Athan Zakhil

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1 Figurine par Carte

Concept : Edouard Guiton

Sculpture : ToDo

Profil : Confédé

Socle : Infanterie 3 Cm

Taille Unité : Moyenne

Classe :

Rang : Champion Doyen 3

Affiliation: SO 38: Theben

Date de Sortie :

Équipement(s) :

Compétence(s) :

Mutagène/ 4, Aimé des Dieux, Chance, Commandement/ 20, Doyen d’Arh-Tolth/ 20, Piété/ 4, Régénération/ 5
(Artefact/ 3)

Artefact(s) :

ToDo

Background :

Laboratoire : Theben.
Theben, dissimulée à l’horizon du Levant, n’est pas qu’une simple forteresse. Il s’agit d’un laboratoire cyclopéen, un lieu d’expérimentation, de vie et de mort à l’échelle d’une cité. Les futures armes du Scorpion, les clones toujours plus meurtriers et les renseignements glanés par les espions sont étudiés dans ses murs. Athan Zakhil, sinistre fidèle d’Arh-Tolth aux desseins impénétrables, est le maître des scientifiques dérangés qui oeuvrent dans la cité du dernier souffle. On prétend qu’il serait l’un des derniers descendants directs de l’Hérésiarque.

Volonté Ténébreuse
“Les Vicaires passeront en première ligne et retourneront les balles de nos ennemis contre eux. Eliminez les tous sans distinction. Je ne veux entendre que les râles d’agonie des mourants lorsque Lahn disparaîtra derrière l’horizon. Le moment est venu de mettre l’Akkylannie à genoux.
Athan Zakhil

Subversion.
“Un ennemi immobilisé est un esclave en devenir…”
– Athan Zakhil, Fidèle d’Arh-Tolth.


Inertie Fascinante.
“Laissez les venir à nous, laissez les s’approcher de leur mort. Lorsque le moment sera venu, le dieu Alchimique les ralentira. Capturez les meneurs et massacrez les autres. Shamir a besoin de nouveaux esclaves !
Athan Zakhil, Fidèle d’Arh-Tolth.

Sacrifice Majeur.
D’un signe de la tête, Athan Zhakil indiqua au Commodore de lancer la charge. Dans un nuage de poussière, les esclaves de combat se ruèrent sur les rangs des Lanciers d’Alahan. L’Éminence entonna doucement la longue litanie, reprise en chœur par les Acolytes autour de lui. Dans quelques instants les combats débuteraient et le sacrifice de la première ligne offrirait le temps nécessaire au déploiement des machines de guerre. La Communion prit fin et les esclaves furent soudain pris de frénésie sanguinaire, massacrant les soldats du Lion, leurs anciens frères d’armes…

Ysis (Hybrid)
Athan Zakhil referma le lourd livre que ui avait amené Ysis et resta silencieux quelques secondes. Ses déductions étaient donc exactes ; ses plans seraient bientôt couronnés de succès. A quelques mètres de lui, Ysis attendait silencieusement un signe, ou un geste, de son créateur. Immobile, elle observait avec attention l’imposante cuve de gestation qui trônait au centre de la pièce. A l’intérieur, ce qui ressemblait grossièrement à un être humain se développait lentement. Serait-ce un homme ? Une femme ? Quoi d’autre ? Il était encore trop tôt pour le savoir. Ce qui attirait l’attention de la vipère du désert n’était nullement l’individu à l’intérieur. Ce qui l’intriguait c’était cette machine aux formes étranges. Elle reconnaissait en celle-ci l’assemblage de différents organes ramenés des laboratoires Hybrid qu’elle avait visités. Son créateur était-il parvenu à remettre en état une machine arrachée à ses anciens laboratoires, ou avait-il créé un nouveau type de cuve de gestation ? Lentement, Athan Zakhil se releva, son corps biomécanique se déplia harmonieusement tout en projetant une ombre impressionnante sur les murs de la pièce. Il posa sa main sur la cuve, puis inspecta quelques cadrans avant de s’exprimer.
Ysis, ton dévoueement me donnent toute satisfaction. Je vais bientôt avoir une nouvelle mission à te confier.

Cry Havoc Nr.9 Page 55.
Les activités de cette communauté démente sont supervisées par Athan Zakhil, l’un des derniers descendants directs de Dirz l’Hérésiarque. Ce personnage influent, éminent scientifique et fidèle d’Arh-Tolth, finance lui-même ses projets et possède son propre réseau d’espions. Il nourrit l’ambition d’être le nouveau Créateur, celui qui détrônera la nature imparfaite et façonnera la vie du futur.

