Fenggar Main de Fer
Rooted Profile
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1 Figurine par Carte
Concept : Edouard Guiton
Sculpture : Alexandre Marks
Profil : Rackham
Socle : Infanterie 3 Cm
Taille Unité : Petite
Classe : Alchimiste, Forgeron
Rang : Champion Initié 1
Affiliation : La Confrérie d’Airain
Date de Sortie : Décembre 2001
(Boîte – La Confrérie d’Airain)
Équipement(s) :
Chaudière/ MOU-FOR
Compétence(s) :
Dur à Cuire/ 1, Initié de la Terre/ Tellurique et Forge
(Artefact/ 1, Maîtrise des Arcanes)
Sortilège(s) :
Ange Tellurique
Frénésie Mécanique
Intuition
Background :
Le Familier Mécanique.
Le Familier Mécanique est un scaphandre automatique que Fenggar utilise comme assistant. Ce n’est pas un véritable Familier, dans la mesure où il ne s’agit pas d’un être issu d’un Royaume Élémentaire. Essentiellement mécanique, partiellement magique, il aide le Forgeron dans sa tâche depuis que celui-ci a perdu l’usage de ses jambes. Le Familier est capable de se connecter à un équipement à vapeur de façon à minimiser les risques de panne.
Régulateur de Pression.
Les machines à vapeur des Nains sont redoutés dans le monde entier pour leur potentiel destructeur. Les guerriers qui ont l’honneur de les porter sont galvanisés par l’impression de puissance que leur procure ces artefacts. Mais seuls les plus inconscients se risquent à exploiter ces effroyables engins au maximum de leur potentiel : nul n’est encore à l’abri d’une surchauffe qui peut s’avérer fatale. Fenggar Main de Fer a consacré une grande partie de sa carrière à tenter de limiter les risques d’incidents sur les chaudières qui équipent les machines à vapeur. Pour l’heure, il n’est pas encore parvenu à atteindre le risque zéro. Mais l’une de ses inventions, le Régulateur de Pression, a largement contribué à améliorer la sécurité et la stabilité des engins à vapeur.
La Confrérie d’Airain.
Il est, au sein de la société des Nains de Tir-Na-Bor, des noms infiniment respectés. Et parmi ceux-ci, celui de Bâl-Khan le Maître Armurier n’est pas le moindre. Rares sont les seigneurs Nains qui peuvent se vanter de porter une armure forgée par le Maître. Ses cuirasses, véritables chefs-d’oeuvre d’orfèvrerie, sont des pièces inestimables valant chacune une rançon de roi. Bâl-Khan consacre désormais la majeure partie de son temps à la recherche et à l’expérimentation. Avec son frère cadet Fenggar, il a mis au point un nombre incalculable d’inventions destinées à améliorer la potentiel et la fiabilité des engins à vapeur. Mais aussi prometteuse soit-elle, une découverte technologique se doit avant tout d’être testée, aux risques et périls de l’expérimentateur. A cette fin, Fenggar a réuni autour de lui un petit nombre de Nains dignes de confiance et surtout assez téméraires pour tester des engins encore hautement instables. Parmi eux se trouvent les propres fils de Bâl-Khan, Lor-Arkhon et Lothan, ainsi que Aegher, le premier assistant de Fenggar. Lorsqu’ils se préparent à combattre ensemble, les membres de la Confrérie d’Airain apportent un soin méticuleux à la vérification de l’armement de chacun.
Munitions Expérimentales.
L’heure de l’Argg-Am-Ork approche… Au coeur de leurs cités fortifiées, les Nains se préparent au combat final. Dans le plus grand secret, les Forgerons travaillent à l’élaboration de nouvelles armes et à l’amélioration de celles qui existent déjà. Seul un fou pourrait prétendre ne pas craindre les objets de mort mis au point par les Nains. Et ceux qui ont déjà affronté leur puissance dévastatrice sont encore loin d’avoir tout vu… Fenggar a récemment mis au point une nouvelle gamme d’obus destinés à équiper les Bombardiers. Ces munitions aux effets plus spécialisés que les obus traditionnels sont théoriquement plus efficaces. Mais elles sont encore très instables.
Flèche d’Uren.
