les quatre lames dorsales faites d’acier et de chair mêlés. Il avait vaillamment combattu et sa mort était celle qui attendait tout guerrier qui osait se mesurer à la Magicienne Syhar. Enveloppée dans sa cape, debout au milieu des cadavres, Sasia observait les derniers combats de cette courte bataille. L’issue ne faisait désormais plus aucun doute et il était temps pour ces inconscients de payer le prix de leur hardiesse. En son for intérieur, la redoutable Magicienne respectait le courage dont les Lions avaient fait preuve ; ils avaient tenté de pénétrer dans le Syharhalna jusqu’à la Tour de Shamir alors que nul n’y était parvenu depuis plusieurs dizaines d’années… Ils avaient échoué et en supportaient maintenant les conséquences. Le dernier guerrier Barhan s’effondra aux pieds d’un Dasyatis dans un ultime râle d’agonie, la colonne vertébrale brisée. Ces violents combats avaient réclamé le sacrifice d’une dizaine d’esclaves et de trois Guerriers de l’Aube. Qui peut dire si un clone a une âme ? Est-ce un monde meilleur ou le néant qui l’attend à l’heure de sa mort ? Sasia Samaris ne connaissait pas la réponse à ces questions. Elle le saurait elle-même un jour prochain, peut-être… Tout était terminé, le moment était venu de rejoindre la cité Alchimique. Au loin, les premières lueurs du jour rayonnaient au-dessus des dunes.

Attablée à son plan de travail, Sasia observait le contenu d’une fiole changer de couleur et s’obscurcir petit à petit. Négligemment, elle attrapa un morceau de viande séchée dans la coupelle posée sur son bureau et le mâchonna. D’ici quelques jours, elle serait en mesure de finaliser le procédé Anthémis et de le présenter à ses pairs. Un petit sourire naquit sur ses lèvres à l’idée de voir enfin aboutir son projet le plus ambitieux. La porte de son laboratoire s’ouvrit dans un léger grincement. Que pouvait signifier cette présence ? Surprise, Sasia reposa la viande dans le plat et reporta toute son attention sur le visiteur. L’inquiétante silhouette d’un Vicaire se dessinait dans l’embrasure de la porte de cuivre ouvragé. Même à travers les verres de son casque sinistre, on pouvait deviner son regard brûlant de toutes les pensées inhumaines qui pouvaient lui traverser l’esprit.
– « Clone 29P195, j’ai ici un ordre de mission de votre maître-créateur. »

Annonça-t-il d’une voix gutturale. Jetant un regard froid sur l’émissaire, Sasia prit le parchemin roulé et le lut. En ce cent-troisième jour de l’année, nous vous avons désignée pour mener l’interrogatoire du prisonnier FG-8450 au sein de notre laboratoire. Veuillez suivre mon émissaire et me rejoindre immédiatement.
Votre Maître et Créateur,
Athan Zakhil.
La Technomancienne roula la lettre et la rendit au Vicaire, sentant monter en elle une colère qui n’avait d’égale que la crainte et la haine que lui inspirait celui qui l’avait conçue. Ce contre-temps repousserait de plusieurs semaines la concrétisation du projet Anthémis, mais cela n’avait guère de valeur aux yeux du Fidèle d’Arh-Tolth. 

Assise dans un palanquin au coté du Vicaire, Sasia s’efforçait de songer au projet Anthémis pour occuper son esprit. Le voyage était long et elle n’avait aucun désir d’entamer la moindre discussion avec l’un des envoyés de son créateur. Cela faisait déjà trois jours qu’ils étaient partis. Depuis le début de la matinée, le laboratoire privé d’Athan Zakhil était visible par un étrange système de reflet engendré par la chaleur du désert. Un simple mirage. Un inconscient aurait accéléré le pas pour arriver plus rapidement à destination, mais plusieurs heures de marche les séparaient encore de leur destination finale… De toute manière, la Technomancienne n’était aucunement pressée de faire à nouveau face au Fidèle. Elle regarda une dernière fois la sombre ziggourat aux formes torturées puis ferma les yeux. Quelques minutes plus tard, elle sombrait dans un sommeil sans rêve.

