Sÿlann, Champion Khidarÿm
Carte(s) Supplémentaire(s) Rackham :
Rooted Profile
Rooted Profile
MOU
INI
ATT
FOR
DEF
RES
COU
PEU
DIS
TIR
FOR/TIR
Portée
ARM/TIR
FOI
POU
PA
12.5
5
7
10
7
9
8
–
8
3
6
15/20/25
Pistolet Hélianthe
–
–
—
1 Figurine par Carte
Concept : Flaurent Maudoux?
Sculpture : ?
Profil : Rackham
Socle : Infanterie 3 Cm
Taille Unité : Moyenne
Classe : Khidarÿm
Rang : Incarné 2 Élite
Affiliation :
Date de Sortie : Mai 2006
Équipement(s) :
Arme Hélianthe, Armure Hélianthe, Pistolet Hélianthe
Compétence(s) :
Concentration/ 2, Juste, Enchainement/ 3, Inébranlable, Commandement/ 15
(Artefact/ 2, Coup de Maître/ 0, Contre-Attaque/ 2)
Compétence(s) Spéciale(s) :
Les Khidarÿms Cynwälls.
Les khidarÿms peuvent recourir à la défense soutenue en ayant mis plus de Dés en ATT qu’en DEF.
Artefact(s) :
L’Aile Céleste
Shiraen, Lame Synchronique
Background :
L’Aile Céleste.
La grande cape de Sÿlann n’est pas qu’un artifice décoratif : il s’agit d’un artefact très ancien que les Cynwälls ont trouvé dans un immense temple troglodyte dissimulé au coeur d’une montagne du Béhémoth. L’Aile céleste, qui servait vraisemblablement d’étendard à l’armée de son mystérieux créateur, est l’un des rares objets dont le fonctionnement échappe encore aux héliastes de Lanever. La cape s’éveille sur une simple pensée de son porteur et génère un puissant champ de force qui préserve les combattants proches des tirs ennemis. Un artefact parfait pour ceux qui protègent la vie du Guide.
Shiraen, Lame Synchronique.
Sÿlann a reçu Shiraen des mains du Guide. Cette arme de maître a bénéficié des dernières avancées en matière de métallurgie hélianthe et de recherche synchronique sur les méandres temporels. Mêlant magie et technologie, elle permet à celui qui la manie d’entrevoir les enchaînements que peuvent accomplir ses adversaires. Il faut une concentration sans faille pour se battre à la fois dans le présent et dans le futur : une concentration de khidarÿm.
Cry Havoc Nr. 9, Page 52-53.
Sÿlann.
L’obscurité recouvrait peu à peu la forêt, tandis que Lahn et ses compagnons célestes descendaient derrière l’horizon. Je changeai légèrement ma posture pour que mon autre flanc soit réchauffé par les derniers rayons de la journée. En cette saison, les nuits étaient fraîches à la Tour du regard et il m’était impossible de m’abriter dans l’édifice, les couloirs et les salles étant trop étroits pour moi. Chassant cette préoccupation de mon esprit, je contemplai Cadwallon, au loin. Depuis la piste d’envol qui me servait d’observatoire, la ville semblait minuscule et paisible. Je savais que cela n’était qu’apparence ; les voleurs de la Cité franche s’éveillaient à peine. Les turpitudes du Joyau de Lanever me laissaient cependant indifférent. L’agitation qui régnait dans la garnison cynwäll me préoccupait davantage. Nous nous apprêtions à recevoir notre nouveau commandeur, le khidarÿm Sÿlann. Sa réputation l’avait précédé. Les Cynwälls qui surveillaient la frontière cadwëe disaient de lui qu’il était intransigeant et peu respectueux de ses hommes. D’aucuns prétendaient qu’il avait obtenu son grade trop rapidement. Certains considéraient comme une insulte et une réprimande la destitution de