Après avoir murmuré quelques mots et tracé un idéogramme sur la masse de métal, Main de fer chargea lui-même l’obus dans le canon de son neveu.
– « Quelle surprise nous réserves-tu cette fois, Fenggar ? »
– « As-tu déjà vu un projectile faire demi-tour ? »
L’Odyssée de Fenggar.
Acte 1
Une Ombre dans la Nuit.
Les archivistes Nains sont réputés pour leur zèle obsessionnel, au point que leur maniaquerie est un thème récurrent de l’humour Nain. C’est ainsi qu’on a l’habitude de dire que si un document a disparu de la surface du monde, c’est qu’il a été « archivé ». Fenggar est un Nain persévérant qui a passé maintes nuits à compulser des montagnes de parchemins. Car depuis qu’il a perdu l’usage de ses jambes, le vieux Forgeron nourrit un espoir insensé : découvrir une source mythique dont l’eau miraculeuse aurait le pouvoir de guérir son infirmité. Sa patience fut récompensée le jour où il découvrit une carte indiquant la position d’un lieu sacré qui pourrait bien être celui qu’il recherche. Malgré l’infime probabilité que cette carte soit autre chose qu’un faux, Fenggar entame aujourd’hui ce qui pourrait être son dernier voyage. Après une longue marche, Main de Fer et ses compagnons atteignent un comptoir marchant au bord de l’océan. L’endroit est un vrai coupe-gorge où évolue la lie d’Aarklash. Un navire Gobelin battant pavillon noir s’y trouve même à quai. Durant la nuit, Fenggar est réveillé par les sifflements de son Familier. Sans son fauteuil mécanique, il ne peut empêcher le voleur de s’emparer de la carte … Répondant aux appels de Main de Fer, Aegher, Lor-Arkhon et les Gardes-Forges se ruent à la poursuite du voleur. Mais la traque tourne court lorsqu’ils tombent nez à nez avec une bande de coupe-jarrets locaux …
Acte 2
Rues sanglantes.
Les compagnons de Fenggar ont localisé le voleur dans un bouge enfumé des bas-fonds de la petite cité portuaire. Autour de l’auberge, dans l’obscurité, seul un léger chuintement ou un filet de vapeur viennent de temps à autre trahir la présence des Nains. Leur homme sort enfin. Visiblement aviné, il s’engage en titubant dans une ruelle. Lorsqu’il arrive sur le quai désert, l’individu à moitié ivre n’a pas remarqué les ombres massives qui l’ont suivi. « Gghhk … » Une main de fer vient de se refermer sur le maigre cou du vaurien. « La carte ! » Pour toute réponse, Lothan n’obtient qu’un nouveau gargouillis étranglé. Desserant son étreinte, il permet finalement à l’homme de parler. « L … la carte … est dans ma ceinture. » « Qu’as-tu dis au Gobelin ? » « Le Gob … je parle pas à ces vermines moi, j … ggghlk ! » « Aegher t’a vu, tu as montré la carte au pirate. » « Hhhh … d’accord, d’accord, c’est vrai … j’ai essayé de la lui vendre, mais il n’en a pas voulu. C’est vrai, je le jure » L’homme, affolé, regarde maintenant en tous sens, comme s’il s’attendait à voir son salut surgir de l’ombre. Mais en guise de salut, c’est une dague lancée depuis l’entrée de la ruelle qui vient mettre un terme aux aveux du brigand. « Messieurs, j’ai payé fort cher pour avoir cette carte. Veuillez me remettre mon bien. » La voix ne plaisante pas. Tant mieux. L’humour nain a ses limites.
Acte 2
Entre Deux Feux.
De nouveau en possession de la carte, Fenggar et sa suite doivent maintenant parvenir à trouver un navire qui les mènera à bon port. L’écho de leur récentes mésaventures les a-t-il précédé ? Toujours est-il qu’aucun capitaine de vaisseau marchant, ni même le moindre pêcheur ne semble vouloir les prendre à son bord. Après de longues heures de négociations dans toutes les gargotes du port, les Nains finissent par arriver à un arrangement avec le capitaine d’une galère. Aux premières heures du lendemain, Fenggar se présente sur le port avec sa petite troupe. Le vieux Nain se fait aider de quelques-uns de ses compagnons pour monter à bord pendant que les autres déchargent leur matériel sur le quai. C’est le moment que choisit leur « associé » pour donner le signal de l’attaque. Cet individu cupide a vite compris que la matériel des Nains valait bien plus que tout l’or qu’ils pouvaient lui offrir. Il a donc engagé une bande de guerriers pour les détrousser de leurs possessions. Mais bien fou est celui qui prétend ôter son armure à un Thermo-Guerrier …
Acte 3
Le Péril Vert.
