Shurat, le Maître de Guerre

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1 Figurine par Carte

Concept : Edouard Guiton

Sculpture : Yannick Fusier

Profil : Rackham

Socle : Grande Créature 6 Cm

Taille Unité : Grande

Classe :

Rang : Champion 3 Légende Vivante

Affiliation : Carnage

Date de Sortie : Septembre 2006

Équipement(s) :

Chaînes de Calamité, Chaînes de Carnage

Compétence(s) :

Tueur né/ 1, Créature, Acharné, Rapidité, Aguerri, Charge Bestiale, Implacable/ 4
(Artefact/ 3, Coup de Maître/ 0, Enchainement/ 2, Contre-Attaque/ 2)

Artefact(s) :

Fureur
La Cuirasse du Destructeur
La Marque du Carnage

Background :

“Que la fureur t’emporte!”

Fureur.
Ancien guerrier du cercle de pierres de Môrn, Shurat était en première ligne de toutes les batailles. Les massacres perpétrés au nom d’Yllia et de la gloire de Môrn ont éveillé la Bête en lui et l’ont fait succomber à la Dévastation, le transformant en fauve sanguinaire. Renié par les siens, Shurat a choisi l’exil et, consumé par une rage sans limite, a rejoint la horde des disciples de Vile-Tis regroupés au sud de Bran-Ô-Kor. Il fut pendant des mois le bras droit du chef de guerre Shakansa et sa puissance inspira ux siens les actes les plus audacieux. Le sang des Syhars ne suffisant plus à étancher sa soif, ce guerrier solitaire repris sa rout. Il remonta ainsi jusqu’à Lor-An-Kor, la cité automate de Tir-Nâ-Bor, et arracha a un géant des montagnes une arme ancienne que l’on disait forgée par Uren, le dieu de l’acier. Cette épée unique, qu’il a surnommé Fureur, frappe ses victimes sans faillir et magnifie les insctincts destructeurs du Maître de Guerre.

La Cuirasse du Destructeur.
Tout au long de son périple sanglant, Shurat conservait les armes et les armures des héros qui étaient tombés sous ses coups. Un jour, il se rendit à Caer Laen, la forêt où étaient apparus les premiers dévoreurs. Là, il vit qu’une armée l’attendait, prête à le suivre sur la route du Carnage. Pour honorer ce fauve sanguinaire, les profanateurs de Vile-Tis forgèrent une armure à sa mesure à partir des trophées qu’il avait accumuléd : la Cuirasse du Destructeur. Les haruspices refroidirent le métal chauffé à blanc dnas l’eau du lac des Apparitions et l’enchantèrent au cours d’une longue nuit de hurlements et de sacrifices.
La Cuirasse du Destructeur se nourrit du sang de Shurat lorsqu’il est blessé et transforme sa douleur en énergie dévastatrice. Plus la mort reserre son étreinte sur le Maître de Guerre, plus il la défie.


La Marque du Carnage.
Lorsqu’il succomba à la Dévastation, Shurat vit un idéogramme singulier apparaître sur sa peau. Quand un shaman de Môrn lui apprit que ce symbole était celui du Carnage éternel et qu’il était condamné à devenir une bête enragée, Shurat refusa d’être mis à mort sans se battre et choisit de partir en exil. Sa route croisa bientôt celle de Bysra, un haruspice dévoreur d’une grande sagesse. Celui-ci révéla à Shurat que sa voie était celle du Carnage, qu’il était l’un des champions de la Bête. Ouvert à de nouvelles perceptions, Shurat libéra le pouvoir de la marque du Carnage. Désormais, il était la Dévastation et non sa victime. Les sinistres exploits de Shurat l’ont rendu célèbre à travers Aarklash. Les Wolfen dévastés, ainsi que de nombreux guerriers de la Bête, se joignent au maître de guerre pour le massacre et reçoivent tout comme lui la révélation du Carnage.

Cry Havoc Nr. 8 Page 50.
Shurat n’est pas à proprement parler le chef de la révélation du Carnage, mais bien plutôt la personnification de ses idéaux. Son charisme repose sur sa seule force vitale et son efficacité. Lui seul a su forcer le respect et l’admiration des dévoreurs qui le suivent dans sa fureur, mais ne lui reconnaissent aucune autre autorité.

Cry Havoc Nr. 12 Page 5.
Shurat est l’incarnation du Carnage. D’Avagddu au Syharhalna, de No-Dan-Kar aux baronnies d’Alahan, son nom évoque les fléaux du Rag’narok : la guerre, les massacres et la désolation. Le
Maître de Guerre, suivi des hordes ravageuses de la Bête, ne vit que pour la victoire et ne laisse que des cendres sur son passage.