Nouvelle Rackham ??/????
CLONE 29P195

Une lame siffla à quelques centimètres du cou de la Technomancienne. Le Paladin avait eu sa chance et n’avait su la saisir, il était maintenant trop tard pour le regretter ! Sasia Samaris sentit sa Cape de Reptation s’enrouler autour de sa taille comme une seconde peau épousant son corps. Puis dans un rugissement effroyable, l’étrange créature la souleva de terre en la faisant pivoter sur elle-même. La Rose du Désert surplombait maintenant son ennemi comme une fleur carnassière… Une vision d’horreur indescriptible figea le visage du combattant du Lion lorsque s’abattirent sur lui les quatre lames dorsales faites d’acier et de chair mêlés. Il avait vaillamment combattu et sa mort était celle qui attendait tout guerrier qui osait se mesurer à la Magicienne Syhar. Enveloppée dans sa cape, debout au milieu des cadavres, Sasia observait les derniers combats de cette courte bataille. L’issue ne faisait désormais plus aucun doute et il était temps pour ces inconscients de payer le prix de leur hardiesse. En son for intérieur, la redoutable Magicienne respectait le courage dont les Lions avaient fait preuve ; ils avaient tenté de pénétrer dans le Syharhalna jusqu’à la Tour de Shamir alors que nul n’y était parvenu depuis plusieurs dizaines d’années… Ils avaient échoué et en supportaient maintenant les conséquences. Le dernier guerrier Barhan s’effondra aux pieds d’un Dasyatis dans un ultime râle d’agonie, la colonne vertébrale brisée. Ces violents combats avaient réclamé le sacrifice d’une dizaine d’esclaves et de trois Guerriers de l’Aube. Qui peut dire si un clone a une âme ? Est-ce un monde meilleur ou le néant qui l’attend à l’heure de sa mort ? Sasia Samaris ne connaissait pas la réponse à ces questions. Elle le saurait elle-même un jour prochain, peut-être… Tout était terminé, le moment était venu de rejoindre la cité Alchimique. Au loin, les premières lueurs du jour rayonnaient au-dessus des dunes.

Attablée à son plan de travail, Sasia observait le contenu d’une fiole changer de couleur et s’obscurcir petit à petit. Négligemment, elle attrapa un morceau de viande séchée dans la coupelle posée sur son bureau et le mâchonna. D’ici quelques jours, elle serait en mesure de finaliser le procédé Anthémis et de le présenter à ses pairs. Un petit sourire naquit sur ses lèvres à l’idée de voir enfin aboutir son projet le plus ambitieux. La porte de son laboratoire s’ouvrit dans un léger grincement. Que pouvait signifier cette présence ? Surprise, Sasia reposa la viande dans le plat et reporta toute son attention sur le visiteur. L’inquiétante silhouette d’un Vicaire se dessinait dans l’embrasure de la porte de cuivre ouvragé. Même à travers les verres de son casque sinistre, on pouvait deviner son regard brûlant de toutes les pensées inhumaines qui pouvaient lui traverser l’esprit.
– « Clone 29P195, j’ai ici un ordre de mission de votre maître-créateur. »

Annonça-t-il d’une voix gutturale. Jetant un regard froid sur l’émissaire, Sasia prit le parchemin roulé et le lut. En ce cent-troisième jour de l’année, nous vous avons désignée pour mener l’interrogatoire du prisonnier FG-8450 au sein de notre laboratoire. Veuillez suivre mon émissaire et me rejoindre immédiatement.
Votre Maître et Créateur,
Athan Zakhil.
La Technomancienne roula la lettre et la rendit au Vicaire, sentant monter en elle une colère qui n’avait d’égale que la crainte et la haine que lui inspirait celui qui l’avait conçue. Ce contre-temps repousserait de plusieurs semaines la concrétisation du projet Anthémis, mais cela n’avait guère de valeur aux yeux du Fidèle d’Arh-Tolth. 