l’ancien commandeur. D’autres, enfin, redoutaient l’arrivée d’un chef si proche du Guide. Avec le temps, les selsÿms et même les asadars qui servaient à la Tour du regard oubliaient la rigueur et la discipline qui caractérisent les véritables Cynwälls. Peu d’entre eux faisaient cas de mes conseils. Je n’ai jamais su si cela venait de mon jeune âge – à peine un siècle – ou du fait que je n’étais pas uni à un chevalier dragon. Une petite troupe émergea de la forêt. Depuis mon observatoire, j’entendis les soldats qui se précipitaient vers les portes pour accueillir le commandeur. Quelques instants plus tard, le silence se fit et Sÿlann annonça qu’il souhaitait me présenter ses respects. Bien que peu sensible au protocole, je décidai de faire bonne figure, eu égard à mon rang. J’étirai mes ailes pour me vivifier et me dressai de toute ma hauteur. Je vis d’abord l’escorte personnelle du commandeur. Les quatre khidarÿms se postèrent à intervalles réguliers sur l’aire d’envol. Ils étaient tous en parfaite harmonie les uns avec les autres et d’un calme digne de la garde personnelle du Guide. Puis, Sÿlann se présenta à moi. Il était plus petit que je ne l’avais imaginé, mais son assurance dissipa les doutes que les rumeurs avaient fait naître dans mon esprit. Tandis que le khidarÿm approchait, je sentis le mana grésiller autour de lui. Son armure ou l’une de ses armes était enchantée. Peut-être sa cape, dont l’armature ouvragée n’était sans doute pas uniquement décorative.
— Mes respects, Jarak-Maloth.
— Je vous présente mes respects, commandeur.
Son salut me parut excessivement protocolaire, mais je perçus sa sincérité. J’espérais que ma réponse, aussi chaleureuse que je pouvais la rendre, lui faciliterait la tâche. Les meneurs selsÿms commençaient à se masser en haut de l’escalier. D’un regard, je fis comprendre à Sÿlann que notre entrevue pouvait attendre. Il m’adressa un signe de tête et se tourna vers ses troupes. Je fermai les yeux et ouvris mon esprit à mon environnement : la fraîcheur, la présence des Cynwälls dans la tour et les pas de Sÿlann martelant régulièrement le grand hall. Le khidarÿm passait les troupes en revue, comme le voulait la tradition de l’Alliance de Lumière. J’entendis les premières questions des soldats. Elles trahissaient la gêne et le mécontentement. Sÿlann ne semblait guère percevoir ce malaise ou avait décidé de l’ignorer. Il distribua les premières consignes, annulant toutes les permissions et interdisant aux soldats de franchir la frontière. Après cela, il marqua une pause, puis reprit la parole d’une voix forte, mais calme: — Je sais que nous sommes loin de Laroq et très proches de cette cité maudite. Je sais que vos familles et nos monastères vous semblent lointains. Pourtant, nous sommes des Cynwälls, ici comme ailleurs. J’attends de vous la même discipline et le même discernement que ceux de la garnison de Laroq. Je ne tolérerai aucun manquement. Bien que les Cadwës occupent le terrain depuis plus d’un siècle, nul ne sait quel cauchemar peut surgir des entrailles de cette ville. Nous devons être prêts, jour et nuit, à défendre notre terre contre toute menace. Demain matin, nous reprendrons les entraînements au shenras.