Elle attendait depuis bientôt une heure dans l’antichambre, observant tour à tour les cuves et les divers instruments qu’elle n’aurait sans doute jamais l’occasion d’utiliser. Même si le savoir des Technomanciens était grand, celui des Fidèles d’Arh-Tolth l’était plus encore et ces derniers faisaient le nécessaire pour que cela reste vrai le plus longtemps possible. Eux-seuls possédaient la connaissance et la technologie liées à la conception d’un Vicaire ou d’un clone doté de sensibilité magique. Une esclave pénétra dans la salle, le corps voûté et déformé par les expériences que lui avait fait subir le seigneur des lieux. On devinait aisément qu’elle avait été belle… autrefois. Sasia détourna son regard, feignant le dédain. En réalité, elle sentait une angoisse mêlée de haine ressurgir du plus profond de son être, consciente du destin auquel elle avait échappé.
– « Le vénéré maître ne pourra vous recevoir, mais il vous prie de rejoindre les quartiers qui vous ont été préparés. L’interrogatoire se déroulera dans deux jours, à l’aube. En attendant vous pouvez, si vous le désirez, assister le vénéré maître dans ses expériences. »
Ainsi elle ne verrait pas aujourd’hui celui qui jouait avec elle depuis sa « naissance ». Cela était sans doute mieux car il lui était à chaque fois plus difficile de dissimuler son animosité envers cet homme, ce Vrai-Né si méprisable et pourtant si puissant.
– « Informez votre maître que j’occuperai ces prochaines heures à préparer l’interrogatoire auquel sera soumis le prisonnier. »
L’esclave acquiesça avec obédience puis quitta la pièce, laissant derrière elle une odeur de produits chimiques que la Magicienne ne parvenait pas à identifier avec certitude. Les avait-elle sentis ailleurs, en des temps reculés ou oubliés ? Sa mémoire lui appartenait-elle réellement ?

La Technomancienne avançait rapidement dans les couloirs sombres des geôles du laboratoire. Sa combinaison noire au col relevé était volontairement serrée au plus près de son corps parfait, offrant un contraste saisissant avec l’ample toge écarlate dont elle s’était parée. Elle irradiait d’autorité et de cruauté. Quiconque osait la croiser devinait aisément quelle sauvagerie se dissimulait sous cette allure sévère. L’habit fait parfois le moine… Le premier contact avec le prisonnier allait être décisif : l’impression qu’elle laisserait dans son esprit se révèlerait d’une grande utilité lors de l’interrogatoire. Affichant un regard froid et méprisant, elle ordonna qu’on lui ouvre la cellule. L’odeur pestilentielle frappa la Rose des Sables dès l’ouverture de la lourde porte métallique. Le cachot, plongé dans l’obscurité, ne mesurait pas plus de quatre mètres carrés. Son plafond était assez bas pour empêcher un humain adulte de se tenir debout. Au fond de la geôle, prostrée contre le mur, se tenait une silhouette qui lui tournait le dos.
– « Mon nom est Sasia Samaris. Je mènerais sous peu votre interrogatoire. Tournez-vous que je vois le visage de celui sur lequel je vais officier… »

Déclara-t-elle, utilisant la haine et le mépris que lui inspirait Athan Zakhil et ses semblables pour donner à sa voix une dimension malsaine et inquiétante. Alors, lentement, la silhouette se tourna et la regarda droit dans les yeux. Le prisonnier FG-8450 était une femme et Sasia savait d’où elle venait. Il s’agissait d’une des Valkyries qui avait tenté d’approcher Shamir. Ainsi, certains avaient survécu… Quelque chose dans le regard de cette femme dit à la Magicienne qu’elle ne parlerait pas avant plusieurs heures de torture, fidèle envers la Couronne d’Alahan. Plusieurs secondes s’écoulèrent, chargées d’un lourd silence. La Technomancienne remplirait son rôle, cette tâche ingrate qu’on lui avait confiée.
– « Vous pouvez vous éviter la souffrance qu’engendrera l’interrogatoire en parlant immédiatement. »

Lui proposa-t-elle d’une voix plus neutre.
– « Mon cœur et mon esprit appartiennent à ma patrie et à mon peuple, aucun mot ne franchira le seuil de mes lèvres. Quant à la souffrance, soyez assurée que j’ai déjà eu un avant-goût des plus amers entre les mains perverses du seigneur de ces lieux. »
Sasia eut une moue de dégoût involontaire. Elle connaissait hélas les supplices que pouvaient infliger les Fidèles d’Arh-Tolth à leurs esclaves, leurs prisonniers et à certaines classes de clones afin de satisfaire leurs désirs impurs.
– « Qu’il en soit ainsi. La prochaine fois que nos regards se croiseront, je crains fort que cela ne soit dans des conditions bien moins agréables. »
La porte se referma, plongeant à nouveau la cellule dans l’obscurité.