Cry Havoc Nr. 12 Page 62.
Shurat le Maître de Guerre.
Histoire raconté par Kassar le Fugitif.
“C’était il y a quelques lunes. Je venais de Luishana, en Alahan, et remontais vers le nord pour suivre les troupeaux d’auroch lorsque ma route a croisé celle d’une bande de dévoreurs. Ils étaient accompagnés d’impurs, les demi-elfes de l’Ynkarô, et ne semblaient pas appartenir à la bande de rôdeurs de Kalyar, qui contrôle ce territoire. Je fus surpris de voir parmi eux plusieurs Wolfen de votre âge, Arsaal et Iragh. Ils étaient tourmentés par la Dévastation, ce fléau qui fait sombrer
tant des nôtres dans une rage aveugle. Intrigué, je rejoignis cette bande. Ses membres m’apprirent qu’ils étaient issus de plusieurs groupes qui s’étaient rassemblés à Cadwallon avant de partir vers l’est. Leurs haruspices avaient lu dans les entrailles de leurs victimes les présages d’une grande bataille débutant à la forêt de Caer Laen, berceau des dévoreurs. Je décidai de rester avec eux.
Nous parvînmes le surlendemain à destination. En approchant de la forêt, je ressentis le profond
malaise dont m’avaient déjà parlé des compagnons de route, comme la sensation de pénétrer dans un lieu privé de son âme, un sanctuaire violé. C’est ici, entre les arbres déformés par le vent, que les premiers dévoreurs ont profané leur propre cercle de pierres et hurlé leur haine à Yllia. Nous n’étions pas les premiers, ni les derniers. Des dévoreurs venus de tous les horizons avaient
reçu les mêmes présages et se rassemblaient ici. Des dizaines de guerriers observèrent notre arrivée en nous toisant fixement. Ils étaient accompagnés de gobelins, d’orques en exil, de Drunes et de nombreux marginaux venus d’un peu partout. Je n’avais jamais vu autant de nos frères victimes de la Dévastation en un seul endroit, pas même à Môrn. L’agressivité était omniprésente et le silence la rendait plus oppressante encore. Je fis bientôt la connaissance d’Ilshann, une jeune
Wolfen à la peau barrée par les cicatrices qu’elle s’était elle-même faites. Cette Wolfen brisée me
raconta sa triste histoire et me parla d’un guerrier solitaire baptisé Shurat, dont les exploits avaient inspiré les présages et le retour des dévoreurs dans leur forêt maudite. Shurat, me dit-elle, était le maître de guerre de la Bête, le bourreau de dix mille guerriers à travers Aarklash. Son destin l’avait mené à Caer Laen, et à présent une armée de dévastés et de dévoreurs avides de carnage se rassemblait autour de lui. Les haruspices avaient raison : un massacre sans précédent se préparait.
Ilshann me guida à travers la brume jusqu’au lac des Apparitions, où d’autres femelles semblaient
attendre. Le clapotis de l’eau attira mon attention, et bientôt je vis la silhouette d’un colosse dans le
brouillard, immergé jusqu’à la taille.
“-Ne fais pas de bruit”, me dit-elle, “la bête en lui est si féroce qu’il te dévorerait vivant. Il attend une nouvelle révélation avant la bataille.”
Ma main se porta instinctivement à ma dague. Je me retins au dernier moment pour ne pas éveiller
les soupçons. “Shurat”, me chuchota Ilshann, “a du sang de Worg dans les veines. Il vient de Môrn.
On dit que sa force a attisé la jalousie des siens et que ces derniers ont prié Yllia de le maudire.
La catin a écouté ses chiots et a frappé Shurat du mal de la Dévastation. Le signe de sa malédiction
est apparu sur sa peau sous la forme d’une marque aux contours menaçants, et il est alors devenu
un fauve incontrôlable. C’est là qu’il a eu sa première révélation : il a prit son destin en main, en
quittant le cercle avant d’être mis à mort comme un chien enragé. Les idiots qui ont tenté de l’en
empêcher n’ont pas survécu ! Parti seul vers le sud, il a rencontré Bysra, l’un de nos haruspices. Celuici a longuement parlé et Shurat a eu une nouvelle révélation : le symbole sur sa peau est la Marque du Carnage, le stigmate de sa fureur libératrice. Il n’est pas maudit, il a vaincu la malédiction d’Yllia, la Dévastation l’a rendu seul maître de son destin. Depuis, Shurat est un dévoreur et n’a jamais cessé de se battre…”