Assise dans un palanquin au coté du Vicaire, Sasia s’efforçait de songer au projet Anthémis pour occuper son esprit. Le voyage était long et elle n’avait aucun désir d’entamer la moindre discussion avec l’un des envoyés de son créateur. Cela faisait déjà trois jours qu’ils étaient partis. Depuis le début de la matinée, le laboratoire privé d’Athan Zakhil était visible par un étrange système de reflet engendré par la chaleur du désert. Un simple mirage. Un inconscient aurait accéléré le pas pour arriver plus rapidement à destination, mais plusieurs heures de marche les séparaient encore de leur destination finale… De toute manière, la Technomancienne n’était aucunement pressée de faire à nouveau face au Fidèle. Elle regarda une dernière fois la sombre ziggourat aux formes torturées puis ferma les yeux. Quelques minutes plus tard, elle sombrait dans un sommeil sans rêve.

Elle attendait depuis bientôt une heure dans l’antichambre, observant tour à tour les cuves et les divers instruments qu’elle n’aurait sans doute jamais l’occasion d’utiliser. Même si le savoir des Technomanciens était grand, celui des Fidèles d’Arh-Tolth l’était plus encore et ces derniers faisaient le nécessaire pour que cela reste vrai le plus longtemps possible. Eux-seuls possédaient la connaissance et la technologie liées à la conception d’un Vicaire ou d’un clone doté de sensibilité magique. Une esclave pénétra dans la salle, le corps voûté et déformé par les expériences que lui avait fait subir le seigneur des lieux. On devinait aisément qu’elle avait été belle… autrefois. Sasia détourna son regard, feignant le dédain. En réalité, elle sentait une angoisse mêlée de haine ressurgir du plus profond de son être, consciente du destin auquel elle avait échappé.
– « Le vénéré maître ne pourra vous recevoir, mais il vous prie de rejoindre les quartiers qui vous ont été préparés. L’interrogatoire se déroulera dans deux jours, à l’aube. En attendant vous pouvez, si vous le désirez, assister le vénéré maître dans ses expériences. »
Ainsi elle ne verrait pas aujourd’hui celui qui jouait avec elle depuis sa « naissance ». Cela était sans doute mieux car il lui était à chaque fois plus difficile de dissimuler son animosité envers cet homme, ce Vrai-Né si méprisable et pourtant si puissant.
– « Informez votre maître que j’occuperai ces prochaines heures à préparer l’interrogatoire auquel sera soumis le prisonnier. »
L’esclave acquiesça avec obédience puis quitta la pièce, laissant derrière elle une odeur de produits chimiques que la Magicienne ne parvenait pas à identifier avec certitude. Les avait-elle sentis ailleurs, en des temps reculés ou oubliés ? Sa mémoire lui appartenait-elle réellement ?

La Technomancienne avançait rapidement dans les couloirs sombres des geôles du laboratoire. Sa combinaison noire au col relevé était volontairement serrée au plus près de son corps parfait, offrant un contraste saisissant avec l’ample toge écarlate dont elle s’était parée. Elle irradiait d’autorité et de cruauté. Quiconque osait la croiser devinait aisément quelle sauvagerie se dissimulait sous cette allure sévère. L’habit fait parfois le moine… Le premier contact avec le prisonnier allait être décisif : l’impression qu’elle laisserait dans son esprit se révèlerait d’une grande utilité lors de l’interrogatoire. Affichant un regard froid et méprisant, elle ordonna qu’on lui ouvre la cellule. L’odeur pestilentielle frappa la Rose des Sables dès l’ouverture de la lourde porte métallique. Le cachot, plongé dans l’obscurité, ne mesurait pas plus de quatre mètres carrés. Son plafond était assez bas pour empêcher un humain adulte de se tenir debout. Au fond de la geôle, prostrée contre le mur, se tenait une silhouette qui lui tournait le dos.
– « Mon nom est Sasia Samaris. Je mènerais sous peu votre interrogatoire. Tournez-vous que je vois le visage de celui sur lequel je vais officier… »

Déclara-t-elle, utilisant la haine et le mépris que lui inspirait Athan Zakhil et ses semblables pour donner à sa voix une dimension malsaine et inquiétante. Alors, lentement, la silhouette se tourna et la regarda droit dans les yeux. Le prisonnier FG-8450 était une femme et Sasia savait d’où elle venait. Il s’agissait d’une des Valkyries qui avait tenté d’approcher Shamir. Ainsi, certains avaient survécu… Quelque chose dans le regard de cette femme dit à la Magicienne qu’elle ne parlerait pas avant plusieurs heures de torture, fidèle envers la Couronne d’Alahan. Plusieurs secondes s’écoulèrent, chargées d’un lourd silence. La Technomancienne remplirait son rôle, cette tâche ingrate qu’on lui avait confiée.
– « Vous pouvez vous éviter la souffrance qu’engendrera l’interrogatoire en parlant immédiatement. »