Il tardait désormais à Sasia de quitter ces lieux et de rejoindre ses expériences. Ici, elle avait l’impression d’être constamment surveillée, sans doute était-ce là un sentiment engendré par la proximité de son créateur. Elle avait échappé par le passé au sinistre destin pour lequel il l’avait créée… Sans doute craignait-il qu’elle lui échappe à nouveau ? A Shamir, Sasia Samaris était une puissante Technomancienne. Ici, elle n’était qu’un simple clone, une esclave des Vrais-Nés, et chaque chose au sein de ce laboratoire le lui rappelait sournoisement.
Repoussant le parchemin sur lequel elle travaillait, Sasia se leva. Elle ne créerait rien de bon ce jour-là. Trop de pensées tournaient dans sa tête. Derrière elle, enroulée dans un coin de la pièce, la Cape de Reptation bougea doucement et émit un grognement rauque. 
– « Non, reste ici et reposes-toi. »

Répondit-elle à la créature singulière. Il fallait qu’elle arrête de penser, ou plus exactement qu’elle se concentre sur autre chose. D’un pas rapide, Sasia quitta ses quartiers pour se rendre aux laboratoires. Peut-être trouverait-elle là-bas l’inspiration qui la fuyait depuis son arrivée… Au milieu des cuves et des instruments aux formes aussi torturées que l’esprit des officiants, un Vicaire l’attendait, immobile telle une statue de chair et de métal.
– « Clone 29P195, j’ai ici un message de notre maître. »
Il lui tendit alors un simple fragment de parchemin usé sur lequel étaient écrits quelques mots.
Je ne puis pour le moment discuter avec vous de l’affaire qui vous mène en ces lieux. Sachez cependant que je nourris l’espoir frivole de parvenir à vous consacrer quelques heures après l’interrogatoire… En lisant ces mots, la Rose des Sables sentit un long frisson glacé lui parcourir le corps, puis elle reprit la lecture. …Des informations que nous obtiendrons dépendra nombre de mouvements stratégiques en prévision de nos offensives futures. Je tiens enfin à préciser que le prisonnier ne doit en aucun cas périr durant l’interrogatoire, j’ai pour elle quelques ambitions.
Votre Maître et Créateur,
Athan Zhakil.
Lorsque la Magicienne releva la tête, elle constata que le Vicaire s’était retiré. Ces individus dégageaient une aura si malfaisante que les êtres normalement constitués devinaient instinctivement qu’ils n’étaient pas de ce monde. Autour d’elle, plusieurs assistants s’affairaient à l’aboutissement d’un clone, apportant gemmes de Ténèbres et éprouvettes pour stabiliser la lente création du sujet. Elle contempla l’embryon du guerrier, si fragile et pourtant destiné au carnage, pendant quelques secondes. Elle aussi avait dû voir le jour au sein d’une cuve similaire, peut être même celle-ci ?
Sasia sortit du laboratoire sans dire un mot. Elle faisait parler ses talons pour elle, les faisant claquer sur le sol aussi durement que ses angoisses le lui permettaient. Pourtant cela aurait pu se passer autrement… La Technomancienne n’aurait à subir l’inspection du Fidèle que durant quelques heures. Le sort qui attendait la prisonnière était bien pire. Elle ne trouverait le repos qu’après plusieurs semaines passées entre les mains d’Athan Zakhil… Le souvenir de l’assistante au dos voûté s’imposa instantanément à son esprit. Quelle était donc cette odeur chimique qu’elle colportait dans son sillage ? Sasia s’arrêta devant la cellule de la Barhane, indécise. Après avoir posé sa main sur la serrure de la porte, elle sentit les micro-aiguilles s’enfoncer dans son épiderme sans lui causer plus de douleur qu’une légère démangeaison. Le mécanisme reconnut instantanément son patrimoine génétique : il serait inscrit sur une bande perforée que le clone 29P195 avait ouvert cette porte. Cette identification la suivait depuis si longtemps qu’elle faisait partie d’elle-même, au même titre que ses yeux ou son cœur… Elle était le vingt-neuvième clone de classe P créé en l’an 195 après la fondation de la Seconde Shamir. Très certainement la dernière clone de classe P de cette année-là encore en vie.
Habituellement, les clones de cette série ne survivaient que quelques mois, voire quelques semaines, promis à un bien funeste usage. Elle, elle était toujours en vie et cela faisait déjà plusieurs années qu’elle avait échappé à la vie qui lui avait été promise. Pourtant elle savait que la moindre erreur pourrait la conduire à nouveau entre les griffes des Fidèles et que cette fois-ci… La porte s’ouvrit dans un glissement étouffé et elle entra. La prisonnière se retourna, un sourire triste au coin des lèvres.
– « Le moment est donc venu ? » Demanda-t-elle.
– « Non, il vous reste quelques heures à… »
– « Vivre ? »
Que lui répondre ? A l’aube, elle serait torturée et elle dévoilerait tout ce qu’elle pouvait connaître sur son pays. Et la mort ne viendrait la délivrer que bien plus tard…
– « Oui, à vivre. »

