Édrahil, Mentor Équanime

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Cry Havoc Nr. 6 Page X-X.
La cité cynwäll, cœur du pouvoir.
Les cités possèdent chacune leur autorité propre, exprimée au travers de leur ashendil. Cette institution revêt pour les Cynwälls un caractère presque sacré. Je me souviens encore de la première ­évocation que m’en fit Édrahil, l’équanime qui fut mon mentor toutes ces années.
« Vois-tu, Mikrinas, nous avons souvent parlé de l’image de l’arbre. Et tu as longtemps cherché la solution de cette énigme. Notre société est un arbre et l’ashendil en constitue les racines. Cette assemblée alimente notre société, l’empêche de se figer. Elle permet de se réunir, de s’interroger, de s’exprimer. Sans elle, notre société serait une tour bâtie sur de la glaise. L’ashendil est le socle de nos constructions. Mais que sont des racines sans la richesse d’un sol fertile ? Cela, tu l’as déjà compris. Notre peuple est ce sol, cette richesse canalisée par l’ashendil. La Noësis prévaut pour tout, Donatien. Une nation est un organisme, un arbre… toi ou moi. Elle a besoin de tout pour prospérer. Comme un Cynwäll ne peut vivre par la seule Lumière, notre nation ne peut vivre portée par les seules épaules de nos guides. »
Quelques mois après cet échange, j’accomplissais ma shataï, l’étape de la longrine dans les enseignements de la Noësis. Je fus autorisé à passer l’épreuve d’entrée à l’ashendil et devins un Cynwäll. Dans chaque cité, l’ashendil prend la même forme. Les citoyens tiennent les assises sous le ciel, à la lumière de Lahn. À Wyde, l’assemblée se déroule dans une tour creuse gigantesque, dont les parois réfléchissent la lumière du jour tout en l’atténuant. Ainsi, une clarté harmonieuse et douce baigne ­chaque rencontre. Au sommet de cette construction brillent les écrits d’Akaris, les enseignements de la Noësis. Ceci afin que chacun retienne les principes qui guident la nation. Les dragons de la cité siègent juste en dessous, gardant toujours le silence. À l’­occasion, ce sont leurs chevaliers, sis à côté d’eux, qui s’expriment. Plus bas se regroupent les équanimes, puis les héliastes. Le reste est occupé par les citoyens. Au centre, sur un vaste autel surélevé entouré par l’ashendil et illuminé par le soleil, trônent les ­noësiens. Ils interviennent rarement, mais sont ­chargés de veiller au respect des préceptes de la Lumière pendant les assemblées. Au jour le jour, la cité nécessite que son activité soit régulée, que des décisions soient appliquées. C’est le rôle des régules. Chaque cité en compte six, nommés par l’ashendil hors les équanimes et les noësiens. Durant sept années, ils abandonnent leurs activités pour prendre en charge la gestion de la cité. Les régules sont toujours des individus de grand prestige : héliastes, artisans hélianthes accomplis, officiers asadars, etc. Les régules présentent les décisions à soumettre à l’assemblée et veillent au bon déroulement des débats. La première fois que j’ai assisté à l’ashendil, Édrahil m’a expliqué combien cette charge était perçue avec honneur par les Cynwälls :
« Les régules ne sont ni des chefs ni des seigneurs. Ils sont des instruments au service de leur nation. Leurs responsabilités sont lourdes. Ils ont le devoir d’aider à la prospérité de leur cité dans la Lumière, sans jamais se perdre. ».