“Peut-être qu’Ilshan avait parlé trop fort, ou bien Shurat avait deviné ma présence, mais je sentis
un regard terrifiant se poser sur moi. Le Maître de Guerre me dévisageait, tel un prédateur choisissant sa proie. L’antique pacte des chasseurs, ajouta Kassar avec un regard entendu pour ses
compagnons. Pourtant, les yeux de Shurat n’étaient pas ceux d’un prédateur ni même d’un dévasté rendu fou par ses pulsions meurtrières. Ils étaient pires que cela. Sous cette impassible carapace de muscles, immobile dans l’onde, grondait un volcan, le feu destructeur de la Bête. J’aurais dû attaquer ou fuir à cet instant mais je savais que le moindre mouvement ferait de moi un ennemi à abattre. Au bout de quelques interminables secondes, Shurat ne vit plus en moi une victime et se détourna.”
Kassar interrompit un instant son récit en repensant à cette rencontre extraordinaire. Il omettait de dire à Kanrham et à ses deux apprentis que c’était la deuxième fois qu’il croisait un regard d’une telle intensité. La première fois, c’était au Pic de la Poussière, lorsqu’il avait écouté les prophéties d’Irix devenue Furie et possédée par Yllia. Dans les yeux de Shurat brillait le même feu, le feu des dieux, inhumain et surnaturel. Ce qui se passait au lac des Apparitions n’était pas l’aboutissement d’une prophétie apocalyptique mais bel et bien une consécration. Vile-Tis baptisait Shurat dans le lac et rassemblait une armée autour de son champion. Quel terrible spectacle qu’un dieu se rebellant contre les siens et entraînant tout un peuple avec lui !
“Deux femelles Wolfen, non loin de nous, révélèrent une arme bien trop grande pour elles, une épée bâtarde dotée d’une garde tranchante rappelant une hache. J’avais déjà vu des armes similaires
dans les mains de défenseurs de Tir-Nâ-Bor mais jamais d’une telle taille. Ilshann m’apprit que Shurat
avait acquis cette arme baptisée Fureur après l’avoir arrachée à un géant des montagnes. Les
dévoreuses entrèrent dans l’eau pour porter l’arme à Shurat. Arrivées près du Maître de guerre, elles devinrent de vraies furies. Ils s’étreignirent, se mordirent, et se griffèrent jusqu’au sang. En voyant le dévoreur sortir de l’onde l’arme à la main et s’approcher de moi, je me sentis moi aussi submergé par une énergie nouvelle et meurtrière. Chacun en ces lieux vibrait au diapason de la même pulsion dévastatrice ; Shurat en était le messie, la Marque du Carnage son emblème. Je réalisai alors qu’Ilshann n’exagérait pas en disant que Shurat était l’héritier de nos ancêtres
Worgs. Il pourrait nous briser, vous et moi, comme des brindilles entre ses doigts. Il caressa la joue d’Ilshann et celle-ci lui morditla main.”
“Ces dévoreurs sont dégénérés, dit Iragh avec une légère grimace. Ils ont abandonné leur instinct
et se comportent comme des hommes.”
“À écouter Kassar, répondit Kanrham, je crois plutôt que les disciples de la Bête n’ont pas perdu
leur instinct, mais qu’ils ne savent plus s’en servir. Eux qui dévorent leurs victimes sont dévorés de l’intérieur par leur propre bête.” La sage réponse de Kanrham imposa un silence qu’Arsaal brisa un instant plus tard.
“Et que s’est-il passé après ?”
“Shurat ne semblait pas sentir la douleur”, répondit Kassar. “Il posa sa main ensanglantée sur mon épaule et m’adressa la parole. Ses mots résonnent encore dans mon esprit :
“Tu n’es pas à ta place en ces lieux, fils rebelle d’Yllia, tu es un fugitif et pourtant une force
irrésistible t’a poussé à venir. Demain, tu viendras avec moi au-devant de la mort et c’est sur son autel sanglant que je te révélerai le secret du Carnage. Ta bête abreuvée de sang te libèrera et te montrera le chemin de la vérité. Tu seras à jamais libre d’aller où bon te semblera.”
“Le soir tombait sur Caer Laen et chacun se prépara à la bataille du lendemain. La célébration fut
très brutale. Personne ne savait où nous irions nous battre. La mort ne les effrayait pas, ils auraient pu suivre Shurat jusqu’en enfer. Les hurlements des dévoreurs montèrent dans le vent glacial et de nombreuses parties de chasse s’éclipsèrent pour revenir avec des victimes. Celles-ci furent jetées, parfois vivantes, dans les assemblées rendues frénétiques par les chants de guerre et furent démembrées sous mes yeux.”