Acquiesça la Technomancienne, se refusant à lui dévoiler ce qui l’attendait. Quelques secondes s’écoulèrent entre les deux femmes, chacune observant l’autre.
– « Estes-vous venue pour m’annoncer cela ? »
Pourquoi était-elle là ? Elle-même ne savait pas ce qui l’avait mené en ce lieu…
– « Non. Nul n’a jamais résisté à mes interrogatoires et je ne pense pas que vous puissiez y parvenir. Vous souffrirez comme jamais vous n’avez souffert. Au bout de quelques heures, vous me supplierez de vous tuer. Pourtant je continuerai quelque temps encore avant de vous poser les questions. A ce moment-là, je peux vous assurer que vous nous dévoilerez jusqu’au plus intime de vos secrets. »
Sasia marqua volontairement une pause, laissant à la jeune femme le temps d’assimiler ces informations.
– « Vous pouvez vous éviter toutes ces souffrances, parlez et je vous promets une mort paisible… et honorable. »
Sasia désobéissait.
– « Je ne parlerai pas, par respect pour mes parents, mon peuple et ma nation, je lutterai jusqu’à mon dernier souffle. »
Malgré l’obscurité qui régnait sur le cachot, Sasia distinguait nettement l’expression de terreur contenue et de détermination qui se peignait sur le visage de la jeune femme.
– « Je respecte votre choix et je vous comprends. »
– « Comment le pouvez-vous ? Vous n’êtes qu’un clone, une machine de chair née d’une matrice de métal. Savez-vous au moins de qui, ou de quoi, vous êtes la copie ? »

S’écria la prisonnière d’une voix chargée de haine. Le silence retomba tel un couperet. La Rose du Désert ne laissa rien transparaître de la vague d’émotion qui l’assaillait. Elle aurait dû ressentir de la colère, faire ravaler ses mots à l’insolente, pourtant quelque chose en elle lui soufflait qu’il ne s’agissait là que d’une simple vérité.
– « Tous les clones ne sont pas de simples créatures bio-génétiques assoiffées de sang. »

Se contenta-t-elle de répondre.
– « Pourtant dans quelques heures vous me torturez et en tirerez un certain plaisir… »
– « Non. Je suis une scientifique et une Magicienne. Je ne tirerais aucune satisfaction de ce que je vous ferai endurer. Je le ferai et vous parlerez car là est mon devoir. Je suis tenue d’obéir aux ordres d’Athan Zhakil. »
– « Ne seriez-vous donc qu’une esclave ? »
– « Peut-être, c’est ainsi que j’ai été conçue. »
Les phrases de la prisonnière allaient longtemps tourmenter la Technomancienne, bien plus que tous les instruments de torture que les esprits dérangés de Dirz auraient pu concevoir. Jamais Sasia n’aurait pu rendre à la Barhane la blessure irréversible qu’elle venait de lui infliger.