Lorsqu’ils parviennent enfin en vue de leur destination, la joie de Fenggar et de ses compagnons laisse vite la place à un sentiment beaucoup moins chaleureux. Sur la gauche de l’île, l’immense silhouette d’un navire se découpe à quelques encablures de la plage. Ils ont déjà vu ce bateau … la Dent Noire ! Ajustant sa longue-vue, Fenggar lâche un juron en apercevant la chaloupe qui se dirige vers le rivage. A bord de l’esquif, les Écumeurs des Océans s’activent sur les avirons. Il ne fait aucun doute que les Pirates de la Dent Noire ont vu la carte et recherchent la même chose que les Nains. Pour Fenggar et ses compagnons, il n’y a désormais plus une seconde à perdre.
Boite de Clan Nain.
Acte 1
l’Âme du Titan
La Confrérie d’Airain expérimente toutes les nouvelles machines à vapeur naines. Fenggar Main de Fer, en tant que Forgeron, a la responsabilité de leur entretien. Alors qu’il est occupé à réparer un module sur une armure, l’alarme de son laboratoire se déclenche : une attaque surprise !
Après avoir aidé ses frères d’armes à repousser l’assaut, Fenggar retourna à sa chambre forte, l’oeil plein de malice. La bataille lui avait porté conseil : le Forgeron avait trouvé la solution au problème de compatibilité chambre de pression / ventricule d’évacuation en regardant ses ennemis s’enfuir en tous sens …En ouvrant la porte, Fenggar eut un frisson. Le conduit d’aération n’était pourtant pas ouvert … Soudain, le Nain fut paralysé par la stupeur. Le râtelier du Thermoscaphandre était vide. Les cables d’alimentation avaient été débranchés. Un trou béant se tenait là où se dressait quelques minutes plus tôt un mur d’acier de plusieurs centimètres d’épaisseur. L’esprit embrouillé, furieux d’avoir été ainsi berné, Fenggar inspecta frénétiquement les moindres recoins de la vaste salle à la recherche d’un indice. Lorsque Lothan, alerté par le vacarme, pénétra à son tour dans le laboratoire, il fut pris de la même expression de surprise. D’une voix agacée, Main de Fer lui dit alors : – « Oui, je sais, ton armure a disparu. Sacré trou, n’est-ce pas ? Comment ont-ils fait ? Même un minotaure n’aurait pas pu entamer le mur du laboratoire ! »
Lothan, un sourire en coin, lui répondit calmement et posément. – « Sur quoi travaillais-tu, au juste ? »
– « Je révisais le Compresseur Alcyone de ton armure, pourquoi ? »
– « Tout simplement, cher oncle, parce que le trou a été fait de l’intérieur … »
Acte 2
L’Âme du Titan.
Un individu s’est introduit dans le laboratoire de Fenggar pour voler le Thermoscaphandre de Lothan. Mais si le voleur est rapide, il n’est pas très habile : même un Gniard pourrait le suivre à la trace. Ce n’est qu’une question de temps avant que la chaudière n’épuise sa réserve d’eau …
Aegher, juché sur son énorme Razorback, regardait son interlocuteur avec incrédulité :
– « Pouvez-vous me répéter ça ? »
– « J’ai surpris ce monstre de métal en train de jouer avec le chien que vous voyez là. Puis il s’est tourné vers moi et de la fumée est sortie de son dos. Me sentant en danger, j’ai dégainé mon arme … Plusieurs guerriers sont venus m’aider, mais nous n’avons rien pu faire : personne ne pouvait l’arrêter. Cette chose a traversé le campement en grondant comme le tonnerre, ravageant tout sur son passage. »
Aegher échangea un long regard avec Fenggar.
