Gwenlaen l’Orgueilleuse
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1 Figurine par Carte
Concept : Paolo Parente
Sculpture : Alexandre Marks
Profil : Rackham
Socle : Infanterie 3 Cm
Taille Unité : Moyenne
Classe : Fianna
Rang : Championne 1 Régulier
Affiliation :
Date de Sortie : Novembre 2001
Équipement(s) :
–
Compétence(s) :
Furie Guerrier, Vétéran, Vivacité, Commandement/ 10
(Artefact/ 1, Coup de Maître/ 0, Enchainement/ 2, Contre-Attaque/ 2)
Background :
“Je n’ai que la mort à offrir…”
Rage Divine
Appuyant de tout son poids, Gwenlaen fit pénétrer sa lame dans le crâne du Guerrier de l’Aube. Dans un râle dagonie, le combattant Syhar seffondra lourdement dans la neige. Couverte du sang de ses ennemis, Gwenlaen se retourna et frappa un autre scorpion… Désormais seule la mort des ennemis de Danu saurait apaiser le désir de vengeance qui couvait au fond delle.
Force Interieur
L’imposant bloc de granit se fissura sur toute sa hauteur.
“D’un simple coup de poing? Par quelle magie?” s’exclama Gwenlaen.
Le Veilleur rouvrit lentement les yeux et prit une longue inspiration.
le roc s’effondra.
“Ce n’est pas de la Magie. J’ai simplement rompu l’équilibre des forces qui forment l’essence du rocher. Ma volonté était plus forte que la pierre, comme tes épées jumelles sont plus fortes que la chair de tes ennemis. Tu peux apprendre toi aussi…”
Nouvelle officielle Rackham :
LA PRISONNIÈRE DES PLAINES
Je me souviens de ces jours tragiques qui ont vu la fin de ma tribu. Je n’étais pas encore Shaman à l’époque, je finissais mon apprentissage auprès de Galendh le Sage. Je me rappelle que c’était un homme bon, patient avec l’élève rêveur et indiscipliné que j’étais. C’est avec lui que j’ai appris le pouvoir caché des plantes et la puissance des quatre Eléments. Mon maître m’apprenait à percevoir les signes que Danu avait laissé à ses enfants dans les plaines d’Avagddu et à en tirer un enseignement. J’avais vingt-cinq ans et je voulais maîtriser l’énergie de l’Eau, du Feu, du Vent et de la Terre pour écraser les ennemis du clan. Je trouvais que ce que m’apprenait Galendh était bien inutile et je le harcelais pour qu’il me montre comment engloutir mes adversaires sous un déluge de feu ou comment ouvrir la terre sous leurs pieds pour les ensevelir dans les profondeurs de la plaine. Ce n’est que bien plus tard que je compris l’importance de l`enseignement de mon maître alors que je découvrais les véritables secrets de la Magie Shamanique. Je me souviens de la vie de la tribu, rythmée par le passage des saisons, par les morts et les naissances des bêtes. Nous menions une vie simple mais heureuse. Nos besoins étaient modestes, la chasse, la cueillette et l’élevage suffisaient à notre subsistance. Nos relations avec les tribus voisines étaient cordiales, nous échangions bijoux et fourrures à l’occasion et nous n’avions pas eu à combattre pour les limites de notre territoire depuis des années. Nos ennemis les plus mortels étaient le froid terrible de l’hiver et les bêtes fauves qui rôdaient autour du village et s`en prenaient à nos animaux. Je me rappelle de la fille de Cuhlain le forgeron et de son immense beauté. Elle avait quinze ans, ses cheveux blonds et son sourire éclatant attiraient bien des prétendants. Il fallait voir tous les jeunes guerriers du village jouer les fiers à bras et s’affronter à la lutte pour attirer l’attention de la jeune fille. Mais son père veillait et gare à celui qui s’approcherait de trop près. De toute manière elle ne semblait pas s’intéresser aux garçons et se promettait à un autre avenir que le mariage : elle allait devenir prêtresse de Siobhan. Les prêtres