Impassible devant le plateau d’acier où reposaient les divers instruments et substances destinés à l’accomplissement de son office, Sasia regardait la prisonnière FG-8450 attachée au chevalet de torture. Une ironie cruelle arracha un sourire éphémère à la Technomancienne : l’Histoire se répétait. Hier, les Griffons avec leurs prétendues « sorcières », aujourd’hui… La veille, Sasia avait longuement réfléchi sur ses implications dans cette affaire, sur sa position par rapport à son créateur… Tant de réflexion ne lui laissait que de rares instants de repos. Dans quelques heures, tout serait terminé. Elle serait de retour à Shamir d’ici deux ou trois jours, si là était la volonté d’Athan Zhakil. Le Fidèle, accompagné de deux séminaristes et d’un Tourmenteur, s’installa confortablement, prêt à jouir du spectacle qui lui serait offert.
– « Clone 29P195, procédez à l’interrogatoire du prisonnier FG-8450. »
La Rose balaya ses pensées et força son esprit à s’éloigner. Elle sortit le premier instrument, un petit crochet souple aux formes inquisitrices, avec une infinie précaution. Elle plongea son regard vide dans celui de la jeune femme et lui caressa la joue d’un geste empreint d’une certaine forme de douceur.
La respiration…
Le pouls…
Le rythme cardiaque…
Le sang…
Les larmes…
L’oubli.

Athan Zhakil pénétra dans ses quartiers d’un pas rapide, le regard sombre. Autour de lui, ses esclaves féminines s’éparpillèrent et se précipitèrent dans leurs alcôves, habituées aux sautes d’humeur de leur maître. L’une d’entre elles mourrait ce jour-là dans de terribles souffrances, il en était ainsi à chaque fois que la colère s’emparait du Fidèle. Un Compagnon des Tourments voleta sur quelques mètres avant de se poser sur l’un des chevalets d’études, se délectant de la frayeur engendrée par l’arrivée du Fidèle.
– « Sykho, je ne vous attendais pas avant un ou deux jours. »

Lâcha Athan Zhakil sans faire face à son visiteur.
– « L’interrogatoire s’est-il déroulé comme vous l’aviez espéré, maître ? »
– « Non. »
Le Compagnon des Tourments émit un petit cri strident en prenant à nouveau son envol. Il se dirigea vers une esclave brune tapie au creux d’une alcôve.
– « Le prisonnier n’a pas parlé ? »

s’étonna Sykho Volesterus.
– « Elle a parlé, bien entendu, après quelques heures de torture… Puis elle est morte. J’avais exigé qu’elle soit maintenue en vie ! »
L’aura sombre qui enveloppait le Fidèle grandit et prit possession de la pièce, de l’étage, de tout le bâtiment. Une vague de frayeur s’abattit sur tous les êtres vivants et tua les formes de vie les plus faibles. Dans l’alcôve, le Compagnon des Tourments déchirait la chair de la jeune femme, savourant la souffrance autant que la chair.
– « Sasia Samaris aurait-elle eu l’imprudence de vous désobéir, seigneur ? »
– « Je ne pense pas qu’elle ait fait cela de manière intentionnelle, elle n’est qu’un clone et nous doit une totale obédience. Je ne puis pourtant laisser cet échec impuni. »
– « Je comprends. Dois-je préparer un harnais de contrôle ? »
– « Non. Annoncez au Bashar Arkeon Sanath qu’il va bientôt recevoir l’aide qu’il a réclamé, puis préparez le transfert vers Danakil du clone 29P195. »
– « Il en sera fait selon vos désirs, maître. »
Volesterus rappela à lui son charognard volant. Ce dernier rejoignit paresseusement le Fidèle, un des doigts de l’esclave entre les dents.
– « Sykho, en attendant son transfert, amenez-moi le clone 29P195. »
Un sourire malsain naquit sur les lèvres d’Athan Zakhil. Ce soir-là, aucune de ses esclaves ne mourrait.

Reverrait-elle un jour Shamir ? Le procédé Anthémis avait été repris par un autre Technomancien et serait bientôt présenté au Conseil. Que de mois de recherche perdus pour finalement échouer si près du but !
Cela faisait deux semaines que la Rose du Désert était arrivée à Danakil, laissant derrière elle ses recherches et une partie de son passé. Comme elle s’y était attendue, son créateur était furieux de la mort de la prisonnière et Sasia en garderait un souvenir pour le restant de ses jours. Pourtant, elle ne regrettait rien de son geste. Elle avait délibérément tué la jeune femme, désobéissant pour la première fois de son existence à son créateur.
– « Ils arrivent ! »

Hurla un arbalétrier en encochant un carreau.
Enfin la Rose des Sables allait découvrir, et affronter, l’homme pour qui elle était ici :

Sered, Commandeur du Temple du Sud.