– « Penses-tu à la même chose que moi ? » demanda enfin Aegher.
– « A toutes les légendes issues de notre peuple sur les statues qui marchent ? Nous sommes des gens de science, mon ami, pas des naïfs. De plus, ces fantaisies ne concernent que les dépouilles de nos anciens, pas un Thermoscaphandre de combat ! » répondit Fenggar en riant de bon coeur. – « Oui, mais … quel voleur assez malin pour s’introduire dans ton laboratoire arrêterait de fuir pour jouer avec un chien ? Tu sais aussi bien que moi que ces gens n’avaient aucune chance face à l’armure de Lothan »
Fenggar aurait voulu répondre avec aplomb, mais son bon sens l’en empêcha. Que dire, quand l’autre avait raison. Le doute s’insinua dans l’esprit du Forgeron.
Acte 3
L’Âme du Titan.
La Confrérie retrouve l’armure de Lothan au moment où elle entre dans un bivouac : celui des pillards qui ont attaqué le laboratoire ! Le voleur commence à dévaster tout ce qui passe à sa portée. L’armure d’airain est rougie par le sang …
En défonçant la plaque ventrale d’un obus bien placé, Lor-Arkhon parvint enfin à neutraliser le Thermoscaphandre. Le silence envahit la plaine : la bataille était terminée. La Confrérie se rassembla autour de la carcasse fumante. L’armure était … vide.
– « J’ai gagné mon pari ! » s’écria Lothan avec humour.
Le Scaphandrier se tourna vers Lor-Arkhon, la main ouverte comme pour réclamer un dû. Le Bombardier enleva une des clochettes de son armure et la lui donna en pestant. Aegher et Fenggar n’avaient pas envie de rire. Ce qui venait de se passer pouvait être très lourd de conséquences pour l’Argg-Am-Ork, la fin des temps pour les Nains. Un Scaphandre automate, mû par sa propre conscience et animé d’un désir de vengeance que nul n’avait programmé … Main de Fer avait-il par accident donné naissance à la vie artificielle, accomplissant ses rêves les plus fous ? Le boulet de Lor-Arkhon avait de toute façon réduit le miracle à néant. Lothan s’approcha du vieux Forgeron et posa sa main sur son épaule.
– « Ne sois pas amer, Fenggar. Quand j’ai demandé à Bâl-Kahn de quelle manière fonctionnait le Compresseur Alcyone, il m’a répondu : avec quelques rouages,, un peu d’huile, une pincée d’amour et beaucoup de magie. Dis-toi que maintenant tous les Nains sauront que les machines ont réellement une âme. »
Cry Havoc Nr.3 Page 58-60
De Feu et d’Acier.
Toutes les cités naines de Tir-Nâ-Bor comptent une ou plusieurs forges dans leur enceinte. Le travail du métal est sans conteste le plus précieux des héritages du peuple nain. Ne s’agit-il pas là d’un secret qui leur a été livré par les dieux eux-mêmes ? De ces innombrables forges d’où sortent chaque jour les armes et les armures qui équipent les vaillants guerriers de l’Argg-Am-Ork, la plus réputée est sans nul doute possible celle de la cité de Kâ-In-Ar, la forteresse qui surplombe la plaine, à l’ouest des monts Ægis. Il ne s’agit pourtant pas de la plus grande de toutes, mais ceux qui oeuvrent là-bas sont des maîtres reconnus dans les arts de la forge et leur savoir-faire est à ce jour sans égal. Également versés dans les voies de la magie tellurique, le maître armurier Bâl-Khan et son frère cadet Fenggar, dit « Main de fer », sont les fondateurs de l’une des institutions les plus respectées de Tir-Nâ-Bor : la Confrérie d’airain. Précurseurs dans le domaine de la vapeur, ces deux génies de la métallurgie ont pourtant eu bien du mal à imposer leurs idées d’avant-garde au sein d’une société aussi conservatrice que celle des nains. Raillés par leurs pairs pour leurs théories révolutionnaires quant au travail de l’acier et à l’intégration de la mécanique dans l’arsenal traditionnel, ils se sont heurtés pendant longtemps au caractère borné et hostile à toute innovation de leurs augustes prédécesseurs. Malgré tout, il fut un nain qui se passionna pour leurs travaux et son soutien indéfectible changea le destin de son peuple. Mel-Tahn était son nom, un nom injustement oublié car il ne s’agissait ni d’un