Lui proposa-t-elle d’une voix plus neutre.
– « Mon cœur et mon esprit appartiennent à ma patrie et à mon peuple, aucun mot ne franchira le seuil de mes lèvres. Quant à la souffrance, soyez assurée que j’ai déjà eu un avant-goût des plus amers entre les mains perverses du seigneur de ces lieux. »
Sasia eut une moue de dégoût involontaire. Elle connaissait hélas les supplices que pouvaient infliger les Fidèles d’Arh-Tolth à leurs esclaves, leurs prisonniers et à certaines classes de clones afin de satisfaire leurs désirs impurs.
– « Qu’il en soit ainsi. La prochaine fois que nos regards se croiseront, je crains fort que cela ne soit dans des conditions bien moins agréables. »
La porte se referma, plongeant à nouveau la cellule dans l’obscurité.

Il tardait désormais à Sasia de quitter ces lieux et de rejoindre ses expériences. Ici, elle avait l’impression d’être constamment surveillée, sans doute était-ce là un sentiment engendré par la proximité de son créateur. Elle avait échappé par le passé au sinistre destin pour lequel il l’avait créée… Sans doute craignait-il qu’elle lui échappe à nouveau ? A Shamir, Sasia Samaris était une puissante Technomancienne. Ici, elle n’était qu’un simple clone, une esclave des Vrais-Nés, et chaque chose au sein de ce laboratoire le lui rappelait sournoisement.
Repoussant le parchemin sur lequel elle travaillait, Sasia se leva. Elle ne créerait rien de bon ce jour-là. Trop de pensées tournaient dans sa tête. Derrière elle, enroulée dans un coin de la pièce, la Cape de Reptation bougea doucement et émit un grognement rauque. 
– « Non, reste ici et reposes-toi. »

Répondit-elle à la créature singulière. Il fallait qu’elle arrête de penser, ou plus exactement qu’elle se concentre sur autre chose. D’un pas rapide, Sasia quitta ses quartiers pour se rendre aux laboratoires. Peut-être trouverait-elle là-bas l’inspiration qui la fuyait depuis son arrivée… Au milieu des cuves et des instruments aux formes aussi torturées que l’esprit des officiants, un Vicaire l’attendait, immobile telle une statue de chair et de métal.
– « Clone 29P195, j’ai ici un message de notre maître. »
Il lui tendit alors un simple fragment de parchemin usé sur lequel étaient écrits quelques mots.
Je ne puis pour le moment discuter avec vous de l’affaire qui vous mène en ces lieux. Sachez cependant que je nourris l’espoir frivole de parvenir à vous consacrer quelques heures après l’interrogatoire… En lisant ces mots, la Rose des Sables sentit un long frisson glacé lui parcourir le corps, puis elle reprit la lecture. …Des informations que nous obtiendrons dépendra nombre de mouvements stratégiques en prévision de nos offensives futures. Je tiens enfin à préciser que le prisonnier ne doit en aucun cas périr durant l’interrogatoire, j’ai pour elle quelques ambitions.
Votre Maître et Créateur,
Athan Zhakil.
Lorsque la Magicienne releva la tête, elle constata que le Vicaire s’était retiré. Ces individus dégageaient une aura si malfaisante que les êtres normalement constitués devinaient instinctivement qu’ils n’étaient pas de ce monde. Autour d’elle, plusieurs assistants s’affairaient à l’aboutissement d’un clone, apportant gemmes de Ténèbres et éprouvettes pour stabiliser la lente création du sujet. Elle contempla l’embryon du guerrier, si fragile et pourtant destiné au carnage, pendant quelques secondes. Elle aussi avait dû voir le jour au sein d’une cuve similaire, peut être même celle-ci ?
Sasia sortit du laboratoire sans dire un mot. Elle faisait parler ses talons pour elle, les faisant claquer sur le sol aussi durement que ses angoisses le lui permettaient. Pourtant cela aurait pu se passer autrement… La Technomancienne n’aurait à subir l’inspection du Fidèle que durant quelques heures. Le sort qui attendait la prisonnière était bien pire. Elle ne trouverait le repos qu’après plusieurs semaines passées entre les mains d’Athan Zakhil… Le souvenir de l’assistante au dos voûté s’imposa instantanément à son esprit. Quelle était donc cette odeur chimique qu’elle colportait dans son sillage ? Sasia s’arrêta devant la cellule de la Barhane, indécise. Après avoir posé sa main sur la serrure de la porte, elle sentit les micro-aiguilles s’enfoncer dans son épiderme sans lui causer plus de douleur qu’une légère démangeaison. Le mécanisme reconnut instantanément son patrimoine génétique : il serait inscrit sur une bande perforée que le clone 29P195 avait ouvert cette porte. Cette identification la suivait depuis si longtemps qu’elle faisait partie d’elle-même, au même titre que ses yeux ou son cœur… Elle était le vingt-neuvième clone de classe P créé en l’an 195 après la fondation de la Seconde Shamir. Très certainement la dernière clone de classe P de cette année-là encore en vie.
Habituellement, les clones de cette série ne survivaient que quelques mois, voire quelques semaines, promis à un bien funeste usage. Elle, elle était toujours en vie et cela faisait déjà plusieurs années qu’elle avait échappé à la vie qui lui avait été promise. Pourtant elle savait que la moindre erreur pourrait la conduire à nouveau entre les griffes des Fidèles et que cette fois-ci… La porte s’ouvrit dans un glissement étouffé et elle entra. La prisonnière se retourna, un sourire triste au coin des lèvres.
– « Le moment est donc venu ? » Demanda-t-elle.
– « Non, il vous reste quelques heures à… »
– « Vivre ? »
Que lui répondre ? A l’aube, elle serait torturée et elle dévoilerait tout ce qu’elle pouvait connaître sur son pays. Et la mort ne viendrait la délivrer que bien plus tard…
– « Oui, à vivre. »