Le regard de Kanrham devint suspicieux. Ce détail n’échappa pas à Kassar. Les Wolfen sont frères des loups et pour eux, le langage du corps est plus pur que les mots.
“Je ne me suis pas mêlé à eux, Kanrham. J’ai parcouru Caer Laen à la recherche d’un espoir pour
cette forêt flétrie, en vain. Parmi les sépultures du cercle de pierres abattu, je vis des forges de briques récemment érigées et les brasiers qui les alimentaient. Les profanateurs battaient l’acier des chaînes et des armes de Vile-Tis puis étouff aient les flammes avec les cendres de nos ancêtres. Leurs pouvoirs impies modelaient le fer comme on modèle l’argile. Les haruspices aux bras entaillés de mille coupures refroidissaient le métal chauffé à blanc dans l’eau autrefois sacrée du lac des Apparitions. Ils l’enchantaient ensuite dans du sang mêlé d’épices au parfum puissant.”
“La silhouette de Shurat se dessina dans l’inquiétante lumière des fourneaux. Il portait avec lui les
armes et les armures arrachées aux cadavres des héros tombés sous ses coups. Tel une vision du Rag’narok, le fer des armées d’Aarklash fut dévoré par les flammes de la Bête. Le métal fut détruit, puis reforgé par le pouvoir de Vile-Tis, et sa fureur incandescente fut apaisée dans le sang. De ce chaos émergea une forme nouvelle : la Cuirasse du destructeur.
“Nous ne laisserons pas les disciples de la Bête mettre la Création à feu et à sang”, fit Iragh. “Isakar, notre chef, dit que les dévoreurs savent détruire mais ne savent pas reconstruire. S’ils parviennent à leurs fins, il n’y aura plus rien à sauver et ce sera la fin du monde !”
Kassar reprit son récit, la mine sombre.
“Je revis Shurat le lendemain, lorsque sa présence me sortit de mes rêves tourmentés. Il avait revêtu la Cuirasse du destructeur et portait Fureur, son épée.
“Ce soir, tu sauras que la mort est ton alliée”, me dit-il. Il m’adressa un sourire carnassier, mais son
regard était aussi dément que la veille. C’était une chose magnifique et terrifiante à contempler.
Shurat prenait la voie du sud et les dévoreurs se levaient dans ses pas. Ceux qui n’avaient pas
d’armes recevaient celles qui avaient été forgées la veille. Des bandes se constituaient spontanément, inventaient des cris de guerre, hurlaient leur soif de sang et de liberté. Nous étions entrés à Caer Laen en petits groupes de parias, emplis de frustration et couverts d’opprobre ; nous en sortions tels une armée de fauves lancée à pleine course sur les chemins du destin. Shurat entraînait l’armée du Carnage sans un regard pour ceux qui, exténués, tombaient en cours
de route. Dans leur course vers le sud, les guerriers de Vile-Tis traversèrent deux campements keltois et emportèrent tout sur leur passage. Je crus au début que Shurat voulait s’attaquer à l’imposante forteresse des Griffons du Temple du Nord, mais je me trompais. Notre troupe passa près des hauts murs de la commanderie, sans s’y arrêter. Le Maître de Guerre, comme j’allais le découvrir, avait d’autres projets en tête.”
“Ces humains et leurs prisons-forteresses, ricana Kanrham. Pourquoi s’attaquer à un bastion où s’entassent des guerriers lorsqu’on peut librement parcourir les terres qui l’entourent ?”
“Au zénith du troisième jour, nous vîmes les filets de fumée des cheminées du port d’Aldalen, accroché aux rivages de la mer de Migol. Shurat monta à l’assaut des fortifications et fut le premier sur les remparts. Le Maître de Guerre traversait les rangs des défenseurs comme l’écume sur une mer de sang et traçait le sillon par lequel nous nous engouffrions tous. La discipline des Akkylanniens ne leur était d’aucun secours, tout rempart dressé sur la route de cette comète rugissante se disloquait comme une feuille morte. Aldalen, point de ravitaillement du Temple du Nord, tomba sous les griffes de la Bête avant la nuit et sans avoir eu l’occasion de tirer un seul coup de canon. La ville fut alors offerte aux instincts des disciples du Carnage : Shurat mutilait les fidèles Danu et de Merin sur le clocher, avant de les précipiter dans le vide ou de disperser leurs membres aux quatre vents. Partout ailleurs, les guerriers s’abandonnèrent à la férocité la plus bestiale. Bon nombre