avaient sans doute été séduits par sa fraîcheur, son intelligence vive et l’intérêt qu’elle montrait envers toute personne et toute chose. Autant de traits de caractère qui la prédisposaient à suivre la voie de la plus douce et bienfaisante des filles de Danu. Son père rayonnait de fierté et protégeait sa fille comme une mère louve. Il faut dire qu’il avait reporté sur elle tout son amour depuis qu’une maladie fulgurante avait emporté Maehga, sa femme et mère de la jeune fille. Les remèdes de Galendh le Sage étaient restés sans effets et la femme était morte en quelques semaines, laissant un Cuhlain inconsolable. Je me souviens aussi des grandes battues, lorsque tous les guerriers de la tribu se joignaient aux Chasseurs pour ramener de la nourriture en prévision de l’hiver. En tant qu’apprenti Shaman je n’aurais pas dû pouvoir y participer, mais mon maître connaissait mon goût et mon habileté pour la chasse et me laissait partir avec les guerriers. J’aimais attendre silencieusement le passage des bêtes au milieu des hautes herbes, guetter leurs traces, les pister. J’aimais me jeter sur le troupeau en hurlant pour me donner du courage et enfoncer mon épieu dans le flanc d’un animal trop lent. J’aimais le goût de la chair crue partagée par les guerriers. C’est de là que me viens mon surnom de Chasseur que je porte toujours aujourd`hui. C’est lors d’une de ces grandes battues qu’eut lieu la tragédie. Tous les hommes étaient partis chasser, ne laissant au village que les femmes, les vieillards et les enfants. Toute la journée nous avions traqué un troupeau d’aurochs et nous avions fini par abattre trois jeunes et un vieux mâle : la tribu n’allait pas manquer de nourriture cet hiver. Nous sommes rentrés tard au village, épuisés, les épaules ployant sous la viande et les peaux. Nous étions gais, chacun se remémorait ses exploits de chasse. Nul n’aurait pu se douter de ce qui s`était passé. En arrivant au village, une violente odeur de cendres et de sang me prit à la gorge, manquant de me faire vomir. Je n’arrivais pas à saisir le spectacle ignoble que j’avais sous les yeux. Pendant plusieurs secondes mon esprit refusa d’admettre ce que mes sens percevaient. Tout le village était détruit, rasé, réduit en cendres. De loin en loin quelques poutres calcinées témoignaient encore de la présence de ce qui avait été des habitations. Mais le plus horrible c’était tous ses corps ensanglantés, réduits en charpie, éparpillés aux quatre coins du village. On n’avait pas seulement tué nos femmes et nos enfants, non, on les avait torturés, démembrés, avec le plus effroyable sadisme. Les Drunes… Seuls ces barbares sanguinaires pouvaient faire preuve d’autant de cruauté. Même une meute Wolfen ne manifestait pas cette joie sauvage dans le meurtre, cette effroyable folie dans le carnage. Face à ces corps écartelés, ces visages mutilés, il était difficile de reconnaître une sœur, un fils, une femme. Je ne sais comment nous avons trouvé la force de rassembler les corps sur le bûcher funéraire. J’ai retrouvé le cadavre de Galendh, il lui manquait la moitié du visage sans doute emporté par un coup de hache. J’ai retenu mes larmes lorsque le feu a embrasé son corps, le temps n’était pas encore venu pour le chagrin et le deuil. Nous n’avions pas retrouvé les cadavres de cinq des nôtres, il ne faisait aucun doute qu’ils avaient été enlevés par les Drunes et Danu seule savait quels sévices ils pouvaient leur infliger. La fille de Cuhlain faisait partie des prisonniers. Le forgeron était comme enragé, il exhortait les guerriers au combat et dans ses yeux on pouvait voir une lueur de folie. Mais les hommes