Acquiesça la Technomancienne, se refusant à lui dévoiler ce qui l’attendait. Quelques secondes s’écoulèrent entre les deux femmes, chacune observant l’autre.
– « Estes-vous venue pour m’annoncer cela ? »
Pourquoi était-elle là ? Elle-même ne savait pas ce qui l’avait mené en ce lieu…
– « Non. Nul n’a jamais résisté à mes interrogatoires et je ne pense pas que vous puissiez y parvenir. Vous souffrirez comme jamais vous n’avez souffert. Au bout de quelques heures, vous me supplierez de vous tuer. Pourtant je continuerai quelque temps encore avant de vous poser les questions. A ce moment-là, je peux vous assurer que vous nous dévoilerez jusqu’au plus intime de vos secrets. »
Sasia marqua volontairement une pause, laissant à la jeune femme le temps d’assimiler ces informations.
– « Vous pouvez vous éviter toutes ces souffrances, parlez et je vous promets une mort paisible… et honorable. »
Sasia désobéissait.
– « Je ne parlerai pas, par respect pour mes parents, mon peuple et ma nation, je lutterai jusqu’à mon dernier souffle. »
Malgré l’obscurité qui régnait sur le cachot, Sasia distinguait nettement l’expression de terreur contenue et de détermination qui se peignait sur le visage de la jeune femme.
– « Je respecte votre choix et je vous comprends. »
– « Comment le pouvez-vous ? Vous n’êtes qu’un clone, une machine de chair née d’une matrice de métal. Savez-vous au moins de qui, ou de quoi, vous êtes la copie ? »

S’écria la prisonnière d’une voix chargée de haine. Le silence retomba tel un couperet. La Rose du Désert ne laissa rien transparaître de la vague d’émotion qui l’assaillait. Elle aurait dû ressentir de la colère, faire ravaler ses mots à l’insolente, pourtant quelque chose en elle lui soufflait qu’il ne s’agissait là que d’une simple vérité.
– « Tous les clones ne sont pas de simples créatures bio-génétiques assoiffées de sang. »

Se contenta-t-elle de répondre.
– « Pourtant dans quelques heures vous me torturez et en tirerez un certain plaisir… »
– « Non. Je suis une scientifique et une Magicienne. Je ne tirerais aucune satisfaction de ce que je vous ferai endurer. Je le ferai et vous parlerez car là est mon devoir. Je suis tenue d’obéir aux ordres d’Athan Zhakil. »
– « Ne seriez-vous donc qu’une esclave ? »
– « Peut-être, c’est ainsi que j’ai été conçue. »
Les phrases de la prisonnière allaient longtemps tourmenter la Technomancienne, bien plus que tous les instruments de torture que les esprits dérangés de Dirz auraient pu concevoir. Jamais Sasia n’aurait pu rendre à la Barhane la blessure irréversible qu’elle venait de lui infliger.