Tandis que je m’interrogeais sur le bien-fondé d’une telle démonstration d’autorité, je perçus une forte agitation dans les branches des arbres. Un echahïm revenait à la tour. Au rythme de sa course, je compris qu’il était blessé. Les khidarÿms l’entendirent à leur tour et se portèrent aussitôt à sa rencontre, suivis de leur chef. Je pris mon envol pendant que l’échahïm faisait son rapport. Une patrouille avait intercepté des contrebandiers, mais ces derniers avaient résisté. Des morts-vivants étaient cachés parmi eux et l’engagement avait tourné en défaveur de nos troupes. Sÿlann réagit avec calme et sans hésitation. Ses hommes harnachaient déjà leurs montures alors que le reste de la garnison était victime de la désorganisation héritée de longs mois de tranquillité. Craignant que les renforts n’arrivent trop tard, je me posai entre le commandeur et sa monture, à la surprise générale. J’espérais ne pas m’être trompé sur Sÿlann, ma crédibilité en dépendait. Le khidarÿm, lui, ne semblait guère préoccupé par ma réputation. Il bondit prestement sur mon dos et je m’envolai aussitôt. La garnison devrait nous suivre du mieux qu’elle pourrait. Le trajet ne dura que quelques minutes. Je ne tentai pas de converser avec Sÿlann, car il méditait avant la bataille. Malgré son impassibilité, je sentais ses muscles se contracter, sa respiration changer ; il était inquiet. Mais pas pour lui. Ni pour sa réputation. Sÿlann était un officier de terrain qui ne se préoccupait pas de politique. J’admirais son intégrité, mais redoutais que trop de rigueur ne finisse par provoquer un conflit avec les selsÿms de la tour. Un tressaillement m’indiqua que le commandeur était prêt au combat. Il faisait nuit, mais Yllia éclairait nettement la forêt. Nous entendîmes un coup de feu. Les arbres étaient trop rapprochés pour atterrir. D’une légère pression des genoux, Sÿlann me fit comprendre ce qu’il voulait. Je frôlai la cime des arbres et il se laissa tomber comme un félin. Sa silhouette disparut dans l’épais feuillage. Tandis que je faisais des cercles autour de ce champ de bataille qui m’était interdit, j’entendis le commandeur offrir cérémonieusement à l’ennemi une chance de se rendre. Il reçut pour seule réponse une nouvelle détonation. Je songeai à user de mon souffle, mais je me refusai à prendre le risque de mettre le feu à la forêt. Je repérai Sÿlann quelques instants plus tard, alors qu’il rejoignait les selsÿms et les échahïms coincés entre le feu nourri des contrebandiers et les assauts des morts-vivants. L’épée dans une main et le pistolet dans l’autre, le khidarÿm tenta de rallier les troupes assiégées tout en repoussant ses agresseurs. Mais les elfes pris au piège étaient semblables à leurs frères de la tour : malgré la précarité de leur situation, ils réagissaient mal à la présence de Sÿlann. Ce dernier avait beau tenir l’ennemi à distance grâce à des techniques défensives inédites, il ne parvenait pas à diriger efficacement les Cynwälls démoralisés. L’assaut des morts-vivants finit par s’essouffler. Plutôt que de fuir – comme l’auraient fait de simples brigands – les contrebandiers fortifièrent leurs positions. De toute évidence, ils voulaient éliminer tous les témoins de leur passage. Sÿlann profita de l’accalmie pour rassembler ses hommes et leur parler. Peu après, les Cynwälls coururent vers la lisière sous le feu nourri des contrebandiers. Sÿlann fermait la marche. Son étrange cape était déployée et déviait les tirs ennemis! Rapidement, les elfes parvinrent à la lisière et traversèrent une plaine dégagée. Comprenant la manoeuvre du commandeur, je me portai à leur secours. Lorsque les morts-vivants sortirent de la forêt pour rattraper mes alliés, j’ouvris la gueule et libérai mon souffle. Tandis que le feu magique réduisait les poursuivants en cendres, je me rappelai que Sÿlann avait gagné son grade lors d’une bataille que tous croyaient perdue. Par une manoeuvre audacieuse, il avait renversé le cours des événements. Tous le disaient différent depuis. Les Cynwälls reprirent confiance. Ils semblaient voir leur nouveau commandeur sous un jour différent. La confiance et le respect chassaient le soupçon et l’hostilité. Ne craignant pas la mort, le khidarÿm avait protégé leur retraite. Lorsque Sÿlann leva son épée pour ordonner la charge, ses soldats le suivirent avec la détermination de véritables Cynwälls. Je n’eus guère besoin d’aider le commandeur au cours de cette bataille. Son escorte arriva finalement sur les lieux et la victoire fut vite remportée. Les elfes capturèrent un contrebandier qui s’avéra être un Usurier. Le retour triomphal de Sÿlann à la tour garantirait l’obéissance de la garnison. Pourtant, je savais qu’il ne resterait pas longtemps parmi nous. Sa stature dépassait celle d’un commandeur de la Tour du regard. J’espérais simplement que la discipline et la détermination qu’il avait restaurées survivraient à son départ.