de la tribu n’avaient pas besoin des appels du forgeron pour ressentir la haine s’emparer de leurs âmes. Ils ne désiraient plus qu’une seule chose, la vengeance. Nous avons passé la nuit à suivre les traces des Drunes. Un peu avant l’aube nous avons retrouvé leur campement. Ils étaient peu nombreux, une douzaine tout au plus, mais ils n’avaient pas eu besoin d’être beaucoup pour massacrer des femmes et des enfants. On apercevait leurs épaisses silhouettes engoncées dans leurs armures et coiffées d’énormes casques cornus. Ils riaient autour d’un feu, se délectant de la souffrance de trois des jeunes gens qu’ils avaient capturés. Les Drunes leur infligeaient les plus horribles tortures et se moquaient de leurs suppliques larmoyantes. Cette vision eut vite fait d`emporter le peu de raison qui nous restait. Nous ne leur avons laissé aucune chance. En hurlant comme des déments nous nous sommes jetés sur eux. Ce fut une vraie boucherie. La douleur et le chagrin s’était mués en véritable frénésie. Je ne me souviens pas vraiment du combat, nous étions comme en transe. Les Drunes, surpris, n’opposèrent qu’une résistance toute relative et nous les avons massacrés jusqu’au dernier. Jen ai tué un moi-même en lui enfonçant ma dague dans la gorge jusqu’à la garde, mais je ne me suis pas senti soulagé quand son corps s’est écroulé à mes pieds. Lorsqu’ils furent tous morts nous nous regardâmes, hébétés devant notre propre fureur. Nous ressemblions à ces sauvages, dévorés par la rage. Nous ne sommes malheureusement pas parvenus à sauver les trois jeunes gens ; Neraidh a emporté leurs âmes avec celles des autres innocents massacrés par les Drunes. Nous avons trouvé un autre cadavre, une vieille femme, dans le campement : les Drunes lavaient égorgée. Seule Gwenlaen, la fille du forgeron, était encore vivante. On l’avait ligotée et elle gisait inerte dans un coin. Son corps était couvert de sang et de meurtrissures, son regard était affolé et elle semblait ne pas nous voir quand son père l’enveloppa dans une fourrure. Nous ne savions plus où aller. Une autre tribu nous accueillit en son sein. Certains finirent par s’y établir et fondèrent une nouvelle famille. Mais sur leurs visages apparaissait parfois furtivement la trace de cette douleur ancrée au plus profond de leur âme. Beaucoup comme moi qui avaient tout perdu sont restés des errants, des vagabonds sans tribu, des mercenaires. J’étais brutalement devenu Shaman, sans avoir eu le temps de mener mon apprentissage à son terme, et j’ai dû beaucoup apprendre par moi-même. Gwenlaen resta prostrée pendant plusieurs jours ; ni les remèdes des Druides, ni les paroles des prêtres de Danu ne purent la sortir de son mutisme. Beaucoup crurent qu`elle avait définitivement basculé dans la folie. Puis un beau jour elle se leva de la couche où elle gisait. Son visage avait changé, il y avait quelque chose de plus brutal dans ses traits, de plus violent. Son regard aussi était devenu plus dur, ses yeux bleus avaient désormais comme un éclat métallique. Elle était devenue solitaire, agressive, même envers son père. Elle ne parla plus jamais de devenir prêtresse. Quelques mois après le drame, elle a quitté la tribu sans prévenir quiconque. Elle avait toujours été une étrangère et n’avait jamais cherché à s’intégrer. J’ai entendu dire quelle avait rejoint la caste des Fianna dans une tribu où personne ne connaissait son histoire et quelle était devenue une guerrière respectée. Je ne l’ai pas revue depuis cette époque et je ne pense pas que nous évoquerions le passé si nous nous croisions. Mais je sais qu`elle aussi a dû apprendre à vivre avec ses souvenirs.