La Noësis, l’âme des Cynwälls.
« Lorsque l’équanime parle de Lumière pour guider les siens, il est lui-même Lumière. Le verbe est pure vacuité face à la Vérité. Tel est le rôle du noësien dans sa nation ».
Malgré les années, je me souviens encore de l’air soucieux d’Édrahil lorsqu’il prononça cette phrase. Nos relations avaient grandement évolué ; je n’étais plus un élève cherchant à accomplir sa shataï et il était plus un ami qu’un mentor. Nous étions dans le temple Maelhÿnn, au cœur de Wyde. En contrebas, des enfants pratiquaient simultanément l’enchaînement appelé « forteresse ouverte sur le vent ». Le regard d’Édrahil portait plus loin, couvant les trois pics-dragons et la lune bleue au-delà. Un mois auparavant, il avait subi ce que je croyais être un ­terrible revers. Il avait brûlé sa version des ­chapitres manquants du traité d’Akaris. Un acte grave, ­symbolisant une remise en question complète de sa vision et de sa spiritualité. Je ne connaissais pas les raisons de ce geste, mais ce soir-là, Édrahil me parla longuement des noësiens. Non pas de leur quête, mais de leur rôle de phare de la nation cynwäll. Je compris plus tard que ses paroles ne m’étaient pas destinées. Sans doute cherchait-il à se remémorer ce que devaient représenter pour lui les noësiens, ces sages tant estimés par les Cynwälls. Si les noësiens ne jouent pas un rôle actif au sein des ashendils de Lanever, cela ne signifie pas qu’ils sont totalement passifs dans la politique de la République, bien au contraire. Au sein des temples et des monastères, l’autorité des noësiens est sans limites. Or, c’est vers eux que se tournent les régules lorsque leur propre discernement est insuffisant. Pour le commun des Cynwälls, les équanimes sont des sages dont l’existence est totalement consacrée à la Noësis. Quant aux noësiens, ils sont certes très estimés, mais n’en sont pas moins perçus comme des figures éloignées, auréolées de Lumière et dépassant de loin les simples mortels. Les équanimes évitent donc de jouer un rôle politique trop grand. Néanmoins, ils sont fréquemment sollicités pour résoudre des cas litigieux ou s’exprimer sur un sujet d’importance. C’est là un de leurs devoirs envers la République. En outre, les noësiens forment un grand conseil qui transcende les ashendils pour réunir la quintessence de la sagesse cynwäll. Ce conseil, l’allianwë, se ­réunit à Laroq. Chaque noësien y est conduit par un dragon et accompagné d’un équanime de son choix. Les anciens dragons de Lanever participent également à ce conseil. Malheureusement, les équanimes sont toujours restés très discrets sur le rôle de ces vénérables créatures. Suivent-elles la Noësis ? Quelle influence ont-elles sur les décisions de l’allianwë ? Je ne peux que citer ce qu’Édrahil me confia un jour :
« Les dragons sont des êtres anciens. Ils se souviennent. Certains se sont tournés vers la Lumière, bien avant nous-mêmes. Ils connaissent des vérités inaccessibles aux autres. Notre alliance est comme le diamant. »
L’allianwë statue sur les sujets qui concernent l’­ensemble de la République et ne peuvent trouver de réponse auprès des ashendils. Récemment, ce conseil a fait sa renommée auprès des autres nations en décidant qu’il était temps pour Lanever de s’impliquer dans le Rag’narok. Cette décision a été prise en grande partie grâce aux équanimes présents, mais la majorité des noësiens a gardé le silence, approuvant cette voie. Édrahil a lui-même participé à ce conseil. Et c’est au retour de celui-ci qu’il a pris la décision que j’ai évoquée auparavant. Dès lors, il n’a plus été invité à rejoindre l’allianwë. Quelques mois plus tard, il est parti pour Kaïber et je ne l’ai plus revu. Le jour de son départ, je l’ai vu porter un de ces masques si célèbres qui contribuent à l’aura des Cynwälls.