Livre d’Armée du Scorpion.
SO 78 : Éclipse

Les guerriers du laboratoire de l’Éclipse ont mené une campagne de pillages d’une incroyable témérité, tour à tour au bénéfice et au détriment des intérêts syhars. La popularité des chefs de SO 78 a également favorisé
des mouvements de révolte : Sasia Samaris et Sîn Assyris, rejetons rebelles de deux grandes figures du Syharhalna, suscitent l’admiration secrète des clones et la crainte de leurs anciens maîtres. L’Éclipse est née des cendres du code Hybrid, au cours des aventures de Sasia Samaris. Après avoir affronté mille dangers, la technomancienne a accumulé assez de ressources pour revendiquer son indépendance. Avec le soutien de Sîn Assyris, elle a amélioré les souches de nombreuses créatures et rassemblé une armée pour conquérir leur liberté. Leur base secrète est installée dans un ancien laboratoire du code Hybrid situé près des ruines
de l’Aube.


La perversité des fidèles d’Arh-Tolth ne connaît aucune limite et Athan Zakhil ne fait pas exception. Piqué par le dard d’un désir ténébreux, il décida un jour de créer une femme-poupée dont il pourrait abuser et se débarrasser. Après des essais insatisfaisants, il engendra 29P195 à partir des gènes de Rhéa de Brisis, nécromancienne à la beauté légendaire qui avait séduit Dirz au temps des Toges noires. Quelque chose d’inhabituel eut cependant lieu pendant la croissance du clone : comme son ancêtre avant lui, Zakhil sentit
battre son coeur et renonça peu à peu à ses sinistres projets. Cet élan d’humanité n’échappa pas à Arh-Tolth qui, par les yeux de son fidèle, s’intéressa à son tour à la jeune femme endormie dans une cuve de verre. L’incarnation de 29P195 eut lieu le jour de sa naissance, à l’instant où Athan Zakhil la baptisa Sasia Samaris.
Le fidèle entreprit d’éduquer lui-même son chef-d’oeuvre et fit preuve d’une grande sévérité. Sasia Samaris reçut ainsi un enseignement supérieur à celui de la plupart des vrais-nés. Influencée par son héritage génétique, elle développa un don pour la magie. Elle devint en moins de sept ans une technomancienne
de renom doublée d’une redoutable guerrière. Son éducation lui permit de forger sa personnalité et d’aspirer à
d’autres ambitions que d’être l’égérie de son créateur. Elle créa son plus terrible garde du corps : une cape vivante, un prédateur vicieux capable de lier son système à celui de sa maîtresse et de partager ses émotions.
La jeune prodige acquit bientôt le surnom de Rose du désert. Pour les uns, sa beauté n’était égalée que par sa piquante insolence ; elle était pour les autres dangereuse et instable. Assignée à la forteresse de Danakil pour soutenir l’offensive contre les Akkylanniens, elle entama bientôt une relation ambiguë faite d’admiration, d’amour et de haine avec le commandeur templier Sered. Ils faillirent tous deux s’entretuer à de nombreuses reprises mais aucun ne parvint, ou ne put se résoudre, à porter le coup fatal. Vint alors la découverte des antiques laboratoires du code Hybrid. Les technomanciens se livrèrent une guerre secrète pour récupérer la précieuse technologie et Athan Zakhil, jaloux, envoya sa championne se battre en son nom dans les laboratoires transformés en abattoirs. Sasia Samaris entreprit alors de conquérir sa liberté : elle garda pour elle les secrets
du code Hybrid et s’enfuit après avoir volé de précieux projets à Athan Zakhil. Aussitôt déclarée renégate, elle fut traquée par les autorités. La Rose du désert, à la tête du laboratoire de l’Éclipse, entra bientôt dans la légende en s’attaquant sans distinction aux technomanciens et à leurs ennemis. Depuis, l’heure du Rag’narok a sonné et l’empire du Syharhalna est parti à la conquête d’Aarklash. Sasia Samaris a choisi de faire passer sa loyauté à la cause de l’empire avant ses griefs personnels. Elle a rallié son armée à celles des laboratoires
pour le meilleur et pour le pire : sa soif de liberté, exacerbée par les sentiments extrêmes qui la lient à Athan Zakhil et à Sered, n’est étanchée que par le sang.

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