grand guerrier, ni d’un Aîné, ni même d’un magicien ou d’un prêtre. Mel-Tahn était un simple marchand, un ami proche de la famille de Bâl-Kahn et de Fenggar, qui avait prospéré grâce au commerce du sel et qui mit sa fortune au service des deux frères. Pendant de nombreuses années, il se passionna pour les recherches de ses protégés, ignorant leurs échecs et encourageant leurs progrès. Ironie du sort ou destin cruel, Mel-Tahn mourut avant d’assister au triomphe de la cause qu’il avait soutenue toute sa vie durant. Toutefois, même au terme de son existence, il ne perdit pas espoir. Sans descendance, il légua toute sa fortune et son domaine à Bâl-Kahn, droit d’aînesse oblige. La mort de leur bienfaiteur affecta profondément les deux frères, mais cet événement tragique renforça encore leur volonté de faire aboutir leurs recherches. À l’époque, ils étaient parvenus à mettre au point leurs premiers prototypes de canons à vapeur, mais un funeste coup du sort les empêcha une fois de plus de gagner la confiance du conseil des Aînés. La présentation de leur invention, malgré de premiers essais satisfaisants, se termina de façon tragique lorsque Fenggar, qui procédait lui-même à la démonstration, voulut, contre l’avis de son frère, pousser le potentiel de l’arme à son maximum. L’explo sion de la chaudière défigura Fenggar, lui arracha un bras et le priva de l’usage de ses jambes. Pire encore, cet « incident » conforta le conseil des Aînés dans l’idée que les engins à vapeur étaient trop instables et risquaient de causer plus de morts dans les rangs des nains que dans ceux de l’ennemi. L’échec de la démonstration et surtout l’accident de son frère marquèrent profondément Bâl-Kahn. Dès lors, il se détourna de plus en plus de ses recherches pour se consacrer à la réalisation de pièces d’armures dont certaines comptent aujourd’hui parmi les plus grands trésors du peuple nain. Fenggar, en revanche, se remit à la tâche avec un acharnement proche de l’obsession. Certains allèrent même jusqu’à prétendre que son accident l’avait non seulement rendu infirme, mais lui avait également fait perdre la raison. Cependant, le jour allait bientôt venir où Fenggar leur montrerait qu’il était loin d’être fou. En l’an 892 avant le Rituel de l’Aube, une horde de gobelins assiégea la cité de Bathral, sur la plaine aux pieds de Kâ-In-Ar. Cette ville fortifiée avait déjà repoussé de nombreuses attaques de pillards gobelins par le passé, mais cette fois il ne s’agissait pas d’un simple raid. L’Imperator Suprême Absynium 1er, l’un des empereurs gobelins les plus éphémères mais également les plus belliqueux qui eût jamais accédé au trône de Klûne, avait alors décidé de mener une campagne sanglante et sans merci contre les cités des nains. Cette fois, les assaillants étaient bien décidés à mener un assaut de grande envergure et, devant leur nombre inimaginable, le conseil de la cité était prêt à l’inconcevable : abandonner la ville ! Fenggar vit là l’occasion tant attendue de prouver la puissance de ses inventions. En prévision d’une telle situation, il avait fait superviser depuis son accident la production de plusieurs dizaines de canons à vapeur. Chaque jour, il avait prié Bleddig de lui accorder le jugement du feu et voici que ce jour était enfin venu. Flanqué de ses fidèles assistants et disciples, il fit transporter son arsenal sur les remparts de Bathral tandis que la marée verte se préparait à l’assaut. De là, le forgeron infirme harangua les guerriers des plaines et piqua leur fierté au vif en mettant leur courage et leur attachement à leur terre à l’épreuve. Au bout du compte, il ne fut pas un seul nain qui n’accepta pas de risquer sa vie en maniant l’un des engins apportés par Fenggar en échange d’un espoir, aussi mince fut-il, de repousser l’ennemi. Ce jour-là, les dieux déchaînèrent un ouragan de feu et d’acier sur les gobelins. Il y eut certes quelques incidents de tir qui coûtèrent la vie à de valeureux défenseurs, mais l’enfer