L’Omÿnsill,
Guide de la nation

« Qui est le Guide, exactement ? ».
Cette ­question a été l’une des premières que j’ai posées à Édrahil lorsque j’ai fait sa connaissance. En Akkylannie, le mot « Empereur » est sur toutes les lèvres. Il incarne la puissance, la majesté de la nation. À Lanever, le Guide semble n’être qu’un murmure, une icône ­lointaine. Comme cela est loin de la vérité !
« L’Omÿnsill est la mémoire, la tradition d’Elhan, celui qui a ouvert la voie. Il est aussi le futur, le rejaillissement de la Lumière, la force de la Vérité. Le Guide ne règne pas. Il est. Et cela suffit, car la Lumière est sur nous. »
Sans doute Édrahil cherchait-il à me faire ­comprendre la symbolique entourant le Guide, car en réalité, celui-ci possède des pouvoirs étendus sur les Cynwälls. Le Guide est un noësien, non pas choisi par ses pairs, mais par son prédécesseur pour des raisons mystérieuses. S’il arrive que les équanimes et les noësiens commentent cette décision, c’est ­toujours dans la plus grande discrétion. Le Guide siège à Laroq, assisté de l’allianwë. C’est là le cœur institutionnel de la République, car en réalité, le Guide Esneh passe beaucoup de temps à Wyde, à l’­Université. Étonnamment, les pouvoirs réels du Guide n’ont jamais été fixés, contrairement à ceux des institutions de chaque cité. Le traité rédigé par Elhan, le premier Guide, définit l’organisation politique de Lanever, mais ne décrit pas le rôle du Guide. De fait, il paraîtrait aberrant à la plupart des Cynwälls de détailler de telles responsabilités. Après tout, le Guide est un noësien. Les pouvoirs du Guide sont militaires, ­politiques et judiciaires. Il dirige l’ensemble des forces armées de Lanever, peut lever les corps de troupe et faire appel aux chevaliers-dragons ou aux héliastes. Les khidarÿms forment ses troupes d’élite et ils sont redoutés sur tous les champs de bataille. Leur concentration et leur maîtrise martiale en font des guerriers prodiges. S’ils ne maîtrisent pas les mêmes techniques de combat que les guerriers équanimes, ils n’en sont pas moins redoutables. Le Guide est aussi un référent pour la nation cynwäll. Il est constamment informé des affaires des cités et possède l’autorité suffisante pour ­abroger la décision d’un ashendil qu’il juge néfaste pour la République. Le Guide peut également révoquer un régule ou annuler un jugement qui lui semble ­inéquitable. Dans cette tâche gigantesque, il est assisté par des magistrats spéciaux chargés de le représenter au sein des différentes communautés cynwälls, que ce soit à Lanever ou ailleurs. Ces magistrats sont appelés tribëns. Le plus souvent, il s’agit d’anciens officiers émérites qui ont décidé de se retirer des combats, mais gardent la volonté de servir le Guide. Leur autorité dépend du bon vouloir du Guide. Esneh leur a confié de nombreuses attributions. Les tribëns veillent ainsi à ce que les troupes répondent aux volontés du chef suprême de l’armée, et non pas à celles des ashendils ou des chefs de garnison. Il reste pourtant des lieux où les tribëns sont sans ­pouvoir : les monastères et les temples. Les équanimes sont donc totalement libérés de cette autorité tant qu’ils demeurent dans leurs fratries. À Kaïber, cette dérogation va encore plus loin. En effet, lors de la seconde bataille contre les forces d’Achéron, les hauts faits des équanimes leur ont permis d’obtenir une totale indépendance. Ainsi, les fratries présentes dans la forteresse de Lumière n’obéissent qu’à leur propre hiérarchie. Le Guide doit utiliser ses pouvoirs avec parcimonie, car il est avant tout garant de la stabilité de Lanever. Son rôle est de maintenir le peuple cynwäll dans la Lumière et la Noësis. Pourtant, les dernières paroles que prononça Édrahil avant de quitter Wyde n’ont jamais cessé de me tourmenter.
« Aujourd’hui, la Lumière semble plus forte. Nos dragons survolent les terres obscures où règnent les Ténèbres. Nos selsÿms marchent au côté de nos alliés sous la Lumière. À moi, pourtant, elle me semble plus crue, Mikrinas. Ce qu’elle a gagné en puissance, elle l’a perdu en harmonie. La Lumière seule n’est pas la Vérité. Si l’on fixe Lahn trop longtemps, son éclat devient brûlure. Je crains que la Lumière invoquée aujourd’hui ne nous aveugle demain. Nous avons tracé notre voie. La Noësis est notre don à Aarklash. Je ne crois pas que nous nous soyons égarés, non… Mais la Lumière qui nous guide désormais est-elle vraiment la nôtre ? N’avons-nous pas ouvert nos cœurs à une autre source, plus ancienne et jusqu’ici atténuée ? ».
Je dois bien l’admettre, je n’ai jamais saisi la portée de ces propos. Maintenant qu’Édrahil s’en est allé, il me semble que ses paroles étaient dictées par de sombres pensées. Jamais je n’aurai cru entendre cela de la bouche d’un équanime. Sans doute ma nature humaine me pousse-t-elle à quelque compréhension pour un ami en proie au doute.
Mikrinas Rigéus,
Université de Wyde.

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