“Empereur” Izothop
Rooted Profile
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1 Figurine par Carte
Concept : Christophe Madura
Sculpture : ToDo
Profil : Rooted
Socle : Infanterie 3 Cm
Taille Unité : Petite
Classe :
Rang : Incarné 3 Légende Vivante
Affiliation :
Date de Sortie :
Équipement(s) :
–
Compétence(s) :
Instinct de Survie/ 4, Assassin, Vivacité, Commandement/ 30, Stratège, Rigueur, Artefact/ 4
(Coup de Maître/ 0, Enchainement/ 2, Contre-Attaque/ 2)
Artefact(s) :
Chapeau Crapaud
La Gourde du Génie
Le Compas de Salazarum
Sonnaille du Sept
Background :
Glyphe des Multitudes.
Le gniard de maison s’arrêta net dans sa course et se posta devant Sulfur. Ce dernier était affairé sur une illustration d’une rare compléxité.
– Hé, c’est quoi que tu dessines ? C’est chouette, c’est quoi dis ? Hein ?
Agacé, Sulfur releva le menton.
– Un glyphe des multitudes. Je représente un rat, enfin, le dieu Rat. Sauf qu’au lieu de tracer de simples traits, j’écris des phrases minuscules. Des mots de pouvoirs. Mais je ne marques pas le dernier mot : je l’inscrirai quand j’en aurai besoin. Le glyphe disparaîtra et tous les gobelins du coin sentiront que j’ai absolument besoin d’eux.
– Il a un gros pif, ton rat ! On dirait Miké, le rat de l’empereur Isso… Izo… Ûzo… je sais plus son nom. Vas-y, tu me dessines un Miké ?
Cry Havoc Nr. 7 Page 65-66.
Brôzof suait à grosses gouttes. Il n’aimait pas attendre dans ce couloir qu’il savait truffé de pièges. Un intrus y avait été retrouvé grillé, empoisonné, démembré, écorché et tondu pas plus tard que l’avant-veille. Izothop ne plaisantait pas. Deux bûshis étaient postés à moins de dix mètres de Brôzof. Pas un de leurs cils ne bougeait. Quelque chose en eux mettait le visiteur mal à l’aise. Il avait l’impression d’attendre son exécution. Pour se rassurer, il caressa la peau reptilienne de la valise pour la vingtième fois. Un double cliquetis de lame l’informa de la vigilance des gardes, mais il fit semblant de ne pas entendre. Izothop aimait faire poireauter ceux qui demandaient audience, c’était l’un de ses plaisirs. Il aimait aussi les gobelins d’Ûraken. Enfin, la gigantesque porte matelassée s’ouvrit grand sur la salle d’audience privée de l’Empereur. Brôzof se lança au son de la clochette impériale et s’aplatit de tout son long sur le tapis de fourrure rose d’Ishmir qu’Izothop venait d’acquérir. Il attendit, pour se relever, ces paroles libératrices :
— Levez-vous, mon bon Brôzof.
— Merci, votre Sérénissime Majesté.
— Avez-vous la valise ?
— Certes, votre Splendide Seigneurie.
— Voulez-vous l’ouvrir pour nous ?
Brôzof déglutit. Il se rendit compte qu’il n’avait jamais pensé à l’ouvrir avant. Sa vie tout entière reposait maintenant sur la loyauté de Monsieur le banquier principal et de Miranbul. Est-ce qu’il avait confiance en eux ? Il voyait déjà, dans un brouillard rouge et vert, sa tête se balancer au sommet d’une pique dans les rues de Klûne.
— Eh bien, qu’attendez-vous, Brôzof ?
Il poussa en tremblant la clef dans la serrure, certain de n’y trouver que des caillasses de plomb, mais non, tout était là !
— Voici, votre Grâce Authentique, cent mille klûs en lingots !
— C’est bien, Brôzof, je suis content de vous.
Izothop marqua une pause étudiée. Brôzof continuait à trembler ; il allait bien falloir qu’il le dise.
— Vous n’avez rencontré aucune difficulté, n’est-ce pas, Brôzof ?
Brôzof songeait à tout ce qu’il pouvait répondre. Les mots tournoyaient dans sa tête. Il y en avait trop… et pas les bons.
— Euh.
— Euh quoi, Brôzof ?
— Euh… votre Vitupérance Maladive.
— Qu’est-ce donc que ce sobriquet, Brôzof ? grinça Izothop.
— Euh, je veux dire, votre Sublime Nonade !
— Continuez, je vous sens en verve !
— Ben euh…
— Si vous dites encore « euh », je vous fais empaler.
— Oui, votre Trépidante Culminance.
— Alors ?
— Il faudrait peut-être envisager de conférer quelques titres, néanmoins, et tout bien pesé, votre Glorieuse Rectitude.
— De Bargette vous aurait-il éventé, Brôzof ?
— Euh, non, votre…
— Et arrêtez avec ces appellations stupides !
— Oui, Majesté.
— De Bargette, Brôzof, vous alliez me parler du chevalier.
— Il est un peu, un peu… mort, Majesté, un peu.
— Je le nommerais duc à titre posthume. La famille sera ravie, voilà ! C’est tout ?
— Euh.
Izothop était devenu rouge vif. Il sonna furieusement et les deux bûshis entrèrent dans la pièce si furtivement que Brôzof ne s’en rendit compte qu’auléger souffle qui animait les poils du tapis sur lequel il s’était recroquevillé.
— Je vous laisse une dernière chance, Brôzof. Vous me dites tout, là, maintenant, d’un trait, ou c’est le pal.
— Le chevalier a tué deux hommes de main de notre groupe cagoulé, Majesté, et Triklo demande rétribution.
Il y eut un silence, puis l’Empereur reprit :
— Vous êtes baron de quoi, Brôzof ?
— De Grevette, Majesté.
— Vous irez dire à Triklo qu’il est devenu baron de Grevette.
— Oui, Majesté.
Brôzof quitta la salle d’audience en souriant intérieurement. Il n’avait perdu que son titre, pas la vie, et il avait confiance en ses capacités. Il était assez riche pour devenir chevalier dans l’heure et ne mettrait pas plus de six mois à retrouver sa position récemment perdue. Il s’en tirait bien. Peut-être qu’Izothop devenait faible. Brôzof nota l’information et retourna vers les quais où tout avait commencé.
Cry Havoc Nr. 7 Page 67.
Le Clan Ûraken.
Le clan Ûraken n’est pas admis comme l’un des neuf. L’exil du shogûn et son éloignement culturel interdisent de compter cette faction parmi les piliers de la noblesse gobeline. Pis encore, le retour récent d’Ûraken est perçu par la noblesse Ströhm comme une tentative pour la supplanter dans ses fonctions militaires. L’empereur Izothop, qui sait bien à quel point le pouvoir est fragilisé par les clans en No-Dan-Kar, s’appuie sur Ûraken pour rogner lentement les privilèges et le pouvoir de la noblesse dans une ébauche d’absolutisme. Personne, en revanche, ne connaît les véritables projets d’Ûraken…