Impassible devant le plateau d’acier où reposaient les divers instruments et substances destinés à l’accomplissement de son office, Sasia regardait la prisonnière FG-8450 attachée au chevalet de torture. Une ironie cruelle arracha un sourire éphémère à la Technomancienne : l’Histoire se répétait. Hier, les Griffons avec leurs prétendues « sorcières », aujourd’hui… La veille, Sasia avait longuement réfléchi sur ses implications dans cette affaire, sur sa position par rapport à son créateur… Tant de réflexion ne lui laissait que de rares instants de repos. Dans quelques heures, tout serait terminé. Elle serait de retour à Shamir d’ici deux ou trois jours, si là était la volonté d’Athan Zhakil. Le Fidèle, accompagné de deux séminaristes et d’un Tourmenteur, s’installa confortablement, prêt à jouir du spectacle qui lui serait offert.
– « Clone 29P195, procédez à l’interrogatoire du prisonnier FG-8450. »
La Rose balaya ses pensées et força son esprit à s’éloigner. Elle sortit le premier instrument, un petit crochet souple aux formes inquisitrices, avec une infinie précaution. Elle plongea son regard vide dans celui de la jeune femme et lui caressa la joue d’un geste empreint d’une certaine forme de douceur.
La respiration…
Le pouls…
Le rythme cardiaque…
Le sang…
Les larmes…
L’oubli.

Athan Zhakil pénétra dans ses quartiers d’un pas rapide, le regard sombre. Autour de lui, ses esclaves féminines s’éparpillèrent et se précipitèrent dans leurs alcôves, habituées aux sautes d’humeur de leur maître. L’une d’entre elles mourrait ce jour-là dans de terribles souffrances, il en était ainsi à chaque fois que la colère s’emparait du Fidèle. Un Compagnon des Tourments voleta sur quelques mètres avant de se poser sur l’un des chevalets d’études, se délectant de la frayeur engendrée par l’arrivée du Fidèle.
– « Sykho, je ne vous attendais pas avant un ou deux jours. »

Lâcha Athan Zhakil sans faire face à son visiteur.
– « L’interrogatoire s’est-il déroulé comme vous l’aviez espéré, maître ? »
– « Non. »
Le Compagnon des Tourments émit un petit cri strident en prenant à nouveau son envol. Il se dirigea vers une esclave brune tapie au creux d’une alcôve.
– « Le prisonnier n’a pas parlé ? »

s’étonna Sykho Volesterus.
– « Elle a parlé, bien entendu, après quelques heures de torture… Puis elle est morte. J’avais exigé qu’elle soit maintenue en vie ! »
L’aura sombre qui enveloppait le Fidèle grandit et prit possession de la pièce, de l’étage, de tout le bâtiment. Une vague de frayeur s’abattit sur tous les êtres vivants et tua les formes de vie les plus faibles. Dans l’alcôve, le Compagnon des Tourments déchirait la chair de la jeune femme, savourant la souffrance autant que la chair.
– « Sasia Samaris aurait-elle eu l’imprudence de vous désobéir, seigneur ? »
– « Je ne pense pas qu’elle ait fait cela de manière intentionnelle, elle n’est qu’un clone et nous doit une totale obédience. Je ne puis pourtant laisser cet échec impuni. »
– « Je comprends. Dois-je préparer un harnais de contrôle ? »
– « Non. Annoncez au Bashar Arkeon Sanath qu’il va bientôt recevoir l’aide qu’il a réclamé, puis préparez le transfert vers Danakil du clone 29P195. »
– « Il en sera fait selon vos désirs, maître. »
Volesterus rappela à lui son charognard volant. Ce dernier rejoignit paresseusement le Fidèle, un des doigts de l’esclave entre les dents.
– « Sykho, en attendant son transfert, amenez-moi le clone 29P195. »
Un sourire malsain naquit sur les lèvres d’Athan Zakhil. Ce soir-là, aucune de ses esclaves ne mourrait.