qui s’abattit sur l’armée d’Absynium plongea les assaillants dans une indescriptible panique, suivie d’une déroute à la mode de No-Dan-Kar. Cet échec de la grande invasion gobeline, qui coûta accessoirement son trône et sa tête à Absynium, apporta en revanche gloire et reconnaissance à Fenggar et à ses travaux. Dès lors, l’arsenal de chaque cité de Tir-Nâ-Bor se dota de machines à vapeur qui ne devaient plus cesser de se diversifier et de se perfectionner. Depuis l’avénement de la technologie de la vapeur, plusieurs autres congrégations ont vu le jour en marge de la Confrérie. L’un des premiers disciples de Fenggar, nommé Gylwedd, versé comme son maître dans les arts de la magie, fonda l’ordre des thermoprêtres peu de temps après le triomphe de Batrahl. Les prêtres d’Uren, protecteurs traditionnels des forgerons, ouvrirent également leur culte à cette nouvelle voie, naturellement assimilée à un secret confié au peuple nain par ses dieux tutélaires. Il n’en reste pas moins que nombre des adeptes de ces communautés sont également membres de la Confrérie d’airain, bien que cette allégeance soit bien souvent gardée secrète. La Confrérie garde ainsi un oeil sur les agissements de toutes les autres sociétés de Tir-Nâ-Bor, quand elle n’en a pas purement et simplement le contrôle de façon occulte. L’intégration de nouvelles recrues dans la Confrérie se fait uniquement par cooptation. La hiérarchie de l’ordre repose sur un modèle en strates, chacune étant reliée à un certain niveau d’accréditation. Ainsi, seuls les initiés des strates supérieures se voient révéler les secrets de la technologie de la vapeur, alors que les aspirants nouvellement intronisés se contentent d’effectuer les basses besognes, en attendant de se voir promus. Dernière ramification de la Confrérie, son bras armé est constitué d’une milice armée divisée en deux corps distincts. Les gardes-forge sont en général cantonnés à la surveillance des ateliers, des forges et des dépôts de matériel ainsi qu’à la protection des dignitaires de la Confrérie. Les thermo-guerriers et les chevaliers d’Uren constituent en revanche un corps d’élite composé de guerriers Khor recrutés selon des critères draconiens. Ces soldats, d’une trempe exceptionnelle et dotés d’un équipement à la pointe de la technologie, sont reconnus à l’heure actuelle comme les plus redoutables défenseurs de Tir-Nâ-Bor.
FENGGAR MAIN DE FER
On a coutume de dire que la frontière entre la folie et le génie est si ténue que l’une ne va guère sans l’autre. Assurément, Fenggar Main de fer possède une bonne dose des deux. Fils de forgeron, Fenggar et son frère aîné, Bâl-Khan, ont côtoyé depuis leur plus jeune âge l’univers fabuleux des forges et des armureries. Fasciné par le travail de l’acier, et plus encore par les stupéfiantes propriétés de l’alphax, Fenggar a très tôt fait la preuve d’un caractère inventif et, chose rare au sein d’un peuple aussi conservateur que les nains, d’une grande propension à l’innovation. Cette personnalité singulière est en grande partie due à son penchant pour la magie. À ses yeux, une forge est une entité vivante, une matrice gargantuesque parcourue de veines incandescentes qui respire au rythme des soufflets et des fourneaux. Cette parcelle de vie, Fenggar a longtemps cherché à la maîtriser pour la reproduire… en une machine alliant la résistance de l’acier au souffle puissant né des flammes du brasier. L’aboutissement de ses recherches sur les machines à vapeur a permis à Fenggar de donner corps à cette vision, mais en partie seulement. Le but ultime de Main de fer était de concevoir un être doté d’une volonté propre, un golem aux poumons d’acier alimentés par la vapeur et dont le sang serait du métal en fusion. Divagations d’un dément, ont dit certains. Jusqu’à ce que Fenggar mette au point son familier mécanique. Et les sceptiques n’ont encore rien vu. Quelque chose de plus gros, bien plus gros, a vu le jour dans le secret des ateliers de la Confrérie d’airain…