de marins naviguant sur la mer de Migol virent, la nuit venue, les flammes dévorant les entrailles d’Aldalen, puis la lumière de son phare soufflée par l’assourdissante explosion de l’armurerie. Je quittai bientôt Aldalen martyrisée, partagé entre la passion du carnage et la révulsion que cet
horrible festin m’inspirait. La vérité promise par Shurat m’avait été révélée : les dévoreurs ont vaincu la Dévastation en l’embrassant pleinement. Rien ne peut résister à leur implacable soif de sang. Alors que les fils d’Yllia luttent pour contenir la progression de la civilisation, les disciples de Vile-Tis réduisent celle-ci en cendres.”
“Alors pourquoi ne pas rester avec eux ?” demanda Kanrham tout en regardant Arsaal et Iragh. Il devinait la réponse mais souhaitait que ses deux jeunes apprentis l’entendent de la bouche de Kassar. Un jour, peut-être, eux aussi auraient à faire le choix entre Yllia et Vile-Tis.”
“Il est vrai que la colère que nous, Wolfen, éprouvons vis-à-vis de l’humanité et de ses outils ne connaît aucune limite. Unis, nous pourrions sans mal renverser mille et une Aldalen et mettre fin à la folie destructrice des hommes… Mais ce que j’ai vu làbas, jamais un Wolfen ne le ferait à son pire ennemi. Nous avons une histoire, des racines, des traditions. Nous sommes sauvages, mais nous ne sommes pas cruels. Les dévoreurs du Carnage sont des fléaux qui errent sans autre but que le massacre. Si c’est là le destin qu’ils ont choisi, il n’est sans doute pas plus enviable que le nôtre. Alors que je partais à la faveur du petit matin, je vis des dévoreurs armer les navires capturés et les
préparer à naviguer. Ils recevaient les précieux conseils des impurs, maraudeurs du fleuve Ynkarô, et des gobelins qui comptaient d’anciens pirates dans leurs rangs. Ils parlaient entre eux de l’Akkylannie, de ses bûchers et de ses couvents. Quelques heures plus tard, je me dissimulai promptement dans les fourrés en voyant les régiments du Temple du Nord qui
avançaient à marche forcée vers Aldalen. Shurat, en les contournant dans sa folle course, les avait forcés à sortir de leur forteresse. Les templiers ne se doutaient pas du spectacle qui les attendait…
Shurat, à présent, ravage le nord de l’Akkylannie ou affronte les templiers du Nord. Jamais le Rag’narok n’a frappé aussi près de l’empire de Merin. Ce soir, les disciples du Dieu Unique ne dormiront pas sur leurs deux oreilles.”
“Kassar acheva son repas dans un silence de plomb. Il quitta bientôt Arsaal, Iragh et Kanrham en les
saluant puis reprit son voyage. La chair de sanglier lui avait donné une vigueur nouvelle mais ne lui avait pas rendu sa tranquillité d’esprit. Il repensa à un chapitre de son histoire qu’il avait occulté à ses compagnons, parce que lui-même n’en comprenait pas le sens. Kassar avait menti en disant que l’armée du Carnage avait attaqué Aldalen par surprise. Il est rare de surprendre un Griffon et les défenseurs du port étaient mieux préparés que prévu. Alors que Shurat montait à l’assaut des fortifications, les canons d’Aldalen avaient tiré une salve, une seule, mais elle avait été meurtrière. Les boulets, la mitraille et les balles des fusils avaient fauché de nombreux guerriers. Kassar n’avait survécu qu’en se jetant à terre. Shurat, lui, avait ri à la rafale meurtrière et le Fugitif était persuadé d’avoir vu, une seconde plus tard, un boulet le faucher en pleine poitrine. Lorsque Kassar
s’était relevé, Shurat courait toujours, comme s’il n’était jamais tombé, comme si le boulet n’avait
jamais existé. Tout le monde avait les yeux fixés sur le Maître de Guerre et le Fugitif avait été le seul à percevoir ce changement dans la trame du destin. Depuis cet événement, Kassar doutait. Il se demandait si c’était bien son instinct qui l’avait poussé à se jeter à terre ou si, comme Shurat, il avait échappé à la mort par l’intervention d’une puissance mystérieuse. Le sens de cette révélation le tourmentait, et depuis sa route n’était plus la même.”

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