Reverrait-elle un jour Shamir ? Le procédé Anthémis avait été repris par un autre Technomancien et serait bientôt présenté au Conseil. Que de mois de recherche perdus pour finalement échouer si près du but !
Cela faisait deux semaines que la Rose du Désert était arrivée à Danakil, laissant derrière elle ses recherches et une partie de son passé. Comme elle s’y était attendue, son créateur était furieux de la mort de la prisonnière et Sasia en garderait un souvenir pour le restant de ses jours. Pourtant, elle ne regrettait rien de son geste. Elle avait délibérément tué la jeune femme, désobéissant pour la première fois de son existence à son créateur.
– « Ils arrivent ! »

Hurla un arbalétrier en encochant un carreau.
Enfin la Rose des Sables allait découvrir, et affronter, l’homme pour qui elle était ici :

Sered, Commandeur du Temple du Sud.

Livre d’Armée du Scorpion.
“Maitre ! Maître ! Que vous arriv… CRONCH “, Clone 156NE208AZ
156ème assistant d’Athan Zakhil pour l’année 1008

Athan Zakhil est le fils d’Yzan Zakhil, l’omnimancien en charge du laboratoire de Theben de 701 à 800. Dépourvu de don pour la magie, Athan Zakhil fut cependant formé à la technomancie car son intelligence lui permettait, si ce n’est de la pratiquer, au moins de la comprendre. Ses travaux de recherche commencèrent avec l’aide d’un clone capable d’utiliser le mana. Athan Zakhil n’était pas satisfait car son incapacité magique
lui interdisait de pratiquer les clonages les plus intéressants et les plus dangereux. Il en conçu une grande frustration et se tourna vers la religion dans l’espoir d’y trouver quelque soulagement. Au fil des mortifications que le culte d’Arh-Tolth imposait à Zakhil, le dieu se mit à lui parler. Une nuit de l’année 800, le dieu ordonna à Athan Zakhil de tuer son père et lui indiqua comment procéder. Le lendemain, Athan Zakhil entra dans le laboratoire où son père achevait de créer un Dasyatis prime. Sans dire un mot, il actionna les
commandes que son dieu lui avait montrées. La créature jaillit hors de la cuve et le massacre commença.
Athan Zakhil priait Arh-Tolth avec ferveur lorsque le Dasyatis, intrigué, s’immobilisa devant lui. Le fidèle posa sa main au milieu du torse de la créature. Le pouvoir d’Arh-Tolth était en lui et son bras s’enfonça dans la chair comme si elle était faite d’eau. Bien qu’incapable de pratiquer la technomancie, le jeune homme, par sa parfaite ferveur, achevait de conquérir la chair et pliait celle-ci à sa volonté. Zakhil plongea littéralement
dans le corps du Dasyatis pour former l’improbable fusion entre l’homme et le clone : Zakhil Prime. Quelques instants plus tard, la transformation prit fin et le jeune fidèle fut de nouveau un homme. Du Dasyatis il ne restait rien, si ce n’est la capacité de Zakhil à se transformer en « Zakhil Prime ». Arh-Tolth, satisfait,
incarna alors son serviteur. Athan Zakhil succéda à son père et put enfin donner libre court à son goût pour l’expérimentation. Guidé par Arh-Tolth, il lança un grand projet : dupliquer le don pour la magie. Zakhil, profitant de sa position et de son pouvoir, sombra également dans la débauche : Tous les prototypes de clones magiciens étaient de sexe féminin. Ce fut finalement la souche de Rhéa de Brisis qui permit à Athan Zakhil de fabriquer le premier clone magicien qui satisfasse ses critères : ainsi naquit Sasia Samaris.
L’omnimancien en tomba progressivement amoureux et Arh-Tolth en fut contrarié. Le coeur de son fidèle, qu’il pensait conquis, lui échappait au profit d’une misérable femelle de cuve. Le dieu décida d’en tirer les bénéfices tout en punissant son adorateur inconstant : il incarna Sasia Samaris afin qu’elle se révolte et finisse par abandonner son amant. Il en fut selon la volonté du dieu. Quelque peu assagi, Athan Zakhil abandonna l’idée de ramener sa création et se tourna vers un nouveau domaine : l’exploitation du code Hybrid. Athan Zakhil se prépare maintenant à affronter l’épreuve du Rag’narok car, pendant sa période
d’égarement, le monde a bien changé. Arh-Tolth a désormais de nouvelles missions pour son fidèle adorateur !

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